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Interstellar

Publié le 11 novembre 2014 par Cinephileamateur
Interstellar De : Christopher Nolan.
Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine, Jessica Chastain, Casey Affleck, Matt Damon, John Lithgow, Mackenzie Foy, Timothée Chalamet, Wes Bentley, David Gyasi, Topher Grace, William Devane, Ellen Burstyn...
Genre : Science Fiction.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 49.
Date de sortie : 5 novembre 2014.
Synopsis : Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.
Bande annonce française
"L'Homme est né sur Terre. Rien ne l'oblige à y mourir."
3.5
Interstellar
Amateur du cinéma de Christopher Nolan depuis que j'ai découvert son "Memento", j'aime depuis découvrir ses films en salles. Du coup, lorsque j'ai eu vent de la sortie d' "Interstellar", je ne me suis pas fait beaucoup prié pour aller le découvrir et les très bonnes critiques qui pouvaient entourés ce projet avait de quoi me rassuré.
Une nouvelle fois, je n'ai pas été déçu. Le bonhomme à beau commencer à avoir ses détracteurs (ses films marchent de plus en plus donc ça ne me surprends pas), le cinéma de Christopher Nolan me botte toujours autant. Sans en voué un culte, je trouve qu'il est toujours efficace dans ce registre et ce nouveau film ne déroge pas à la règle. J'ai beaucoup aimé ce scénario écrit par Christopher Nolan et Jonathan Nolan. Initialement prévu pour être un film de Steven Spielberg, si on sent quelques empreintes de ce dernier (l'approche de la relation père-fille, l'espace...), ce récit porte malgré tout clairement la signature d'un Christopher Nolan qui n'hésite pas à faire les long métrage qu'il souhaite.
J'ai beaucoup aimé les différentes sensations que le film provoque. Il réussit à nous entraîner avec lui dans cette odyssée spatiale fort convaincante où l'ombre d'un "2001 : L'odyssée de l'espace" plane fortement. Seulement voilà, le film est bien à part et c'est surtout dans sa dimension humaine qu'il réussit à nous toucher. Le scénario nous dresse le portrait d'une humanité pleine de désespoir qui va tout faire pour se sauver. Pas de super héros ici, pas de grands actes héroïques (bien au contraire, la survie de l'espèce doit même prendre le dessus sur l'individualité) mais juste la volonté de trouver une alternative qui m'a plu à l’image de la tagline du film : "L’Homme est né sur Terre, rien ne l’oblige à y mourir".
Il n'y a peut-être pas autant d'émotions que je l'aurais souhaité (à part une ou deux scènes que j'ai trouvé assez forte), du moins je n'ai pas été touché aussi fortement que je l'aurais pensé mais le résultat fonctionne et malgré sa durée de près de trois heures, je suis quand même resté du début jusqu'à la fin fasciné par cette histoire. Si son final m'ait apparu un peu grossier (surtout que chez Christopher Nolan maintenant on s'attend un peu à ce genre de fin, du moins je n'ai pas été guère surpris car c'est une hypothèse à laquelle j'avais songé assez rapidement dans les grandes lignes), il conclut en tout cas bien le film qui a su rester cohérent.
Après, je pense que si je n'ai pas été bouleversé plus que ça par ce récit, c'est aussi parce que le scénario s’enrobe d'un bavardage physique assez lourd. On a souvent l'impression que c'est là pour faire joli, pour donner une certaine consistance ou justifier quelques facilités mais bon. Tout ce bavardage physique, ce n’est pas trop mon genre de came et ici, j'ai trouvé que ça avait tendance à un peu plombé l'ensemble. On a sans doute voulu lui donner un côté réaliste mais de mon côté en tout cas, j'aurais aimé qu'il gagne en simplicité, qu'il ne tombe pas dans la surenchère d'un discours quantique même si cela voulait dire que l'on sacrifié une heure de film... C'est d'ailleurs sans nul doute parce que ce genre de discours lourdingue ne me parle pas que le film n'a pas réussi à m'emballer autant que certains avis élogieux que j'ai pu lire à son sujet.
La distribution n'en demeure pas moins extrêmement convaincante à commencer par un Matthew McConaughey excellent en Cooper. L'acteur n'a de cesse de se bonifier je trouve et il livre ici une nouvelle prestation vraiment très bonne. Très charismatique, il s'impose assez facilement dans la peau de ce héros sans cesse balloté entre son devoir d'aider la planète et son devoir d'être père. J'ai beaucoup aimé aussi le fait que malgré son aura, le comédien n'en fasse pas trop des caisses. Il est vraiment très crédible dans la peau de cet homme qui ne cherche jamais à avoir le statut de gros héros. Au passage, j'ai bien aimé les quelques répliques assez drôle qu'il peut avoir ainsi que son association avec Tars (bien doublé par Bill Irwin) qui apporte une certaine fraicheur.
A ses côté, j'ai été un peu moins convaincu par Anne Hathaway en Brand. L'actrice est très bonne mais elle ne m'a pas époustouflé plus que ça. Je n’arrive pas vraiment à savoir si ça vient de son interprétation ou du traitement de son personnage mais j'aurais quand même aimé la trouvé plus forte à l'écran. C'est juste une appréciation personnelle car après foncièrement elle est loin d'être mauvaise. C'est pas juste la belle plante de service, elle fait le boulot et a son importance mais il lui manque un petit je ne sais quoi pour vraiment s'imposer je trouve.
