Un film de Karen Moncrieff (2008 - USA) avec Toni Collette, Giovanni Ribisi, Rose Byrne, James Franco, Marcia Gay Harden, Britanny Murphy, Josh Brolin, Kerry Washington, Mary Steenburgen
Bof.
L'histoire : Arden, une jeune femme, tyrannisée par sa vieille mère avec laquelle elle vit seule, découvre dans la campagne alentour le cadavre d'une femme, et appelle la police. Cette vision cauchemardesque l'incite à quitter la maison et cette vie qui lui fait horreur... Leah, médecin légiste, examine le corps et croit reconnaître la même tache de vin que celle de sa soeur, disparue quinze ans auparavant, et plonge toute sa famille avec elle dans un mélange d'espoir et de désespoir...
Mon avis : Un sujet hyper banal, pour une réalisation qui pourtant porte en elle une vraie originalité. Un événement : la découverte du corps mutilé d'une jeune femme ; puis à partir de là, des "sketchs" sur les personnages liés, d'une façon ou d'une autre, à cette mort. La femme qui trouve le cadavre ; la médecin légiste ; la femme du killer ; la mère ; la victime elle-même. Le fil rouge : des destins de femmes, brisés. Le même fait, vu par des personnes différentes. L'idée était excellente. Et le casting somptueux (Brittany Murphy est formidable).
Pourtant, on reste frustré. D'abord, je pense que le film est trop court (1h25) ; on s'attache aux différents personnages, on aimerait en savoir un peu plus, que les situations soient plus développées, ce qu'ils vont devenir, ou même qu'ils se croisent et se recroisent sans se connaître, une technique que j'adore ! On voit les différents acteurs à dose homéopathique, c'est limite énervant. La mise en scène, la lumière, les cadrages, restent mornes, ça fait un peu téléfilm. Dommage, il y avait du potentiel. Lorsque le film s'arrête, on est hyper déçu, comme si on avait vu une oeuvre inachevée...
On se demande où Arte est allé chercher ça ! Je n'avais jamais entendu parler de ce film. Il est vrai qu'il nous trouve souvent de vraies pépites. C'en est une, en quelque sorte, mais elle n'est pas bien grosse, cette fois...
La critique semble très satisfaite : "Deuxième film ambitieux. (...) En jouant sur la confusion des sentiments, Karen Moncrieff a réalisé un film en équilibre permanent entre espoir et cafard" (Libération) ; "Ce film indépendant parle d'émancipation, de rédemption, de libération. L'interprétation (...) achève de nous convaincre" (Le Journal du Dimanche) ; "The dead girl nous entraîne sur des chemins chaotiques et fait toucher du doigt des réalités humaines pas jolies-jolies en préservant de superbes moments d'intense émotion" (Brazil).
Quelques bémols cependant : "Ce concentré de manichéisme pleurnichard fera le beurre des émissions-débats de la télévision, moins celui de spectateurs face à ce qui a l'ambition de se comparer, sans y parvenir, à un Collision ou à un Babel" (Première).
Les internautes hésitent : pas mal, mais...
La réalisatrice avait pour ambition, paraît-il, de montrer à quel point les femmes sont souvent maltraitées par la vie et voulait créer une vraie prise de conscience. Hum, c'est vrai, mais c'est un peu réducteur. Les hommes souffrent aussi parfois, non ? Je suis féministe, mais je suis surtout humaniste, et la seule souffrance des femmes est par trop restrictive.
A vous de voir !