genre: comédie dramatique
année: 1987
durée: 2 heures
l'histoire: Un nouveau disc jockey est envoyé au Vietnam pour animer la radio des forces armées et distraire les soldats. Son ton frais et irrévérencieux le rend vitre populaire aux yeux des militaires.
La critique d'Alice In Oliver:
On parle assez peu de Barry Levinson alors qu'il reste le réalisateur de très bons films. C'est par exemple le cas de Rain Man, le trop méconnu Le secret de la pyramide ou encore Bugsy. En gros, on connaît surtout Barry Levinson pour le fameux Rain Man.
Vient également s'ajouter Good Morning Vietnam, réalisé en 1987. On ne compte plus les films américains traitant de près ou de loin la guerre du Vietnam. Au hasard, comment ne pas évoquer les grands classiques du genre, notamment Apocalypse Now, Full Metal Jacket et bien sûr Voyage au bout de l'enfer ?
En vérité, tout semble avoir été dit sur le sujet, mais la guerre du Vietnam reste évidemment un très grand traumatisme pour les Etats-Unis. Pourtant, Good Morning Vietnam a une approche totalement différente du conflit puisque le film se concentre sur le point de vue d'un animateur radio.
Pour l'anecdote, Good Morning Vietnam est basé sur les expériences réelles d'un disc jokey américain ayant eu un succès avec une émission de radio, empreinte de musique rock 'n' roll, sur la radio des forces armées. Au niveau de la distribution, le film réunit Robin Williams, Forest Whitaker, J.T. Walsh, Bruno Kirby et Robert Wuhl.
Après Rain Man, Good Morning Vietnam reste probablement le film le plus connu de Barry Levinson. Avec Le secret de la pyramide, c'est aussi son meilleur film, toutefois dans un genre très différent. Non seulement, Good Morning Vietnam remportera un très grand succès commercial, mais il sera aussi salué par les critiques et la presse cinéma.
En gros, on peut parler d'un film culte voire même d'un petit classique du cinéma hollywoodien. Attention, SPOILERS ! Vietnam, 1965 : la guerre du Vietnam a commencé depuis presque deux ans. L'animateur radio Adrian Cronauer arrive directement de Crète à Saigon.
Il vient prendre un poste à la radio de la zone démilitarisée et est accueilli par son futur adjoint, le première classe Edward Garlick. Cronauer n'est lui aussi qu'un simple soldat de l'aviation, mais c'est déjà un animateur au succès reconnu, et c'est pour cela que le général Taylor l'a spécialement fait venir de Crête. A la radio, il fait la connaissance de ses collègues, et de ses deux supérieurs directs : le lieutenant Hauk, qui commande l'équipe des animateurs, et le sergent-major Dickerson, qui commande la station. Hauk est un incompétent, peu respecté des hommes qu'il a sous ses ordres, et son incompréhension du goût du public et du sens de l'humour le ridiculise encore plus.
Dickerson est un ancien des forces spéciales, militaire de carrière mais réformé à cause d'un problème médical, et est beaucoup plus vachard que son subordonné envers le manque de respect dû à son rang. Entre lui et Cronauer, peu enclin au "service-service", les frictions sont présentes dès le premier jour. Encore une fois, Good Morning Vietnam se démarque par son originalité.
Le conflit est abordé sous l'angle de la comédie dramatique. En ce sens, Good Morning Vietnam entretient une véritable filiation avec M.A.S.H. de Robert Altman. De ce fait, impossible de le comparer avec Apocalypse Now puisque le film n'adopte pas du tout le même point de vue.
Il serait également dommage de résumer Good Morning Vietnam aux petites pitreries de Robin Williams, très en forme pour l'occasion. L'air de rien, le film de Barry Levinson aborde des thèmes sensibles et hélas toujours d'actualité: la censure, le conformisme militaire, la racisme, le terrorisme ou encore la propagande américaine dans toute sa splendeur.
Ainsi, le film analyse avec pertinence les relations que Cronauer (Robin Williams) entretient avec ses supérieurs, qui voient évidemment d'un mauvais oeil ses facéties à la radio et qui pourraient encourager la rébellion voire même la désertion. En ce sens, l'animateur radio symbolise déjà la révolution culturelle et sociale qui va toucher les Etats-Unis quelques années plus tard, à savoir ce sentiment d'injustice, d'incompréhension et de révolte. En résumé, sans être forcément un très grand classique du cinéma, Good Morning Vietnam reste un excellent film. C'est déjà pas mal !
Note: 16/20