Après des débuts en sound system dès 1998, puis l’aventure Positiv Young Lion et l’album Fo Nou Rassemblé, Sylem poursuit sa route en solo avec un nouvel album en poche qui prend le relais des projets Soldjah et Lava Ground. Le Martiniquais a quitté les Bermudes et rejoint l’Hexagone, toujours aussi fort et déterminé, comme en témoigne cet opus intitulé Solide, disponible depuis le 2 juin.
Que s’est-il passé depuis la sortie du street album Soldjah en 2010 ? Après Soldjah, j’ai sorti un one riddim avec le label Disques Durs, le Majestik Riddim, sur lequel on peut retrouver Tiwony, Féfé Typical, Yeahman C, Younggy D, et moi-même, téléchargeable sur toutes les plateformes. Egalement, quelques singles et collaborations, comme « Deh Ya » ou « Beretta », qui ont été clippés et qu’on peut retrouver sur la Toile, quelques participations sur des projets d’autres artistes ou producteurs, comme Asham Ranks ou Gimi Di Sound, et il y a eu aussi ma street tape Lava Ground, en 2013,disponible gratuitement sur le Net.
Quel bilan fais-tu de Lava Groundaujourd’hui ?Pour Lava Ground, mon but était tout simplement de donner des vibes en attendant l’album. Il a d’ailleurs été très bien accueilli par tous ceux qui me suivent !
Ton nouvel album qui s’intitule Solide est sorti début juin. Comment le définir ? C’est vraiment un album roots, il n’y a aucun dancehall ! 6 des 10 morceaux proposés sont joués par des musiciens de renom, comme Charles Laubé ou Ras Jumbo, respectivement batteur d’Alpha Blondy et bassiste de Tiken Jah Fakoly. Les autres titres sont composés majoritairement par Jahwan de Just’1 Records, bien connu dans le mouvement reggae. Il y a aussi une instru de Dan Marvicks et l’outro est signée DJ Coolytop. Ce sont toutes des personnes de grand talent selon moi. Nous avons commencé à travailler sur l’album courant 2012. Le projet a mis deux ans à éclore, avec le souci de présenter un album de qualité à tous les fans de reggae music.
Son titre est explicite. Quel est l’état d’esprit qui t’accompagne sur cet album ? Solide… je crois que tout est dit ! On connaît tous des épreuves dans notre existence, cet album en est le témoignage. L’inspiration m’est venue de la vie, tout simplement. Il y a l’idée également que tout dépend de notre état d’esprit, justement. Rien n’est donné, ni acquis… Il faut donc rester fort devant l’adversité. Si en écoutant le CD, on prend des forces pour affronter tout ce qui nous entoure, c’est que j’aurai rempli ma mission !
Comment se sont passés la composition et le choix des instrumentaux ?J’ai choisi moi-même tous les instrus, tout en étant aiguillé par Bidi, mon producteur de Disques Durs, le label du rappeur Dany Dan des Sages Poètes De La Rue. C’est lui qui m’a proposé tous les titres acoustiques, à part « L’Etranger ». Les riddims étaient tous déjà composés, sauf l’outro, qui a été complètement faite par rapport à mon texte. Pour les autres, je n’ai eu qu’à m’en imprégner pour trouver les paroles et la mélodie…
Où ont eu lieu l’enregistrement, le mixage, le mastering ? La majorité des enregistrements ont été effectués au Feenix Studio, à Paris, certains à Just’1 Records à Creil, et l’outro chez Coolytop. La totalité du mixage et du mastering a été faite au Feenix Studio par l’excellent Tristan Bouche.
Tu parles de cet album comme de « reggae roots acoustique ». Quelles vibrations souhaitais-tu y mettre ?J’ai surtout voulu parler au cœur de chacun, le reggae étant la musique du cœur par excellence, selon moi. Quand on a l’opportunité de poser sur ce genre d’instrus, c’est l’union de plusieurs personnes pour n’en faire qu’une. Je pense que ça touche à l’essence même du reggae, avec cette notion de partage et de fraternité, et ça se ressent à l’écoute.
Quels sont les titres qui te tiennent le plus à cœur, justement ? « Aide-Toi » et « Les Cloches Vont Sonner ». Je ne pourrai pas vraiment expliquer pourquoi… C’est une histoire de vibes. Je pense avoir réussi à délivrer ce que je voulais faire passer comme émotions, le public me dira si j’ai tort ou raison ! (rires)
Il n’y a qu’un seul featuring, avec Positiv Young Lion. Pourquoi ? Tout à fait. Soldjah contenait beaucoup de combinaisons, sans le Positiv Young Lion d’ailleurs. Sur cet album, j’ai voulu leur rendre hommage par rapport à tout ce qu’on a pu traverser ensemble, ça restera toujours marqué en nous, avec la grâce…
Prévois-tu des concerts ? Et avec quels musiciens ? Ça dépendra surtout des programmateurs, mais que ce soit band ou sound system, comme on dit chez nous aux Antilles, « y a ça la » ! En band, j’ai l’honneur d’avoir Charles Laubé et ses acolytes pour m’accompagner.
Tu as résidé aux Bermudes pendant plusieurs années. Où vis-tu actuellement ? En ce moment, je suis basé à Noisy-le-Grand, dans le 93, près de Paris.
Quels sont tes projets pour les mois qui viennent ? Faire en sorte que l’album soit le plus diffusé possible. J’y ai vraiment mis tout mon cœur, ma passion et ma ténacité !
Du nouveau avec Positiv Young Lion ? Rien de prévu pour l’instant, mais rien n’est définitif non plus. La direction artistique de Positiv Young Lion a beaucoup changé depuis mon départ. Le tout serait de trouver une ligne directrice qui nous correspondrait à tous, comme avant. Le reggae propose une palette tellement large de riddims qu’on trouvera forcément de quoi s’amuser pour pouvoir créer à nouveau. Seul l’avenir nous le dira…
Pour finir, qu’est-ce qui est le plus important dans la vie, selon toi ? Jah Rastafari, la santé et la famille. Blessed love !
Simba
Facebook : Sylem(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)