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Un deuxième enfant, c’est si différent ?

Publié le 05 novembre 2014 par Encoreunblogdemere

Pendant ma deuxième grossesse, je me suis posé plein de questions. Autant que pour la première en fait, mais cette fois ci les doutes et appréhensions étaient bien différents, plus précis. Moins inquiétants quelque part car j’étais déjà maman donc je ne fonçais (presque) pas dans l’inconnu, mais tout de même…

Et puis il y avait ces amies, déjà mères de deux enfants. Celles qui me disaient que ça serait sport, voire très dur les premiers temps. Celles qui l’ont mal vécu, celle qui me faisaient un peu peur.

Déjà qu’à moi toute seule j’avais assez de raisons de flipper !

Il y avait en vrac : la peur de m’éloigner de Liloute, de ses réactions, des miennes, de l’organisation avec deux enfants, du manque de temps, de la fatigue, du burn out, du baby blues, la peur du changement dans nos petites habitudes, notre confort (tout relatif mais quand même), le fait que cette fois ci reprendre le boulot sur un coup de tête serait plus difficile aussi. La peur de déprimer, de ne pas être à la hauteur… Et évidemment, la peur de repasser par la case RGO.

Bon, sur ce dernier point, pas de bol, c’est bis repetita, et il faut faire avec. Mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui.

En premier, il y avait LA crainte pour la feignasse que je suis : la fatigue, le manque de temps et de repos. Parce que pour un premier, on peut tenter (je dis bien tenter) d’appliquer le conseil universel « repose toi en même temps que lui ». Sauf que pour un deuxième (troisième, quatrième, à vous de choisir le level), les occasions de se reposer deviennent rares. Vous en connaissez beaucoup des enfants qui dorment en même temps ? Personnellement, ma grande ne fait plus de siestes (elle en aurait pourtant bien besoin, mais non, elle a décidé que c’était terminé) donc en journée, déjà, on oublie. La nuit, j’avoue, on a toujours un peu plus de chance, mais quelle galère de devoir gérer le coucher d’une miss S. hurlante et un chouia épuisée (l’un et l’autre allant de paire) avec l’angoisse qu’elle ne réveille la plus petite quand celle ci dort déjà…

Et c’est là qu’on se dit qu’une grande maison à la place d’un petit 3 pièces, ça serait mieux !

Donc, au début, ce qui change vraiment c’est la fatigue. Sur le papier, on va dire qu’on est beaucoup plus fatigués avec deux enfants (au début du moins, je ne sais pas pour après), mais on n’en a pas vraiment l’impression. Peut être parce que pour le premier, on a le souvenir d’avoir survécu plus qu’autre chose lors des premières semaines. Mais surement aussi parce que maintenant, on a pris le pli, les grasses mat et les siestes, ça fait longtemps que c’est fini…

Et puis le manque de temps également. Quelle frustration de voir sa Liloute bouder, pleurer, s’ennuyer seule pendant qu’on berce un tout petit qui hurle dans l’écharpe, 12 heures sur 24 ! J’ai ressenti énormément de peine à être détachée de ma fille au début. Parce qu’on avait cette relation fusionnelle qui d’un seul coup n’existait plus. La faute au RGO peut être mais tout de même… C’est ce qui me faisait le plus peur, perdre cette fusion avec ma première fille, la voir s’éloigner ou pire, l’éloigner par la force des choses. On a eu beau me dire qu’en l impliquant ça passerait mieux, notre relation en a vraiment pâti. Je sais que c’est en grande partie ma faute, mes princesses n’y sont pour rien (ni Liloute ni sa soeur, qui n’a pas demandé à souffrir à longueur de journée) Les premiers temps, j’ai eu peur que ce soit irréparable, parce que non seulement on s’est éloignées, mais elle a réagi si violemment qu’elle a commencé à m’agacer, me désespérer (encore un peu aujourd’hui d’ailleurs), au point que je ne voyais plus le bout du tunnel.

C’était aussi un point qui m’effrayait avant la naissance de Miniloute, que Liloute passe par une phase de crise, de jalousie, pour nous tester et surtout trouver sa place dans cette nouvelle fratrie. J’essayais de me rassurer en me disant que j’avais toujours eu une petite fille avec qui il était facile de discuter, poser les choses, bref, une enfant dite « facile », et qu’elle ne pouvait pas changer du tout au tout.

