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Standard

Publié le 16 octobre 2014 par Lecteur34000

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« Standard »

BOURAOUI Nina

(Flammarion)

Nina Bouraoui avait accoutumé et (presque) apprivoisé le Lecteur avec ses récits « autofictionnels », faits de translations entre la Bretagne et l’Algérie, depuis le temps de l’enfance jusqu’à celui de la maturité et d’un apparent apaisement. Mais voilà qu’avec « Standard », la romancière change tout-à-coup de registre. Elle contraint le Lecteur à suivre les cheminements erratiques d’une de ces ombres diaphanes censées incarner le mal vivre qui accable tant de nos contemporains. Quelqu’un qui survit, seul, modestement, médiocrement. Bruno Kerjen, puisque c’est de lui dont il s’agit, travaille dans l’électronique/informatique, au service d’une entreprise où il est apprécié par son « manager ». Il occupe par ailleurs un modeste appartement en banlieue parisienne, là où il s’empiffre de conserves et de pizzas, là où il boit plus qu’il n’est nécessaire de la bibine et du mauvais vin. Le papa Bar/Tabac meurt. La maman étouffoir gère mal sa solitude. Bruno Kerjen s’en revient de temps à autre au pays, où il retrouve Gilles, son pote. Marlène, la si troublante adolescente d’autrefois, n’a pas réussi à s’immiscer dans le monde du cinéma. Marlène dont le souvenir émoustille toujours Bruno. Marlène qui assiste sa maman dans le métier de la coiffure pour dames depuis ce jour où, toujours aussi troublante, elle a repris pied au pays breton. Les retrouvailles avec la jeune femme ne sont évidemment pas au niveau des rêves de Bruno.

Le roman n’a pas troublé le Lecteur. Il n’y a pas retrouvé la Nina Bouraoui qui l’avait, autrefois, (presque) apprivoisé. Ce qui ne serait pas dommageable si ce « Standard » ne lui était pas apparu à ce point standardisé qu’il en ressentît un vague ennui. Le personnage de Bruno, trop proche de la caricature, des clichés convenus, ne lui parut que très peu crédible. Maniant de temps à autre une langue qui n’est pas sienne, s’en méfiant toutefois tant en plus, l’Auteure renforce par cet usage (toujours aux yeux du Lecteur) la fâcheuse impression qu’elle s’est immiscée dans un univers qui n’est pas le sien, celui du roman à vocation sociale.

4'34 avec Nina Bouraoui - entrevue onlalu.com


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