C'est un peu l'histoire de cette abeille que vous voyiez, morte, flottant dans votre piscine. Vous prenez la puisette, vous y ramasser tout ce qui y flotte, abeille incluse, et celle-ci se redresse soudainement sur elle-même. Elle se secoue les esprits, reprend du coffre, prend son envol, viens vous piquer, vous en mourrez, vous étiez sévèrement allergique.
Il y avait bien des armes de destructions massives en Irak.
Personne ne le savait mieux que les États-Unis, puisqu'elles étaient d'origine étatsunienne.
Dans le conflit Iran-Irak entraîné par la révolution islamique qui s'est déroulé entre 1980 et 1988, les États-Unis ont pris position en faveur de l'Irak. Ce sont eux (entre autre) qui leur ont fourni les armes chimiques qui ont freiné les iraniens.
Environ 5000 ogives , des obus, des bombes, les États-Unis savaient très bien que ça se trouvaient là-bas, ça sortait de leurs labos. Les gaz moutardes avec lesquels les Kurdes ont été aspergés par Saddam étaient made in U.S.A.
Les États-Unis ont tout de suite trouvés ces armes chimiques des années 80. Les États-Unis n'étaient pas seuls à savoir. Plusieurs pays avaient alors appuyé Saddam. L'Espagne, la France entre autre. Les armes en question étaient conçues aux États-Unis et fabriquées en Europe.
Ils ont trouvé tout de suite et rapporté à W. et ses faucons dès 2004 (l'invasion s'est mis en branle moins d'un an avant). Toutefois il s'agissait d'armes chimiques que l'armée des États-Unis aurait préféré ne pas trouver en Irak. Tellement, qu'ils ont choisi de mentir ailleurs, mentant une première fois en ordonnant de se taire sur cette découverte, gênante.
C'est là que l'analogie de l'abeille en ouverture de chronique, entre en jeu. Ce qu'ils y trouvaient revenait les piquer. Oui, ces gens pourraient faire beaucoup de mal, mais c'est parce que c'étaient nos élèves. Ce n'était pas le regard que voulait les faucons des États-Unis sur leur mission. Ils ont préféré s'humilier davantage en volant la thèse farfelue d'un étudiant sur l'internet. Colin Powell a fait un fou de lui avec de mauvaises photos et on connait la suite.
On lutte contre l'État Islamique en raison de ces brèches de 2003.
17 soldats de l'armée des États-Unis et 7 spécialistes irakiens, mis en contact avec ses armes chimiques ont dû être isolés et traités pour différents effets secondaire indésirables. Bien que ces armes chimiques n'aient plus été tellement dangereuse, même que plusieurs étaient périmés, plusieurs autres sont encore très dangereuses comme l'ont constaté ces gens mal préparés à manipuler ce qu'ils ont manipulé.
Il a fallu non seulement s'occuper de la santé de 24 individus, mais il a aussi fallu s'assurer de fermer leur gueule.
Ces gens devaient subir la triple humiliation de vivre. de respecter et d'incarner un double mensonge: celui du silence sur ce qu'ils savaient et celui du mensonge public de Colin devant le Conseil de Sécurité de l'ONU. Troisièmement, ils devaient cacher leurs problème de santé et les traitements qui ont suivi et probablement mentir à quelques-uns de leurs proches sur leurs allers et venues.
Le Pentagone a tout fait pour garder ses "trouvailles" secrètes, mettant en danger la vie de leurs propres soldats dans le processus. C'est le New York Times qui a dénicher tout ça cette semaine. Mais comme toute l'attention est concentrée sur la panique liée à l'EBOLA, la nouvelle est presque passée inaperçue.
L'État Islamique contrôle(rait?) désormais une bonne partie du territoire où avaient été trouvées ses ogives et il en resterait encore à peu près la moitié.
À moins qu'à nouveau, on ne trafique la vérité...
Nous ne sommes pas assez allergique au mensonge.
Même quand il est mortel.