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Financement de l’investissement «L’absence d’évaluation provoque des dégâts»

Publié le 06 novembre 2014 par Ouadayazid1
Financement de l’investissement «L’absence d’évaluation provoque des dégâts»   Conférence sur le développement économique et social

Les travaux de la conférence nationale sur le développement économique et social se sont poursuivis pour la deuxième journée consécutive aujourd’hui au Palais des nations aussi bien en plénière qu’en ateliers et tables rondes.

Les participants à la conférence se sont pour la première fois accordés à constater qu’il n’existe aucun bilan des mesures entreprises dans le secteur de l’industrie, ni en termes de financement des entreprises ni en termes de création de PME. A ce propos, un peu nostalgique, Abdesselam Bouchouareb rappellera qu’il existait au sein du Conseil national économique et social (CNES) une commission en charge d’établir des évaluations et des bilans des politiques publiques, en relation avec la Cour des comptes. « On connaissait la destination et les résultats obtenus pour chaque dinar dépensé », affirme l’ex-président du CNES dans les années 90. Il s’agit toutefois de la faire renaître.

Sur un autre registre, et comme pour répondre au patron de l’UGTA qui fait de la protection de la production nationale son cheval de bataille, le ministre de l’Industrie et des mines lancera un pavé dans la mare : « Nous n’avons aucune nomenclature de la production nationale pour prétendre la protéger. Et M. Bouchouareb d’inviter institutions, patronat public et privé et l’Union générale des travailleurs algériens de s’entraider pour établir un inventaire.

Même son de cloche au niveau des tables rondes qui se tiennent en marge de la plénière. A l’image de celle portant sur le financement de l’investissement industriel et de la PME. C’est M. Rachid Sekak, expert international qui introduira le sujet. D’entrée de jeu, il établira un chapelet de constats permettant une mise en contexte de la problématique du thème. Selon lui, l’Algérie ne réalise pas son potentiel de croissance en raison de la faiblesse de l’intermédiation financière. Ajouter à cela l’excès de liquidités dont disposent les banques évaluées à fin 2013 à 33 milliards de dollars, dont 24 sont repris par la Banque d’Algérie qu’elle verse dans les réserves obligatoires.

D’autre part, et c’est le second constat, l’intervenant assure qu’au-delà de la faiblesse de l’intermédiation, il y a la forte circulation fiduciaire de la monnaie en dehors des banques. Elle est de l’ordre 40 milliards de dollars, ce qui représente en fait l’économie informelle.

Autre constat établi par M. Sekak, il réside dans le financement de l’industrie et des PME qui est « quasi exclusivement bancaire », dira-t-il avant d’ajouter : « Les dépôts bancaires sont de 100 milliards de dollars, dont des prêts à l’investissement à moyen et long terme de 48 milliards de dollars. De ces 48 milliards, seuls 2,8 milliards de dollars sont octroyés par les banques privées». Ce qui fera dire au délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) que les banques privées financent le négoce parce qu’elles veulent optimiser leurs résultats, d’une part et d’autre part ce sont les pouvoirs publics qui leur ont offert cet environnement.

Dans les constats dressés par M. Sekak, l’on relèvera également l’absence de gouvernance dans le secteur privé et le manque de transparence fiscale. Ce qui fait hésiter les banques et engendre l’établissement de manque de confiance entre les deux.

Parmi les propositions émises lors de cette table ronde, l’on retiendra l’instauration ou plutôt le déterrement du factoring créé par un décret exécutif pris en 1995 mais qui n’a jamais été opérationnel, tout comme d’ailleurs les sociétés de capital investissement. Le leasing et son renforcement a également été retenu. Avec cette précision, selon l’expert international, de revoir le taux pratiqué qui est prohibitif.

Abderrezak Trabelsi, a indiqué, pour sa part, que « le jour -où l’on ne dira plus il n’y qu’à faire-, où encore il faut tout effacer et reprendre à zéro, où l’on observera une halte pour faire le bilan et pointer du doigt ce qui a marché et situer l’emplacement des grains de sable, on pourra parler de développement de PME et de l’économie nationale ».

Faouzia Ababsa

http://www.leconews.com/fr/actualites/nationale/investissement/l-absence-d-evaluation-provoque-des-degats-05-11-2014-172215_360.php


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