Magazine Cinéma

Revue de sorties DVD spécial déceptions du cinéma anglo saxon

Par Filou49 @blog_bazart
30 octobre 2014

 Pour remplacer la sélection ciné de la semaine qui a fait défaut hier matin , une petite revue de chroniques DVD de trois films vus récemment, sur trois films en langue anglo saxonne, dont deux films inédits dans les salles françaises, même si un fit énormément parler de lui, bien plus encore qu'une sortie salle.

Trois films réalisés par des cinéastes importants, qui ont leurs fans et qui ont fait de grandes oeuvres avant celles ci, mais qui là, à mes yeux se sont  plus ou moins largement plantés avec leur dernier opus disponible en DVD depuis ces derniers jours :

1.Les 3 crimes de West Menphis; Atom Egoyan

crimes menphis
  

J'avais été un peu surpris lors de l'annonce de la sélection officielle du dernier Festival de Cannes de voir qu'Atom Egoyan y présentait un film nommé "Captives", car pour moi le cinéaste venait tout juste de finir de tourner un autre film ,"Devil’s Knot" .En effet à l'époque, je revenais juste du Festival du film Policier de Beaune, et le film faisait partie de  la sélection officielle.J'ai eu beau couvrir le festival cette année, j'ai hélas raté ce film qui me disait beaucoup, au vu du CV du cinéaste, habitué du Festival de Cannes, et auteur de plusieurs chefs d'oeuvre, dont évidemment de Beaux Lendemains.
Devil's Knot, intitulé désormais pour sa sortie DVD " les 3 crimes de West Menphis" n'est pas sorti en salles en France, mais il est sorti en DVD et Blu Ray  mardi dernier, le 7 octobre  dernier chez RIMINI EDITIONS. Je vous ai fait gagner des DVD du film que j'ai vu dans la foulée et à la vision, on peut comprendre que le film ne soit pas sorti en salles, car de la part d'Atom Egoyan, c'est une déception  évidente, malgré certaines qualités.

 Le film s'inspire de l'affaire "West Memphis Three" qui a eu lieu en Arkansas, un fait divers qui défraya la chronique aux Etats-Unis en 1993, notamment lorsque plusieurs stars du rock, comme Eddie Vedder et Metallica, ont apporté leur soutien aux trois adolescents condamnés.

Le film ne cherche pas à trouver d'éventuels coupables à la place de ces trois adolescents ( coupables qu'au jour d'aujourdhui on n'a jamais retrouvé), mais se consacre plus particulièrement sur le minitieux le travail de la police et de la défense entre l'arrestation jusqu'au procès proprement dit, avec notamment le personnage du détective privé embauché par les avocats de la défense et joué par un Colin Firth un peu lympathique ( qu'on préferera chez Woody Allen dans Magic in the Moolinght, chronique à venir).

Hélas, dénué de suspens et d'enjeux dramatiques proprement dit, cette enquête intrigue au départ puis finit assez vite par ennuyer tant elle n'échappe que très rarement au déjà vu. Au bout de ces deux heures d'enquête et de procès reconstitué dans les moindres détails, on voit assez mal ce qu'a tenu à nous démontrer un Atom Egoyan à travers ce film certes estimable mais pas vraiment inoubliable.

COLIN FIRTH LES 3 CRIMES DE WEST MEMPHIS

2. Welcome to New York; Abel Ferrara

welcome-to-new-york-ray

J'avais parlé du film Welcome to New York  avant même qu'il ne soit disponible en VOD tant  le nouveau film d'Abel Ferrara qui retrace l'affaire DSK et qui sera  projeté samedi soir dans des cinémas cannois et dans le cadre du marché du film.  Il faut dire que ce long métrage  a fait couler énormément d'encre  entre les rumeurs de pressions diverses et variées, le refus des chaînes de télévision de le co-financer, ou encore le départ d'Isabelle Adjani, remplacée dans le rôle d'Anne Sinclair par Jacqueline Busset ou encore évidemment par le fait, les producteurs et distributeurs du film, Wild Bunch et Wild Side ont fait de ce film  le premier film diffusé en e-cinéma, bousculant la sacro sainte chronologie des médias.

Finalement, contrairement à mes envies du début, assez vite douchées par l'accueil très froid des festivaliers qui ont eu la chance(?) de le voir, je ne suis pas allé sur de mes plateformes préférées de film en VOD  mais j'ai attendu la sortie, le 30 septembre dernier de son DVD chez Wild Side.

