J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de cet auteur à deux reprises en des termes très élogieux, ici et ici dans la dernière partie du billet.
Cet belge m’avait bluffé par sa manière d’aborder l’art de la nouvelle où il sait allier le fantastique et l’humour, la maitrise de la langue à l’imagination.
Pour son premier roman, Bernard QUIRINY passe à la vitesse supérieure.
Dans “LES ASSOIFFEES“, paru chez les Editions du SEUIL en août 2010, l’auteur nous offre un voyage absolument incroyable dans un état imaginaire dominé et dirigée par les femmes., mais fermé au reste du monde.
De quoi donner faire fondre leur réserve de testostérone à tous les machos de la terre!
De quoi réjouir toutes les féministes pures et dures et à toutes les adeptes de la théorie du genre!
De quoi donner l’urticaire à Eric ZEMMOUR pour le restant de ses jours !
De quoi rendre aphones les prédicateurs misogynes qui pullulent sur les chaines satellitaires des pays du Golfe!
En deux mots, les femmes ont pris le pouvoir par la force en plein milieu de l’Europe occidentale et ont transformé le Bénelux en “Empire des femmes” où les hommes n’ont plus aucun droit, sinon celui de d’être de simples fournisseurs de sperme en attendant que les laboratoires de l’Empire trouvent le moyen de s’en passer!
Le pouvoir est confié à “La Bergère“, qui en devient très vite l’unique détentrice, avec toutes les dérives qui accompagnent ce genre de gouvernance.
Seule une lecture de ce livre peut vous faire découvrir les aberrations, parfois ubuesques, parfois kafkaïennes, parfois simplement ridicules, mais souvent tragiques, de l’exercice d’un pouvoir dictatorial.
L’art de Bernard QUIRINY consiste à nous monter tout cela à travers un triple prisme :
- celui d’un groupe de journalistes français admis, de manière exceptionnelle, à visiter l’Empire.
- celui d’une ”femme” sujette de la “Bergère” qui passe du statut de simple infirmière à celui de favorite .
- celui bien sûr de la “Bergère” que l’on suit dans le labyrinthe de ses délires, jusqu’à sa chute.
Et il en profite pour dresser la catalogue de toutes les formes que peut prendre un pouvoir dictatorial ; il récence donc, en l’adaptant à l’Empire des femmes pratiquement, tout ce que les dictateurs africains ou sud-américains et même européens (certaines scènes font penser à Hitler) ont pu faire subir à leurs peuples sous le regard souvent complaisant des médias étrangers et des militants de certains droits.
Grosse farce ou livre de combat idéologique?
Peu importe, l’ouvrage de Bernard Quiriny consiste finalement en une plaidoirie pour la liberté de penser et l’égalité entre les citoyens.
Il reste aussi un appel à notre vigilance face au pouvoir sans contrôle des politiques qui se prétendent idéologues.
A lire absolument!