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Buried In The Sand: The Deception Of America

Publié le 23 octobre 2014 par Olivier Walmacq

buried in the sand

Genre: shockumentary, trash, guerre (interdit aux - 18 ans avec avertissement)
Année: 2004
Durée: 1h06

L'histoire: A travers un documentaire choc, témoignant sur la réalité des exactions perpétrées par l'armée irakienne du temps de Saddam Hussein, le journaliste Mark Taylor nous présente des images interdites, saisies par les soldats américains. Une compilation de vidéos réelles sur cette période de terreur qui a entraîné l'Amérique aux confins d'une guerre à la barbarie d'un autre âge. 

La critique d'Inthemoodforgore:

Depuis le 11 septembre 2001, les États Unis sont en guerre. Une guerre pas comme les autres, souterraine, contre un ennemi nébuleux qui frappe de manière sporadique, certes, mais de la façon la plus cruelle qui soit. Avec la montée d'un certain fondamentalisme religieux, le Moyen Orient, le Maghreb et récemment l'Afrique noire, ont vu éclore de nombreux groupes ou groupuscules terroristes dont le seul but est de créer chaos et confusion dans les pays occidentaux.
Du GIA algérien dans les années 90 à l'Etat Islamique (appelé aussi DAECH) aujourd'hui, en passant par le tristement célèbre Al Qaida, tous ont fait de la terreur et de la barbarie, leur fond de commerce. Sous couvert d'une application radicale de l'Islam dont ils détournent sans vergogne les préceptes, ces groupes se sont lancés dans une guerre de civilisation qui ne veut pas dire son nom.
Très récemment encore, le monde entier a été horrifié par les exécutions atroces de journalistes, humanitaires et même touristes occidentaux par des criminels lâches et enturbannés. Ces exécutions étant savamment mises en scène afin de marquer les esprits au fer rouge. 

Revenons en 2003. A cette époque, l'Irak subit de plein fouet le joug totalitaire de Saddam Hussein. Afin de mettre un terme à cette tyrannie et découvrir d'éventuelles armes de destruction massive (!), Georges W. Bush décide d'envoyer des troupes sur le sol irakien comme il l'avait fait, deux ans auparavant en Afghanistan, pour éradiquer les agissements moyenâgeux des talibans.
Dans le sillage de leurs opérations militaires, les États Unis entraînent avec eux la Grande Bretagne, leur allié historique. Mais le président américain ne sait pas à cet instant, qu'il vient de mettre les pieds dans un bourbier inextricable...

Buried in the sand est un documentaire exceptionnel de rareté montrant, dans des vidéos pirates saisies par l'armée américaine, les actes de torture et de barbarie auxquels se sont livrés les soldats irakiens sur leur propre population. Composé d'images filmées à l'arrache ou de façon tout à fait officielle, ce film est présenté par le journaliste Mark Taylor.
Seul à une table installée dans un décor neutre, Taylor adopte un ton sur dramatique et, juste avant de lancer chaque extrait, ne cesse d'avertir le spectateur sur le caractère choquant des images à venir. Sur ce point, on ne peut qu'être d'accord: les images sont extrêmement choquantes. D'abord parce qu'elles sont réelles et aussi parce qu'elles nous montrent sans détour, les horreurs dont l'homme peut être capable au nom d'une idéologie. De difficiles au début, ces images deviennent monstrueuses au fur et à mesure du documentaire, jusqu'à devenir insoutenables dans le dernier quart d'heure. Par respect pour ces vies sacrifiées, je ne m'étendrai pas sur le détail de ces actes innommables.

Sachez cependant, que les vidéos (tournées la plupart du temps par des moudjahidines) ne nous épargnent absolument rien sur la souffrance des victimes et souvent, se complaisent dans un putride sadisme en proposant des gros plans sur les cadavres mutilés, ou en filmant de nombreuses morts en direct. Peut-être certains d'entre vous ont-ils déjà vu les images floues et furtives d'exécutions, pendaisons ou lapidations sur internet. Buried in the sand présente ces "spectacles" morbides sans discontinuer pendant plus d'une heure, avec des dernières minutes apocalyptiques où les égorgements et décapitations s'enchaînent sans répit. Autant vous dire que l'on ressort de la projection complètement k.o, comme nauséeux, abasourdi par de telles abominations. La haine de l'autre, la fanatisme de masse, l'aliénation religieuse ? Non, rien ne peut justifier cela. Le documentaire est (évidemment) totalement orienté en faveur des américains qui se posent fièrement en libérateurs du peuple oppressé.
Taylor ne fait que de brèves allusions aux humiliations qu'ont subi les irakiens de la part des soldats américains. Tout juste si l'on voit quelques photos comme celle, qui a fait le tour du monde, d'un prisonnier attaché en laisse par une femme soldat.

Il y aura aussi cette vidéo montrant un homme en train de se faire uriner dessus puis être terrorisé par un chien, sous le regard hilare de plusieurs soldats américains. Pas très glorieux de la part des soit disant libérateurs. Le journaliste aura même le cynisme de souligner que ces "petits jeux imbéciles" ne sont finalement pas bien méchants comparé aux exactions de l'armée irakienne.
Taylor fait dans le patriotisme exacerbé (comme tout bon américain qui se respecte) et glisse dans son propos tendancieux, des vérités toutes faites sur les différences entre les cultures et les civilisations. Le documentaire s'achèvera avec le déboulonnement de la statue de Saddam. Le journaliste annonce alors, d'un air satisfait et avec quasi certitude, la fin prochaine de la guerre. Nous étions en 2004...


Dix ans plus tard, Barack Obama a succédé à Georges Bush et le conflit en Irak reste plus que jamais d'actualité. Pire, aujourd'hui l'islamisme radical propage tous les jours un peu plus, son dangereux fanatisme. La Syrie, le Mali, le Nigéria notamment, sont victimes à la fois de groupes terroristes et de guérillas intestines. Attentats suicides, massacres, épurations ethniques sont hélas, monnaie courante dans ces pays.

Buried in the sand est un film polémique.
Nul doute que son existence même, et sa diffusion, partagera les observateurs. Entre ceux qui n'y verront qu'un étalage dégueulasse de voyeurisme et d'autres qui ne jureront que par la nécessité de l'information, chacun pourra se faire sa propre opinion. Cependant, Buried in the sand reste un documentaire coup de poing, et le mot est bien faible...

En montrant une violence au delà de l'imaginable et une barbarie au delà de l'entendement, il demeure un témoignage nécessaire sur la folie des hommes. Ces terribles images (très vivement déconseillées aux personnes sensibles) pourront paraître malsaines, nauséabondes, scandaleuses. Mais si elles exposent la mort dans sa plus abjecte représentation, on ne peut nier qu'elles existent.
Et que tout cela se passe encore de nos jours. Depuis une décennie, une folie meurtrière s'est emparée du monde au nom de principes religieux que certains accommodent à leur sauce pour mieux servir leurs intérêts. Saddam et Ben Laden ont beau être morts depuis longtemps, les fanatiques de tous bords ont récupéré leur sinistre héritage, pour exploiter jusqu'au bout leur idéologie extrémiste. Reste à savoir jusqu'où cette escalade de terreur va enfin s'arrêter. Si elle s'arrête un jour.


Note: ?


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