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La rétribution du lecteur, avenir de l’édition numérique ?

Publié le 03 novembre 2014 par Pnordey @latelier

Les initiatives de financement participatifs semblent avoir inspiré certains entrepreneurs du livre. Plusieurs travaillent sur des programmes de rétribution des lecteurs.

À moins d’être membre d’un comité de lecture, rares sont les lecteurs à être rémunérés pour avoir achevé un titre. Mais cela pourrait bientôt changer. Ces derniers mois, plusieurs projets sont apparus proposant un nouveau modèle pour les éditeurs numériques.  

Kevin Kelly, co-fondateur du magazine Wired, proposait ainsi il y a quelques mois un système de rétribution pour les grands lecteurs. Il partait du constat que de nombreux livres numériques étaient achetés sans être lus. Dès lors, il aimerait généraliser une rétribution des acheteurs parvenus jusqu’à la fin. Pour un livre acheté 5 $, une personne qui l’aurait lu entièrement se verrait reverser 6 $, soit un gain d’1 $. En revanche les individus qui ne l’aurait pas lu jusqu’au bout n’aurait droit à aucune rétribution.

La rétribution du lecteur, avenir de l’édition numérique ?

L’idée semble hasardeuse au premier abord. Comment maintenir les profits de l’éditeur s’il doit payer ses acheteurs ? Considérant que plus d’un tiers des lecteurs ne dépasse pas la 50e page, Kelly assure que les éditeurs ne perdront pas d’argent mais pourront au contraire encourager la lecture et les achats. On entrerait donc définitivement dans un système de service après-vente dans lequel l’éditeur se soucie de ce que son livre devient une fois acheté. Le journaliste a cependant échoué à la mettre en œuvre. C’est la raison pour laquelle il a décidé de la mettre en ligne gratuitement sur son blog, espérant qu’un éditeur la reprenne.

C’est peut-être en partie cette idée qui a inspiré Ruterbook. Fondée par un consultant en web-marketing, la start-up basée à Quimper propose un modèle dans lequel le lecteur devient libraire. Grâce à une courte formation en ligne, il peut revendre les e-books Ruterbooks et en garder les bénéfices : “Puisque les livres électroniques sont copiables, nous offrons les droits à la revente.” explique Robert Ruterman, son créateur. L’entreprise entend donc court-circuiter le piratage avec des lecteurs qui diffusent eux-mêmes le livre et le vende légalement.

Questionnant toujours plus le système économique des e-books, à Tel-Aviv, la plateforme Total Boox propose depuis peu que les lecteurs ne payent que les pages lus. Le téléchargement est gratuit dans un premier temps puis les consommateurs payent en fonction du niveau atteint dans le livre numérique.

Fait révélateur d’une industrie qui innove avec difficultés : Rutterbooks comme le système de Kevin Kelly sont fondés par des gens extérieurs au marché de l’édition. Comme si la nouveauté ne pouvait désormais venir que de l’extérieur “L’édition française reste assez traditionnelle” selon Robert Ruterman. On ressent bien à travers ces projets la nécessite d’adapter le séculaire modèle de la maison d’édition. Le livre numérique change les usages de lecture et la consommation des livres. Reste à inventer le modèle économique qui va avec. Ainsi quand certains s’inspirent de Netflix pour innover, d’autres veulent exploiter les ressources du Big data.


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