Et disons le sans prendre de gant, on comprend largement vite pourquoi à la vision de ceWelcome toNew York que Maraval a préféré faire le buzz autour du film tant le film en lui même est très mauvais et n'aurait jamais mérité une sortie en salles. Bref, ce "Welcome to New York"  n'a absolument pas sa place en salles selon des critères esthétiques.

On pourrait saluer l'audace d'Abel Ferrara à montrer, de manière si crue, les déboires sexuelles d'un homme qui se croyait si puissant et intouchable, la descente aux enfers de type situé tout en haut a déjà donné de grands films ( et notamment chez Ferrara avec The King of New York, un de ses plus grands films), mais franchement notre indlugence de départ est très vite mise à mal par les premières images du film,et la suite n'arrangera pas l'affaire.

  Ici, Ferrara nous offre succession de scènes provocantes, mais filmées aussi platement qu'un téléfilm érotique de M6, sans aucune subtilité ni point de vue cinéaste. Les personnages apparaissent comme des pantins sans aucun fond et débitent des dialogues assez consternants. .

Avec "Welcome to New York", Ferrara et Depardieu ( qui livre une performance honnête mais pas aussi ébourrifante que ce qu'on a dit) se complaisent dans la déchéance et semblent trouver en DSK un alter-ego  puant et irrécupérable. Car franchement, et c'est un des gros problèmes du film,  Le DSK ( ou Deveraux car le metteur en scène n'a pas eu droit de citer sa vraie idenité) du film de Ferrara est une personne abjecte, à tous les points de vues, totalement indifférent  à ce qui se passe autour de lui, et notamment aux femmes qui l'entourent, et ce manque d'empathie et d'humanité par rapport à son personnage principal ( quoiqu'on puisse penser de DSK) achève de rendre ce film détestable et même assez ridicule à certains moments.

WELCOME TO NEW YORK Official UK Trailer (2014) HD

3. Under the skin; Jonathan Glazer

under the skin

 Là évidemment,  avec Under The Skin, le troisième film de Jonathan Glazer sorti en juin dernier en salles, et depuis hier en DVD,  on n'est quand même pas au même niveau que les deux films précédents : le film témoigne d'une ambition esthétique évidente, et certains (comme le critique et historien du cinéma Olivier Père qui présente le film dans le bonus du DVD) ont eu tot fait de le considérer comme des chefs d'oeuvre absolu du 7ème art.

Ce seulement  troisième long métrage du rare Jonathan Glazer (trois films en treize ans) mérite  son appellation souvent galvaudée d’ovni ( et pas seulement car on en voit au début du film) avec ce film de science fiction métaphysique et existentiel dans lequel un extra terrestre prend la peau de Scarlet Johansson pour aller sonder le coeur des homes ( enfin on est très loin du film d'Esposito :o). Glazer nous offre un trip qui change évidemment du tout venant de l'industrie du cinéma, et si la bande annonce et les photos du film laissaient entendre un univers visuellement assez éblouissant qui metteaient  fortement l'eau à la bouche, le résultat final m'a laissé vraiment dubitatif ( mais il a beaucoup plu à mon comparse Michel). En fait, dès les premières minutes, on a le net sentiment  d'être plus en face d'une "installation" de vidéaste dans une exposition d'art contemporain ( comme j'en ai fait quelques unes ces derniers temps)  que devant un long métrage de cinéma (un peu comme le  film sur Zidane il y a quelques années) : image chiadée, bande son envahissante et expérimentale, film quasiment dépourvu de dialogue : le film cherche l'esthétique à tout prix, au détriment du fond et d'essayer de mettre un peu de sens et d'intérêt à ce qu'on voit sur l'écran ( et parfois ce qu'on voit à l'écran est tellement sombre qu'il faut vraiment deviner)...
Soyons honnête et reconnaissons qu'on  a affaire à une vraie proposition de cinéma (radicale) dans son approche, un travail énorme sur le son la musique et l'image que renvoie son actrice principale ( la seule actrice professionnelle du film), mais tout cela n'empeche pas que le résultat final soit assez pénible à regarder.
Glazer cherche avant tout à instaurer un climat hypnotisant, mais si comme moi on est assez hermétique à ce genre d'ambiance et  qu'on aime plus les films de scénarios et de personnage, le film peut vite sembler interminable. On s'ennuie vite profondément devant la longueur des plans qui semblent toujours durer trop longtemps pour toucher le spectateur, sauf sans doute en de rares occasions (cette scène fascinante avec le garçon qui ressemble à Elephant Man)... Bref, je pense que si je l'avais vu au cinéma, comme j'ai souvent failli le voir,  j'aurais regretté d'avoir fait le déplacement. 

'Under the Skin' trailer starring Scarlett Johansson


Retour à La Une de Logo Paperblog