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"Il était comme un survivant stupide qui voit toute une génération d'hommes mourir et reste seul, hébété, au milieu d'un monde sans nom."
Ce que j'ai aimé :
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massala, doit marier sa fille Samilia à Kouame, Aux côtés de son fidèle Katabolonga, le roi n'aspire qu'à du repos après avoir mené tant de campagnes sanguinaires laissant sur son chemin multitude de cadavres. Malheureusement, la paix va être de courte durée puisque surgit un ancien prétendant de Samilia et que le vieux roi doit à nouveau se heurter à des dilemnes inextricables. La guerre est à sa porte...
Faut-il honorer ses promesses même si pour ce faire une guerre va décimer famille et patrie ? Samilia et sa famille sont pris entre deux feux et le vieux Tsongor ne pourra guère les aider à résoudre ce cruel dilemne. Mais les personnages de cette tragédie sont des êtres faillibles, qui font des erreurs humaines qui coûtent des vies. La guerre semble inévitable, voulue par tous, même par ceux qui ont les moyens de la stopper. La nature humaine serait-elle foncièrement belliqueuse ?
Marchant sur les traces de son père, Souba, le fils du roi Tsongor va être le seul à devenir plus humain, il va connaître la honte qui lui permettra d'accéder à l'humilité qui rend les hommes plus vrais.
« Souba, même s’il n’a pas compris le sens de cette route longue et difficile que son père lui a offerte en héritage, a obéi. Il a pressenti que la vie est un voyage, une longue errance jamais terminée. Cette route était sagesse et pauvreté matérielle qui seules, pouvaient le sauver. Ainsi Souba sans s’en apercevoir, a transformé sa vie en offrande et en don de soi. Contre toutes les apparences, il est le seul à avoir réussi."
Porté par un souffle épique hors du commun, digne des plus grandes tragédies grecques, Laurent Gaudé fait montre en ces pages d'un talent extraordinaire pour nous parler de sacrifice, de fierté, de l'envie de vivre qui quelquefois supplante la raison, de fidélité, d'identité.
Ce que j'ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
"D'ordinaire, Katabolonga était le premier à se lever dans le palais. Il arpentait les couloirs vides tandis qu'au-dehors la nuit pesait encore de tout son poids sur les collines Pas un bruit n'accompagnait sa marche? Il avançait sans croiser personne, de sa chambre à la salle du tabouret d'or. Sa silhouette était celle d'un petre vaporeux qui glissait le long des murs. C'était ainsi. Il s'acquittait de sa tâche, en sience, avant que le jour ne se lève."
Présentation de l'éditeur :
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Du même auteur : Ouragan ; Le soleil des Scorta ; Pour seul cortège
Autre : Antigone de Henry BAUCHAU
D'autres avis :
Liliba ; Kathel ; Val
La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé, Actes Sud, Babel, janvier 2005, 6.60 euros