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Emerson, Lake & Palmer: Tarkus (1971)

Publié le 19 mai 2008 par Are You Experienced?
Emerson, Lake & Palmer: Tarkus (1971)

"William Neal was an art student and he actually popped by Advision Studios when we were recording Tarkus and before we had a name for the music that I'd written. He came by with a set of artwork and I arrived there, took one look at it and thought it was amazing. It fully complimented the music. William had painted this mechanical creature and there were a lot of other extraordinary mythical creatures like the Manticore Lion's head with the Scorpion's tail, all incorporated into mad imaginary, really, and I think we pieced it together. It was almost like the painting was made to fit the music and the music was made to fit the painting, we could see some sort of surreal storyline. Although it wasn't really portrayed in the lyrics, it was enough for the imagination to take over. I don't know if you or your readers read Terry Pratchett, but it had something of that element in it, or rather, there's a lot of what Terry Pratchett writes in his works, in Tarkus! But without the humour in it! (laughs!)..." (Keith Emerson)

Where: Recorded at Advision studios
When: June 1971
Who: Keith Emerson (Hammond Organ, St. Marks Church Organ, Piano, Celeste, Moog Synthetiser), Greg Lake (bass, acoustic and electric guitars, vocals), Carl Palmer (drums and assorted percussion)
What: 1. Tarkus a) Eruption b) Stones Of Years c) Iconoclast d) Mass e) Manticore f) The Battlefield g) Aquatarkus 2. Jeremy Bender 3. Bitches Crystal 4. The Only Way (Hymn) 5. Infinite Space (Conclusion) 7. A Time And A Place 8 Are You Ready Eddy?
                            
How: Produced by Greg Lake
Up: assomption chorale synthétique avec aspiration de cymbales, riff cavalant à la basse sur rouleau compresseur de Palmer, Emerson pilonne des accords à l'orgue pétillant, quelques breaks en suspension, des hurlements de synthé sur la bastonnade de fûts et cymbales de Carl, Lake vrombit à la quatre-cordes véloce, un gong qui splashe, reprise du riff inquiet sur la frappe chirurgicale de Palmer, Keith dégorge ses notes ricochetantes au clavier, les breaks virtuoses à l'unisson, une intro grandiose et pompeuse comme prévu, quatre coups de pied de grosse caisse et un sur la caisse claire en lointain tribut aux origines rock, une louche de breaks alambiqués, et on glisse sur les cymbales et les roulements de Palmer vers la voix séraphique de Lake, vintage King Crimson, avec basse énorme et, bientôt, piste vocale doublée, une fraîcheur mélodique et la basse pachyderme volant en apesanteur qui lâche ses notes comme des sacs de lest d'une montgolfière, Palmer s'amuse à prendre les contre-temps des contre-temps, splendeur romantique de la voix de Greg, Emerson tapis dans un coin, couteau entre les dents et entre les touches de son clavier, scande des accords, on se lance même dans des choeurs, Emerson prend un solo tranquille à la Jon Lord, Palmer se balade et fait l'inventaire de ses cymbales, crashe, explose et dynamite tout, la basse bourdonnante tenue en muselière, Keith perd ses nerfs sur la fin de son solo, Palmer dépoussière le tout, Lake inamovible à la quatre-cordes, reprend le chant prophétique et mélancolique de Palmer en écho rassurant, déjà un break et une dégringolade de clavier étique, riff originel repris en mode bourrin, Palmer joue les Shiva des drums, Emerson s'abîme dans des accords claviers furieusement pompiers, plus urgents, plus angoissés, on s'extirpe de la mélasse sonore par une série de breaks alambiqués et un accord triomphant puis un break rock incongru mais finalement bienvenu, Palmer s'y engouffre avec force roulements gourmands, Lake fait flotter son chant éthéré et sa basse volatile sur le synthé saturé de Keith, un petit break toujours irrésistible au pied de grosse caisse et caisse claire, du rock frais teinté de soul perdu dans le barnum progressif, basse féline et, genre oblige, nouveau break, l'orgue d'Emerson surgit, Palmer tente de s'insérer, Lake se tait et c'est une partie de "après vous, je n'en ferai rien" qui se tient entre Keith et Carl, superbes volutes aériennes de claviers vs concassage complexe de Carl, on se regarde, on se jauge, on s'étudie, on avance, on bat en retraite, joute percussive dont s'extrait Keith par des pyrotechnies mélodique injustes, Lake revient enfin avec une guitare électrique criarde et des tirés angoissés, Palmer part en roulement perpétuel, déjà un autre break, retour du riff soul-rock heavy, on monte de quelques tons comme du blues, on fait revenir la compression systématique de peaux de Palmer qui se tait de loin en loin pour laisser Keith soloter rapide, vautre et break tortueux sur frisées de caisse claire, riff entêtant, prétexte aux soli de clavier, asséné sans relâche, martelé, un roulement méchamment flangé de drums et des accords de cathédrale qui claironnent, un petit solo de guitare électrique en passant, la voix sixties de Lake impériale sur des accords grandioses et tragiques, Emerson trompette au synthé, Lake insiste à la six-cordes étoilée avec un solo lent et coulé posé sur sa basse qui bave, le tout semble enfin s'apaiser, Emerson s'accroche à ses nouveaux accords tonitruants et fardés comme une pute, emmanche un Moog à voix de canard horripilante sur fond de marche militaire, côtoie dangereusement des ambiances vladimirkosmaesques, dégringolade de rigueur, Palmer tape tranquille tous les temps sur sa caisse claire et nous sert l'incontournable caisse claire en mode kaki, Lake lance des skuds à la basse, solo anatidé d'Emerson bientôt shunté pour revenir à l'urgence du début et ce riff affolé, nourri de claviers égosillés, énormes accords finaux kitsch pour clore ["1. Tarkus a) Eruption b) Stones Of Years c) Iconoclast d) Mass e) Manticore f) The Battlefield g) Aquatarkus "]...
 