AHAHAH. Grosse erreur. C’est bien simple, les premières semaines je ne l’ai plus reconnue. Une fois passée l’euphorie du début, une fois la réalité établie, sa soeur allait rester et nous accaparer (et en plus elle n’était pas du tout intéressante et pleurait tout le temps, vous vous rendez compte de la déconvenue?), elle a muté ! Chaque désaccord donnait lieu à une crise de nerfs monumentale, avec cris, hurlements, spasmes et coups (de pied, de poing etc…) Je ne vous le cache pas, la plupart de ces coups m’étaient destinés, elle me rejetait franchement, du moins je le pensais. J’avais beau poser sa soeur le temps de lui parler, chercher à la prendre dans mes bras, c’était peine perdue… Rien de ce que j’essayais ne fonctionnait. Au bout de quelques temps je perdais patience et finissais toujours par hurler, lui crier des choses atroces avant de pleurer tout ce que j’avais. Dès que je prenais sa soeur dans mes bras, que je ne la regardais plus, elle faisait une chose défendue : se mettre volontairement en danger et nous appeler, par exemple, pour qu’on constate que non, elle n’avait plus rien à faire des « règles ». D’ailleurs, elle n’écoutait plus rien, que l’on chuchote ou que l’on crie. Elle se contentait de rire : on la regardait, on lui donnait enfin un peu d’attention. Combien de fois j’ai du crier sans cesse la même chose, alors qu’elle cherchait manifestement à me faire réagir…

Et je réagissais mal, parce que je ne comprenais pas. Bon, elle reste dure, il faut bien l’avouer, les mercredi me rendent chèvre, je crie encore beaucoup trop, mais je commence à comprendre. Il a fallu changer plein de choses dans nos méthodes d’éducation. De toute façon, pas le choix, être strict, menacer, gronder, crier, faire du chantage (oui oui!), rien ne fonctionne vraiment. Je pense qu’au final il faut juste rappeler maintes et maintes fois le cadre et les limites, et moins s’époumoner inutilement. Et laisser le temps faire, parce que comme nous elle est en pleine adaptation…

On en arrive à ma dernière crainte… Est ce que je vais arriver à aimer un autre enfant ? Soyons francs, je crois que c’est la peur numéro un des mamans, non ? En tout cas, chez moi, c’était tellement présent que je ne voulais pas y penser. J’aimais (et j’aime toujours, je vous rassure, malgré le paragraphe précédent) ma miss S. tellement fort qu’il me semblait impossible de nouer ce genre de relation avec un deuxième. C’était trop intense, trop prenant, comment le multiplier sans diviser?

Et pourtant ! Là où j’avais eu tant de mal avec la première, l’amour pour la deuxième s’est imposé dès la première seconde. Ce même amour dont on me parlait pour mon premier bébé : « Tu verras, on te la pose sur le ventre et plus rien n’existe ». Pour Liloute, j’étais tétanisée par la peur de ressentir quelque chose qui me dépasserait. Et quand le RGO et le baby blues sont venus s’en mêler, cet amour si évident , si inné, a pris une ampleur toute progressive. En gros, je dis souvent que j’ai appris à aimer miss S., et que, sans m’en rendre compte, j’ai fini par l’aimer plus que tout. Mais pour Miniloute, j’ai vécu le coup de foudre : un attachement immédiat, profond, inexplicable. Je ne la connaissais pas vraiment et pourtant, elle était à moi et j’étais totalement à elle : j’ai ressenti la même chose que ce que je ressentais (et ressens toujours, je maintiens) pour sa soeur. Même si j’ai eu beaucoup de mal à devoir à nouveau me débattre avec le RGO, cette fois ci, je ne pouvais m’empêcher de l’avoir contre moi pour la rassurer. Même quand je pétais un plomb, même quand j’avais envie de pleurer. J’ai aussi eu du mal avec le fait qu’elle souffre et que je ne puisse rien faire. Je me sentais hyper protectrice. Sans doute parce que j’étais déjà une maman.

Quand je la regarde, que je sens l’odeur addictive du nouveau né, le nez planqué dans son petit cou, une bouffée d’amour me submerge et tout plein d’émotions avec. C’est toujours un peu dur à gérer, on ne change pas totalement, mais on apprend à l’accepter. Et quand j’observe mes filles ensemble, la fascination de la petite pour la grande et l’amour et la tendresse de la grande pour la petite, je ne regrette rien.

Avoir deux enfants, pour moi, c’est épuisant, parfois dur moralement (les premiers temps du moins!), c’est un travail d’organisation énorme pour l’obsédée du contrôle que je suis. Mais c’est surtout avoir deux parties de moi et de leur père sous les yeux tous les jours, rêver à leur future complicité.

Et se sentir comblée, de plus en plus souvent.

2 enfants


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