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On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer

Publié le 31 octobre 2014 par Swann

Mardi dernier, on a eu la chance de voir Future Islands (mais aussi leurs premières parties We Were Evergreen et Celebration), dans la plus petite salle du Rocher de Palmer, à Cenon. « 450 places debout ». C’est clair qu’on était loin des milliers de spectateurs du Primavera Sound ou du Pitchfork Music Festival (où ils joueront d’ailleurs ce soir).

Pour commencer la soirée, quoi de mieux que le trio parisien We Were Evergreen et leur pop fraîche et lumineuse pour nous faire oublier que dehors, il fait déjà nuit ?  Rocknfool les connaît déjà bien (Swann les a même interviewés). Mais pour moi, ils restaient ces grands inconnus dont on a beaucoup entendu le nom mais jamais eu l’occasion d’écouter la musique. Minute découverte, donc.

Au premier abord, ils sont mignons. Ils présentent bien, ils jouent du ukulélé et du xylophone. On a vite fait de les ranger parmi les « feel good groupes » typiquement français, tout près de Cocoon et consorts. Et c’est le moment qu’ils choisissent pour abuser des basses, alourdir leur son sans en oublier les mélodies, dégainer l’énergie, et tout simplement nous faire changer d’avis.

Malgré leur tout jeune âge, ils font preuve d’une grande maturité et d’une assurance sur scène, si bien qu’ils ne démériteraient pas à jouer les têtes d’affiche, dans un futur (très) proche.

On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer
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On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer
On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer

Puis vient le moment de découvrir Celebration. Ou du moins, de tenter de découvrir, parce qu’il était absolument impossible d’arriver à distinguer la voix, ou même une ligne mélodique au milieu du vacarme sonore qu’était ce début de concert. Après de longues minutes placées sous le signe de la migraine (n’oubliez jamais vos bouchons d’oreille), tout ça s’est peu à peu décanté, et l’ensemble est devenu audible : mélange de psyché, de soul, de noise pop, de rock progressif … On peut tout simplement dire que Celebration a véritablement un son propre que les amateurs sauront apprécier.

P.S. : après quelques recherches, il s’avère qu’ils viennent eux aussi de Baltimore, que leurs deux premiers albums ont été produits pas Dave Sitek (TV On The Radio) et que la chanteuse fut, dans des temps révolus, blonde platine.

On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer
On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer
On y était : Future Islands, We Were Evergreen & Celebration au Rocher de Palmer

C’était leur premier passage à Bordeaux, et leur unique date en France (avec le Pitchfork Music Festival). C’est aussi l’une des tournées les plus importantes de leur carrière, et une année bénie pour eux.

Peu nombreuses étaient les personnes qui pouvaient se vanter de connaître Future Islands, il y a quelques mois de cela. Après trois excellents albums parus entre 2008 et 2011, le succès ne parvenait pas à être au rendez-vous. Seul un public pointu ou curieux avait un jour jeté une oreille sur leur musique. Pourtant, leur réputation de monstres sur scène faisait son chemin dans les esprits. Mais ce n’est qu’après leur signature sur le mythique label indé américain 4AD, la parution de leur quatrième album Singles et surtout un passage sur le plateau de Letterman aux USA que les choses ont changé, les propulsant en un éclair sur le devant de la scène.

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Un passage qui est actuellement la quatrième vidéo la plus visionnée sur la chaîne Youtube de la célèbre émission, avec plus de 4 000 000 de vues. Les trois gars de Baltimore qui n’avaient rien demandé à personne sont devenus un phénomène, et ont alors enchaîné les émissions, radio et télé, les grandes scènes dans les meilleurs festivals du monde, etc.

Vous comprenez donc pourquoi je parlais de «chance», dans la phrase d’introduction. Les attentes étaient donc très, très grandes. Comme l’attente, qui paraissait interminable, surtout au premier rang (on a du dépasser les 40 minutes entre les deux sets).

C’est alors que surgit Samuel Herring, le chanteur, qui fonce sur le micro et l’en sépare de son pied, qu’il range dans un coin, pour ne surtout pas le déranger. Les premières notes de «A Dream Of You and Me», résonnent, et les premiers pas de danse suivent. Les fameux pas de danse, les seuls, les uniques, les inimitables pas de danse de Sam Herring. Le même qui vient chercher du regard chaque personne du public, comme s’il s’adressait directement à lui, ne lésinant pas sur le théâtral.

Car oui, avant tout, un concert de Future Islands, c’est un spectacle. Sam est un spectacle à lui tout seul. Encerclé par les retours comme par une cage, il s’époumone de sa voix unique, entre le soul man et le métalleux, sur ses chansons d’amour, mime les pleurs, la rage, accapare toute l’attention du public.

Pourtant, derrière, il se passait aussi quelque chose d’intéressant. Au fond de la scène, derrière un bassiste (sosie enrobé de Ty Segall) et un clavieriste au charisme bien caché, un deuxième monstre occupait l’espace, plus discret mais tout aussi bruyant. J’ai nommé : le batteur. Michael Lowry, qui n’accompagne le groupe qu’en tournée, est pourtant la deuxième pièce maîtresse du set : son jeu de batterie surpuissant, net et sans bavure, digne d’un métronome, est ce qui impressionne le plus. J’aurais pu le regarder et l’écouter jouer indéfiniment. Rarement ai-je été aussi impressionnée que devant sa maîtrise et sa puissance. Sans lui, il aurait indéniablement manqué quelque chose.

La synthpop du groupe de Baltimore fait toujours autant d’effet. Dans le public, ça danse, ça bouge la tête en rythme, et personne n’est en reste. La quasi totalité de leur dernier album a été jouée, et les grands classiques des précédents ont fini de compléter un concert absolument fou, qui n’aura pas laissé indifférent et restera à coup sûr dans les mémoires.

Quand ils seront sur le toit du monde, on pourra dire « j’y étais », et ça, c’est plutôt cool.

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