riff piano saloon, inexplicable veine cow-boy du groupe avant "The Sheriff" et "Benny The Bouncer", basse scandaleusement inexistante ou presque, Palmer prend son pied, de grosse caisse, en contre-temps virtuoses, un solo de piano lumineux de Keith, on claque dans les mains pour se donner de l'ardeur, tout le monde s'ennuie gentiment alors on écoute Palmer qui révise ses plans, en moins de deux minutes, c'est fini sur faux applaudissements devinés de longue date ["Jeremy Bender"]...
retour à du sérieux, un clavier au loin, entrée de Palmer et Lake en rangs serrés pour rythme effréné, proche de "Tarkus" avec breaks incroyables et Moog qui proute plus haut que son ampli, Palmer se donne à fond, un piano aérien en mode country again, toujours proche de "Tarkus", Lake prend sa voix rock, du King Crimson en tête bien sûr, un autre chorus redneck de Keith mais la basse de Greg prend enfin son envol, piano honky-tonk sur drums en 6/8 stupéfiants, un gros riff pour le break et des toutes petites notes cristallines de comptines au piano, Lake embraye au chant "Cat's Food", ça tabasse gratuitement mais c'est bon ["Bitches Crystal"]...
des passages de la "Toccata en Fa majeur" et du "Prélude n°6" de Bach pour se la jouer hymne mais version violemment athée cette fois, la voix d'ange de Lake parfaite pour délivrer le message un chouïa caricatural, un pont jazzy qui se veut comique et moqueur avec walking-bass jazzy magnifique de Lake, puis des notes lyriques éblouissantes d'Emerson qui trouve enfin le son pour porter le chant romantique de Lake ["The Only Way (Hymn)"]...      
du 7/7 pour changer, un break superbe très "Take Five" du Dave Brubeck Quartet, la basse se colle dessus, Palmer discret, Emerson délivre un solo splendide, tranquille, travaillé comme à l'étude, insiste sur une même note pour faire démarrer la frisée libératrice de caisse claire de Carl, construction jazz classe, une beauté de guingois recherchée ["Infinite Space (Conclusion)"]...
un gros rock qui tâche avec basse glaireuse et Lake énervé, Emerson virevolte autour et balance des giclées d'accord gras à la Uriah Heep, Palmer bouche tous les trous et même le morceau sous vide, du faux progressif bourrin aéré par Emerson, le pied de grosse caisse de Palmer est une symphonie, puis roulements sans fin sur claviers vulgaires, des cris, un solo agile hurlant sur des cymbales malmenées, les accords en montée, break sur gros accords trompettes vaguement émétiques, on replonge, les claviers s'empilent, font la roue, mais les soli sont beaux ["A Time And A Place"]...
parodie de Little Richard avec voix  noyé d'écho et riff gauche, Palmer tire son épingle du jeu, piano qui rocke et Lake gonflé à la quatre-cordes, les faux choeurs fifties "Eddie Eddie", le petit solo avec petite citation pas trop mystérieuse, puis un solo éclaté atonal réjouissant, ça pulse mais c'est déplacé, un autre solo plus prévisible mais virtuose, joke finale sur les sandwichs en studio "Ham or cheese?" ["Are You Ready Eddy?"]...
Down: Le morceau-titre écrase évidemment le reste de l'album - quant à la blague "Are You Ready Eddy?" et le "Jeremy Bender", on veut bien souscrire au comic relief british mais quand même ça sent la fumisterie......

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