Magazine Culture

Le poison d’amour – eric-emmanuel schmitt

Par Carnetdelecture

Le poison d’amour, Eric-Emmanuel Schmitt, Editions Albin Michel, critique, carnet de lecture, livre, littérature, blog littéraire, amour, journal, mail, amitié, poison, mort, Shakespeare, Roméo et Juliette, élixir, adolescence, sexualité, théâtreA travers leurs journaux intimes, nous entrons dans la vie de quatre adolescentes qui voient leurs corps changer, qui découvrent la sexualité et la complexité des sentiments. Sérieuses et passionnées comme on peut l’être à cet âge, elles partagent leurs réflexions sur l’amour et l’amitié mais aussi sur le couple, dans un monde où les repères familiaux ont éclatés.

Eric-Emmanuel Schmitt a cette capacité incroyable de se fondre dans ses personnages, aussi éloignés de lui fussent-ils. Je l’avais déjà remarqué dans Oscar et la dame rose (où il s’exprime comme un enfant de dix ans) et il le confirme dans Le poison d’amour. Le langage est frais et direct, propre aux adolescents d’aujourd’hui, mais sans vulgarité ni mièvrerie. J’ai aimé le ton et l’intelligence de ces jeunes filles qui s’interrogent sur le sentiment amoureux. L’amour prive-t-il de liberté ? Est-ce un poison qui peut détruire ?

Le poison d’amour constitue le second volet d'un diptyque sur la passion, dont le premier tome est L’élixir d’amour. Dans les deux cas, cette exploration du sentiment amoureux s’effectue par l’intermédiaire de l’écrit (le courrier électronique dans le premier tome, les journaux intimes dans ce cas-ci) ; on retrouve également une couverture identique même si la couleur et l’orientation graphique diffère un peu.

J’ai trouvé Le poison d’amour plus abordable, moins philosophique et j’ai pris beaucoup plus de plaisir à le lire, d’autant que les personnages sont réellement attachants. Le parallèle entre la vie des quatre adolescentes et la célèbre pièce Roméo et Juliette de Shakespeare est vraiment intéressant et, si on ne voit pas le lien au premier abord, il prend tout son sens à la fin du livre. Le final est d’ailleurs étonnant, presque choquant, tellement on s’y attend peu mais c’est là aussi tout le talent de l’auteur que de nous faire passer de la légèreté au drame en quelques pages.

Un roman vraiment plaisant à lire, que j’ai préféré au premier tome, où Eric-Emmanuel Schmitt renoue avec le théâtre à travers de nombreuses références et citations issues des grandes œuvres classiques.

Je remercie Gilles Paris pour cette lecture. 

Le poison d’amour – Eric-Emmanuel Schmitt – Editions Albin Michel – 2014

Du même auteur :

  • Concerto à la mémoire d'un ange
  • L'élixir d'amour
  • Le sumo qui ne pouvait pas grossir
  • Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Carnetdelecture 1680 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines