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M!R!M @ Another Wave Festival : live report & interview

Publié le 17 octobre 2014 par Cd13

M!R!M

Vu l’énorme crush que j’ai pour M!R!M, j’ai accueilli l’annonce de leur venue à Another Wave Festival (Mad About Music) à grand renforts de gloussements intériorisés. C’est ainsi que moi & ma crève, on se pointe au Magasin 4 le soir du concert, bien avant l’ouverture des portes. En coulisses, je salue Nathalia Bruno, en pleine discussion avec un type dont j’ignore l’identité mais qui apparemment tient un label. Elle lui explique que lorsqu’elle bosse sur un projet, elle n’arrive pas à écouter un autre genre de musique sinon ça la déconcentre. Le gars plaisante sur le fait qu’il est peut-être en train de piquer mes questions lorsque Iacopo Bertelli arrive.

Quand j’écoute Heaven, j’entends des complaintes agressives. Je veux dire que vous avez une façon de rendre les gens aussi anxieux que vous lorsque vous avez écrit cet album. Et selon moi, ne pas vouloir taire votre angoisse c’est un truc très punk. Vous êtes d’accord avec ça ?

Ouais totalement !

Vous auriez très bien pu vous barrez dans une cabane et faire de la folk super déprimante.

I.B. : Ouais j’ai écrit les chansons de cette façon-là parce que c’est ce que je ressentais et je ne voulais pas sonner faux… Si les chansons arrivent à communiquer mon angoisse et que les gens les aiment, tant mieux c’est un super accomplissement pour moi !

N.B. : L’album montre vraiment à quel point il était déprimé/énervé à l’époque comme les albums du début du punk.

I.B. : Ouais toute la scène de 77 et la no wave de New-York & L.A. ont définitivement influencé ma façon de jouer de la guitare.

Donc ça ne vous déplairait pas que je qualifie votre travail de « noise inquiète » ?

I.B. : Non non pas du tout !

Je demande ça parce que j’ai lu des articles où on qualifie M!R!M de groupe goth… C’est vraiment n’importe quoi !

I.B. : Ahaha ! ouais c’est n’importe quoi, je suis pas gothique ! Parfois, je porte des couleurs ! [Je confirme : pull marinière.] C’est pas parce que ma musique est dark que je suis goth, je ne parle pas tout le temps de la mort. C’est juste que j’ai grandi en écoutant du punk, de la noise et je mélange tout ça avec ce que je ressens donc ouais, l’attitude est punk. Avec des TAS de réverb sinon c’est de la merde !

N.B. : Y a jamais assez de réverb !

Vous avez un autre groupe ensemble, Leave The Planet. C’est pas complètement différent de M!R!M mais beaucoup plus calme, plutôt dream-gaze. Explorer différentes facettes de soi peut-être un peu compliqué. Vous n’avez jamais l’impression d’être bipolaires ?

I.B. : Parfois les gens croient que parce que tu fais un certain type de musique, tu n’écoutes que ça mais je trouve que c’est cool d’ouvrir son esprit à d’autres types de musique. Y a des bons trucs partout, pas juste dans le punk ou la noise…

N.B. : En fait on essayait d’écrire des chansons pour M!R!M mais on n’arrêtait pas retomber dans cet univers dream-pop alors s’est dit : « Montons un autre groupe! »

I.B. : Pour être honnête, je considère que ce sont deux groupes très très très différents. Mais j’aime bien voir que je peux faire des trucs si différents, ça ne me dérange pas ce côté bipolaire !

Pourtant les nouvelles chansons de M!R!M tirent beaucoup plus sur le dream-gaze. Il y a plus d’espoir que sur Heaven.

I.B. : Ouais ouais c’est sûr et elles sont beaucoup plus mélodiques. Y a plus de lumière… Comme je disais, je crois pas que tu doives te forcer à faire un truc quand tu le sens pas parce que ça va sonner creux et les gens vont le ressentir. C’est juste une question d’humeur au final.

En parlant d’humeur, y a-t-il une chanson que vous pouvez écouter en toutes circonstances ? Que vous ayez passé une journée de merde ou un super bon moment ?

I.B. : Mystère (Un mec a cru opportun de ranger des bières dans un casier pile à ce moment-là. Avec des trésors de délicatesse, s’il est utile de le préciser.)

N.B. : Ce serait « When the Sun hits ».

Puis est venu le temps du live. Je fais l’effort de tenir les bouchons à la con chopés au bar mais après vingt secondes, je me résous à sacrifier mon ouïe car je ne perçois qu’une soupe étouffée.

Là, je réalise que curieusement, je n’avais jamais remarqué à quel « Lost Boys » sonnait comme du Death in Vegas. Et c’est pas pour me déplaire. Belle entrée en matière, donc. Plus tard, « Seeking Love » envoie des vagues de réverb s’écraser contre le public, dont un couple de corbeaux narcissiques qui n’arrêtent pas de se photographier en train de faire des choses tout à fait extraordinaires. Comme boire une bière. (Question pour une gommette : ça existe des duckfaces sataniques?)

« Reel » laisse retomber l’écume bruyante en un clapotis songeur tandis qu’ils enchainent avec ma petite préférée, « Never Trust« . Dommage, le morceau est bardé de larsens et la voix est quasiment inaudible. Par la suite, les influences industrielles de Bertelli se font clairement sentir sur « Sodoma« , bâtie sur des loops on ne peut plus synthétiques.

Seul passage un peu creux du set, « Looking Throught » ne convainc qu’aux six huitièmes malgré un crescendo prometteur. Par contre, le gros highlight du set est sans conteste « Liebe Machen » et son tourbillon d’ondes martenot qui éclipse les petits parasites précédents. La performance se termine sur une chouette cover de « No Compass » des Blank Dogs et une chanson composée avant Heaven, « Acid Blank Nothing« .
Sans objectivité aucune et en dépit du fait que M!R!M ouvraient la soirée, ils venaient de m’offrir tout ce pourquoi j’étais venue. Déferlantes de phantom & synthés dérangés.


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