Peel, exercice de discipline (Peel, An Exercise in Discipline)

De : Jane Campion.
Avec : Tim Pye, Katie Pye, Ben Martin...
Genre : Drame.
Origine : Australie.
Durée : 9 minutes.
Date de sortie : 1982.
Synopsis : Sur une route de campagne, dans une voiture. Au volant, un père ordonne à son fils d'arrêter de jeter les pelures d'une orange par la fenêtre du véhicule. Mais le petit garçon n'écoute pas. Soudain, l'homme arrête la voiture...
"C'est la première fois en deux ans que je rate des chiffres et des lettres."


Le cinéma de Jane Campion ne m'inspire pas. Je ne dis pas que c'est mauvais, juste ses films ne m'attire pas si bien que les deux seuls long métrages de la réalisatrice que j'ai vu à savoir "Bright star" et "In the cut", je les aie un peu oublié. Pourtant, je partais quand même confiant en me mettant à voir son court métrage "Peel, exercice de discipline" qui apparemment a même reçu la palme d'or du court métrage à Cannes en 1986.
Avec son introduction typiquement années 80 et son fléchage basique pour nous présenter les différents protagonistes, le film était même plutôt bien parti. Je me suis tout de suite dit que j'allais être face à quelque chose de sympathique mais très vite le soufflé est retombé. Ce scénario de Jane Campion m'a laissé autant de marbre que les personnages dans leur final. Ça part très fort et ensuite, ça ne fait que me laisser le regard vide sans que j'ai eu le sentiment d'avoir vu quelque chose d'utile pour moi que ce soit en matière de divertissement ou de réflexion.
Pourtant, il y a des choses qui pourraient nous amener à débattre comme la place de l'éducation dans notre société. Comment éduquer un enfant à ne pas commettre des erreurs que d'autres font ? Comment exister dans une société ultra calibré et très fléché qui nous dit où aller, quoi voir, quoi penser ? Quelle est notre place dans cette société qui bouge autour de nous sans s'arrêter ? On sent qu'il y a tout un aspect sur les relations humaines que l'on veut nous traiter mais à chaque fois, je n'ai pu m'empêcher de me dire : "Tout ça pour ça"...
Les acteurs sont en tout cas bons. Le jeune Ben Martin qui fait le fils/neveu est exécrable comme il le faut. Dès le début avec sa façon de jouer avec cette orange que l'on va éplucher et jeter comme nos personnages, il nous agace. En ça, il tient bien son personnage. C'est juste dommage que comme on ignore son passif on ne comprend pas très bien ses motivations. Ses délires de bords de route m'ont semblé assez lourd en fait au même niveau que la tolérance du père qui n'hésite pas à laisser seul son gamin près de la circulation.
Le père aussi est bien incarné par Tim Pye. J'ai bien aimé son personnage qui cherche à inculquer quelques notions d'éducation à son fils. Sa façon de faire est étrange mais bon... Ce n’est pas plus étrange que le personnage de la sœur/tante interprété par une Katie Pye un poil trop décalé. D'ailleurs, je n'ai pas trop compris l'intérêt de mettre le personnage de la tante et de rendre du coup absent celui de la mère car ça n'apporte rien à l'intrigue si ce n'est le fléchage du début pour nous montrer que chaque chose est à sa place.
La réalisation de Jane Campion est plutôt réussie sinon. Comme je le dis plus haut, j'ai bien aimé cette ambiance qui sent bon les années 80. Cette route riche en circulation offre aussi un bon décor qui accentue ce côté solitude dans un monde qui ne fait pas attention à nous. Dommage maintenant que ce ne soit pas plus rythmé que ça même s’il faut bien l'admettre, en moins de 10 minutes, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. On aurait d'ailleurs même pu développer un peu plus plutôt que s'arrêter sur ses regards vide comme si les machines étaient éteintes.
Pour résumer, "Peel, exercice de discipline" n'est pas vraiment ma came et ce n'est toujours pas un film qui me poussera à aller plus loin dans la filmographie de Jane Campion. C'est pourtant bien filmé et bien joué mais le sujet aurait mérité un meilleur traitement je trouve. Maintenant, c'est suffisamment court pour qu'on ne s'ennuie pas mais bien que je n'ai pas eu la sensation d'avoir perdu mon temps, je n'irai pourtant peut être pas jusqu'à le revoir.