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La médecine aux XVIIème et XVIIIème siècles

Par Marine @Rmlhistoire

La médecine, grand sujet n’est-ce pas ? Tous les rois et reines avaient leurs médecins et chirurgiens attitrés. Certains sont célèbres, d’autres non, certains étaient efficaces, beaucoup non. Petit à petit, au XVIIème, on commence à arrêter de travailler avec l’astrologie et la chimie pure pour se concentrer sur le corps. Et ça, c’est une bonne avancée. Depuis la Renaissance, être médecin, c’est un peu la classe dans les cours princières, mais à partir du XVIIIème siècle, le corps médical va s’imposer dans toute la population.

 

La médecine aux XVIIème et XVIIIème siècles

Apprendre la médecine

Les universités italiennes sont les meilleures jusqu’au début du XVIIIème, puis doucement, celles de Hollande, d’Angleterre ou encore du Danemark font leur chemin et deviennent très performantes. La Renaissance, c’est terminé, il est l’heure de l’encyclopédie scientifique.

Les enseignements suivent un vrai programme et les disciplines sont égales entre elles. On apprend dans ses universités la chirurgie, la botanique, l’hygiène, la physique, la chimie, l’obstétrique et même la médecine légale. Au début du siècle, il n’y a que cinq ou six professeurs dans les fac, mais rapidement, le nombre de chaires va augmenter.

Le problème, et pas des moindres, c’est que les mecs sortaient de l’école sans avoir examiné un seul malade. Au bout de trois ans d’études théoriques, ils deviennent « maître » et possèdent le droit légal d’exercer.

L’université de Montpellier fait de l’ombre à celle de Paris, c’est un peu la guerre entre les médecins qui en sortent, comme en témoigne la mort de Marie-Thérèse, la femme de Louis XIV

L’hygiène ? Le confort ? Pourquoi faire ?

En 1658, un médecin hollandais, François de le Boë va imaginer le rôle actuel du chef de service hospitalier chargé des sois et de l’enseignement. Hélas, sa mise en place est compliquée, voire, impossible. Les murs en pierres empêchent de chauffer correctement les pièces, les chambres ne peuvent pas être stériles et en plus, elles sont surpeuplées. Les lits à baldaquin et à courtines accueillaient deux ou trois patients en même temps. C’est super, tu viens pour un rhume, tu repars avec la peste. En gros quoi. François de le Boë veut tout changer, mais on manque de personnels, et tout le monde n’est pas aussi sensible à l’hygiène. Aussi, ce n’est qu’à la fin du XVIIIème qu’on va commencer à faire des efforts à ce niveau là. John Award va lancer une politique sanitaire qui va enfin améliorer hygiène et confort dans les hôpitaux.

La médecine aux XVIIème et XVIIIème siècles

La législation

Le 18 mars 1707, c’est l’édit royal de Marly : il faut réorganiser les études et la pratique de la médecine. C’est à dire ? C’est-à-dire qu’il faut « empêcher que des personnes sans titre et sans capacité ne (continuent) d’exercer la médecine sans y apporter souvent d’autres dispositions que l’Art criminel d’abuser de la crédulité des Peuples… ». Bin ouais. Être soigné par un médecin et pas par un cuisinier reconverti en charlatan, c’est mieux. Il s’agit du premier texte vraiment important de santé publique.

L’édit prévoit que seules les facultés françaises ont le droit de former les médecins qui exerceront sur le territoire. Il crée des obligations aux étudiants et aux professeurs, mais aussi, il prévoit des sanctions ! Enfin, l’édit royal garantit les moyens matériels pour respecter ces dispositions.

Enfin, on emmerde l’Église et on autorise la dissection dans les facultés. Et autre point, important. Les médecins doivent réserver un jour par semaine aux soins gratuits pour les charclo ! C’est pas mal !

Bon, évidemment, tout n’est pas respecté à la lettre, et il existe des différences entre les facultés.

  •  article IX : nul ne pourra être admis, s’il n’a étudié pendant trois ans entiers…
  • article XIV : un examen de deux heures devra être subi à la fin de chacune des trois années, puis il subira un Acte (examen) pendant trois heures au moins, après lequel ils seront reçus Bachelier ; puis trois mois après ils soutiendront un second Acte (examen) pendant quatre heures pour être licenciés, puis ils pourront subir un dernier Acte (examen) pendant cinq heures pour être reçu Docteur.
  • article XVIII : Il faut être Maître és Art pour entrer en Faculté de Médecine
  • article XXII : Les écoliers des dites Facultés seront tenus d’assister aux cours d’Anatomie, de Pharmacie galénique et chimique, aux démonstrations des plantes
  • article XXV : « Enjoignons aux magistrats et aux directeurs des hôpitaux de faire fournir des cadavres aux professeurs pour faire des démonstrations d’anatomie pour enseigner les opérations de chirurgie.

 

La médecine aux XVIIème et XVIIIème siècles

L’exercice de la profession

Petit à petit, on voit apparaître la médecine telle qu’on la connaît aujourd’hui. Les chirurgiens se séparent des barbiers et des dentistes, et l’obstétrique et l’ophtalmologie deviennent des spécialités majeures et indépendantes. Et tu me diras c’est pas mal. Parce que le chirurgien sait peut être arracher une dent (même mon père y arrive), mais je sais pas si le dentiste sait reconnaître tous les organes et tout et tout.

Pour ce qui est des maladies, leur connaissance reste assez approximative. Aussi, on pratique des saignées pour un peu tout. T’as mal aux pieds ? Je t’ouvre le pied. T’as mal au ventre ? Je te perce le dessous du bras. Ça va durer jusqu’au XIXème siècle ce sale délire de saigner tout le monde.

Malgré les études et la bonne volonté, les médecins sont vachement inefficaces.

 

La médecine aux XVIIème et XVIIIème siècles

Ignorants et imposteurs

Un médecin, il faut le payer. Un charlatan, il faut le payer aussi, mais un peu moins. Alors, dans le doute, on fait appel à lui.

Tous les pays sont touchés par les imposteurs, et ça fait un paquet de victimes. Les mecs vont sur les marchés et places publiques, ils assurent le succès des élixirs de jouvence, les dépuratifs, panacées ou encore philtres magiques. On a bien envie de croire aux miracles, aussi, la population est attirée par ces imposteurs, aussi, en 1727, le cimetière Saint-Médard va devenir the place to be, avec extases collectives devant la sépulture du diacre François de Paris. Soit disant, tu touches sa tombe et tu es guéri. Comme ça, PAF. La médecine a encore une longue marche à parcourir.

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Si vous le voulez, je vous parle bientôt de la médecine pendant la révolution !

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