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"Samba" (2014), une histoire de couleurs

Par Bullesdeculture @bullesdeculture

Après un succès planétaire (plus de cinquante millions d'entrées), c'est le retour des "intouchables" Eric Toledano, Olivier Nakache et Omar Sy devant et derrière la caméra. Leur nouveau film, Samba, est une comédie populaire à connotation sociale. Alors classique ou pas classique ?
After a worldwide success (over fifty million tickets sold), it's the return of "intouchables" Eric Toledano, Olivier Nakache and Omar Sy in front and behind the camera. Their new film, Samba, is a popular comedy with a social connotation. So classic or not classic?More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Synopsis : Samba (Omar Sy), sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice (Charlotte Gainsbourg) est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent...

© David Koskas / Quad - Gaumont

En ces temps de crise du travail, opposer un clandestin en perpétuel recherche de travail à une personne victime de burn-out apporte un recul singulier  sur le "travailler plus pour gagner plus". Si la comédie d'Eric Toledano et Olivier Nakache s'habille d'un fond social plutôt consensuel, il offre une galerie de personnages secondaires peut-être un brin  caricaturaux mais surtout amusants. Tahar Rahim (Un prophète) en est le parfait exemple : il se lâche complètement dans son rôle d'immigré clandestin marocain se faisant passer pour un immigré clandestin brésilien. De son côté, Izïa Higelin (Mauvaise fille) représente une jeunesse militante et en colère mais désabusée. Plaisir également de revoir le comédien Adel Bencherif qui de dealer de coke cancéreux dans Un Prophète est devenu dealer de cartes de séjour pour cette comédie. Mentions spéciales au comédien non professionnel Youngar Fall qui campe l'oncle de Samba ainsi qu'aux personnes composant l'équipe de l'association où se ressource Alice.

© David Koskas / Quad - Gaumont

Côté personnages principaux, Omar Sy campe un immigré que les auteurs ont cherché a nuancer  le côté souriant et naïf par des petits défauts si humains et donc excusables (comme coucher avec la femme de son ami). Et comme souvent, Charlotte Gainsbourg joue le rôle de la dépressive de service et forme avec Omar un couple d'amoureux maladroit.
Samba est un film de couleurs et en couleurs : Samba est un immigré clandestin de couleur noire, il s'habille en blanc pour travailler (il fait la plonge) et en noir (costume) quand il s'agit de passer inaperçu devant le bleu de la loi. Joli jeu de couleurs donc pour un film qui accumule les situations drôles pour alléger la dure réalité qu'il sous-tend : les galères de la vie d'un immigré clandestin en France (fuite lors de descente de police, boulot dur et mal rémunéré, peur de rentrer au pays sur un échec, etc.).
Samba est donc une sympathique comédie, à la fois drôle et légère. Dommage que le film ne soit pas plus incisif sur l'univers de la clandestinité (souvent peu représenté en France) qu'il décrit à travers son personnage principal. Mais c'est aussi ce qui fait souvent toute la différence entre la comédie sociale française et les comédies sociales anglaises et italiennes.
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