Rencontre avec LÉA à El Lindo Café – Narbonne
Léa. Trois petites lettres qui disent un prénom, qui risque bien de devenir grand et connu très rapidement dans le Narbonnais et aux alentours.
Ce bout de femme, rappelle indéniablement celle qu’elle aime tant chanter : Piaf. Car comme elle, elle n’est pas très grande, peut paraître au premier regard, un peu fragile, un peu égarée, hors du temps. Mais comme elle, elle envoie une voix, une puissance, qui scotche tout le monde, fait se taire, en un mot s’impose par sa pureté, son élégance, son charisme. Bluffante, voilà, s’il ne fallait garder qu’un seul mot pour décrire cette voix ; ce serait celui-là…
On entendrait presque une mouche voler, comme on dit, et pourtant cela, on le sait, n’est pas très facile lorsque l’on connaît le Lindo Café, rendez-vous des artistes et des gens qui aiment parler fort, ou bien encore chuchoter. Mais là, non, pas même un son. Si. Celui de la voix de Léa. Seulement elle et rien d’autre.
Elle arrive et dès les premières notes, les frissons parcourent la peau ; dès les premières notes, elle est attachante, bouleversante, terrible.
Elle dicte tout. Elle sait où elle va, renverse les cœurs, rappelle des émotions qui sont dans l’intemporalité.
Si Léa se sent particulièrement à l’aise dans le répertoire le plus poignant de la grande Edith, ou dans des chansons réalistes de cette veine, elle n’en a pas moins un réel talent d’interprétation et sait aussi nous rassembler, nous faire tous chanter ensemble autour de « Padam padam » par exemple.
On laisse juste la voix se reposer quelques minutes, le temps de reprendre quelques forces, de savourer un bon verre de Pompadour, déguster une ou deux tapas confectionnées par la belle Sandrine, et Léa reprend ; fait chavirer de nouveau, fait se dresser le poil, fait s’arrêter le « tic-tac » de l’horloge qui tourne pourtant toujours trop cruellement…
Et l’on se laisse emporter de nouveau par « la vie en rose », « l’accordéoniste » et les grands classiques de la Môme Piaf, mais aussi les chansons un peu moins connues et presque curieusement encore plus bouleversantes. On se laisse bercer par Barbara ou Aznavour. Coup de cœur foudroyant pour « je me raccroche à toi ». On s’accroche, oui, plus que jamais, à cette voix hors du commun. On laisserait presque couler une larme. Mais on se rappelle subitement, dans un sentiment de douceur, qu’on est là pour aimer, se réunir dans une fraternité que seul le Lindo sait rassembler, et du coup, on est transporté par un involontaire sourire sur les lèvres, sourire qui finit par vraiment s’imposer et peu à peu, c’est lui qui chasse les nuages des émotions et seuls alors reste la communion, le partage.
Il est l’heure d’applaudir, d’en redemander « une autre » encore une fois, puis de satisfaire d’autres appétits, pour de bon cette fois, d’échanger, de discuter avec l’Artiste et les convives, dans ce petit salon qui rappelle aussi un coin de Montmartre.
Il est l’heure ensuite de s’enivrer un peu, le vin est doit-on le redire, succulent, l’heure de parler haut et fort de nouveau, de rire, de vivre.
Il est l’heure enfin d’écouter Gaby le Saxophoniste, au talent incroyable, bouleversant lui aussi, dans un tout autre registre, mais qui complète une nouvelle fois nos soifs de vibrations musicales.
Il est l’heure de danser, d’oublier de nouveau que les heures s’écoulent impitoyablement et qu’il est justement bientôt l’heure, comme à chaque vendredi soir, à chaque fois que l’on entre dans ce lieu de chaleur et de convivialité, de saluer notre Hôtesse à qui l’on a envie de dire encore et toujours : « merci pour ces si beaux moments, comme en famille ».
Crédit Photo de Couverture : Phil TAKA (tous droits réservés) Site web
OYV.