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[critique] l'Exorciste II : l'Hérétique - une hérésie ?

Par Vance @Great_Wenceslas

Pour le meilleur et pour le pire, le succès critique et populaire de l'Exorciste entraîna de nombreux avatars tous plus ratés les uns que les autres, mais également la mise en chantier de suites. Formellement, l'Hérétique constitue une véritable séquelle au premier film.

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Sur le papier, il y avait de quoi se réjouir : Boorman en charge de la production, de la réalisation et coscénariste avec son acolyte d'Excalibur Rospo Pallenberg, c'était un gage de qualité et de passion. La présence de James Earl Jones et le retour de Max von Sydow (pourtant réfractaire à l'idée de rejouer Merrin) au casting et d'Ennio Morricone pour la composition achevait de convaincre le plus réticent.

Toutefois, le résultat, s'il n'est pas désastreux, ne parvient jamais à faire honneur au chef-d'oeuvre de Friedkin. D'abord au niveau du script : exit donc le père Karras (c’en est presque honteux de voir à quel point il est occulté) et l’enquête sur les rites sataniques perpétrés dans les églises locales. C’est un peu comme si, à partir des nombreuses pistes proposées par Friedkin et le roman de William Peter Blatty, la production n’en avait retenu que la possession et la perte de la Foi (deux axes repris à l'envi par la suite, et notamment dans les deux préquelles). Ainsi, on nomme le démon, et à plusieurs reprises (rappelez-vous que son nom n'est jamais prononcé dans l'Exorciste) : c'est Pazuzu qui a fait le coup. Plus de mystère, du coup : l’objectif est de lever le voile avec une mise en scène un peu maniérée jouant sur les ambiances colorées et insistant sur la relation entre une Regan devenue (très) féminine et un père Lamont complètement perdu. Malgré la démystification patente, on aurait pu donc hériter d'une oeuvre teintée de symbolisme, voire épique et grandiose.

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Le problème est que ça ne fonctionne pas. D’abord parce que la stylisation et les décors sont cruellement marqués par leur époque, les années 70, et qu’on n’y voit qu’une succession de plans kitsch et des dialogues outrés. Ensuite parce que la technologie employée n’est absolument pas crédible (l’hypnose synchronisée) et fusille l’aspect spirituel pourtant revendiqué. Enfin parce que l’acteur principal, Richard Burton, que j’adore par ailleurs, n’est pas du tout à sa place dans ce rôle où il passe son temps à promener son regard halluciné à la recherche de quelque chose de trop peu explicite, d'abord adorateur avéré de Merrin avant de virer sectataire démoniaque. De même, la musique sirupeuse de Morricone désamorce très souvent le peu d’intensité des scènes.

Néanmoins, il faut avouer que l’histoire se tient (Regan est une des élues

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capables de purifier le monde, et Lamont est censé la protéger) et donne une vision cohérente de ce qui aurait pu être une bonne suite. 

Le DVD proposé dans le coffret de l'intégrale propose une VOST efficace, avec des images granuleuses mais propres. 

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Titre original

The Exorcist II : the Heretic

Réalisation 

John Boorman

Date de sortie

25 janvier 1978 avec Warner

Scénario 

Goodhart, Pallenberg & Boorman

Distribution 

Richard Burton, Linda Blair, James Earl Jones, Max von Sydow & Louise Fletcher

Photographie

William A. Fraker

Musique

Ennio Morricone

Support & durée

DVD Warner (2006) zone 1 / 108 min

Synopsis : un prêtre est chargé d’enquêter sur les circonstances de la mort du père Merrinet va donc se rapprocher de Regan qui n’en a pas tout à fait terminé avec le démon.

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