Michael Caine dans la peau du Professeur Brand est lui très bon. Il n'a pas besoin de beaucoup se forcer (même si il en fait un peu trop dans sa dernière scène à mes yeux) et il fait exactement ce que l'on attend de lui. Il dégage toujours dans son jeu cette forme de sagesse qui colle bien à son personnage. Toujours un peu en retrait par rapport aux autres, il réussit néanmoins à exister. J'aurais d'ailleurs bien aimé que l'on développe un peu plus de la même façon le personnage de Donald interprété de bien belle manière par un John Lithgow que j'apprécie toujours autant.
Pour jouer les enfants jeunes de Cooper, si Timothée Chalamet en Tom m'ait apparu un peu transparent, j'ai beaucoup aimé l'interprétation livré par Mackenzie Foy qui incarne Murphy. J'ai trouvé son personnage très intéressant et tout en retenu. Elle est assez sympathique et j'ai apprécié la vision de son rôle et cette complicité qu'elle a su créer avec Matthew McConaughey que je ne retrouve pas forcément avec Timothée Chalamet qui me rend son rôle presque dispensable.
Et ça joue peut être inconsciemment sur la vision que j'ai eu de ses personnages adultes du coup. J'ai beaucoup apprécié Jessica Chastain qui fait une très bonne Murphy adulte, qui garde une certaine fraîcheur, une certaine énergie et une volonté de se battre et de comprendre qui est très agréable. En revanche, j'ai moins apprécié Casey Affleck en Tom adulte. J'ai jamais réussi à avoir de l'empathie pour son rôle (encore plus en tant qu'adulte) et j'ai même parfois été un peu déçu d'avoir la sensation que l'acteur joue toujours de la même façon mais là encore, c'est une appréciation personnelle.
Le reste du casting est très bon. J'ai apprécié David Gyasi en Romilly au point que j'aurais aimé que son personnage ait un peu plus d'importance tandis que la présence de Matt Damon dans ce registre m'a surpris dans le bon côté des choses (même si lui aussi, on sent vite je trouve le traitement que l'on veut réserver à son rôle). J'ai aussi beaucoup apprécié de voir le temps d'une scène William Devane en Tom beaucoup plus âgé et Ellen Burstyn en Murphy beaucoup plus âgée également et qui complètent cette distribution déjà bien riche.
Côté mise en scène, Christopher Nolan m'a une nouvelle fois beaucoup plu et une nouvelle fois, je suis très satisfait d'avoir fait le déplacement en salles. Ce n’est peut-être pas son film que je voudrais revoir le plus souvent mais ça reste quand même globalement très agréable à suivre. J'ai été plus emballé récemment par la vision de l'espace de Alfonso Cuarón avec son "Gravity" mais Christopher Nolan maitrise sa caméra et sait ce qu'il veut. J'apprécie d'ailleurs très fortement cette volonté qu'à le réalisateur d'imposer ses choix avec son refus de tourné en 3D pour favoriser l'Imax et la pellicule 70mm.
Du coup, le metteur en scène assume totalement ses choix, il ne se cache pas derrière des excuses et nous livre un long métrage comme il l'a pensé à ses origines et ça me plait. D'autant plus que c'est très bien filmé et très agréable à suivre. Il y à pas mal de plans qui sont visuellement très beau (toute le passage sur la deuxième planète de glace m'a bien plu) avec des angles de vues qui rendent le visionnage plaisant. Comme dit un peu plus haut, le film s'alourdit avec un discours un brin pompeux à mon goût mais le montage très réussi fait aussi qu'on a pas le temps de s'ennuyer sauf si vraiment on accroche pas à ce voyage, ce qui peut arriver et ce que je peux comprendre également.
J'ai beaucoup aimé aussi la plupart des effets visuels que j'ai trouvé réussi comme ceux de la vague immense que l'on peut voir dans la bande annonce (même si la scène en elle-même m'a pas aussi impressionné que je le pensais) ou encore ses montagnes de glaces qui se touchent en leur sommet (visible aussi dans la bande annonce) et qui m'a fait penser à "Inception". Globalement, c'est vraiment bien foutu. J'ai bien aimé aussi les différents costumes et surtout les différents décors qui sont remarquables. Très riche et très variés, il y a vraiment un très gros travail qui a été fourni sur ce point.
La photographie est elle aussi très bonne et il y a une bonne exploitation de la lumière qui fait que le film possède vraiment sa propre identité avec en plus une âme bien particulière pour chaque lieu que l'on veut nous faire visiter. Un bon travail a aussi été fait sur le son (même si là encore, "Gravity" m'a semblé plus abouti) et la bande originale composée par Hans Zimmer est plutôt bonne je trouve surtout lorsque l'on sait que le compositeur a dû la composer sans voir le film, Christopher Nolan laissant le musicien avec qui il avait pourtant déjà collaboré travaillé à l'aveugle.
Pour résumer, "Interstellar" n'est pas la claque que l'on m'avait vendu. Ce n'est pas à mes yeux le gros chef d’œuvre comme j'ai pu le lire et c'est même je pense l'un des longs métrages de Christopher Nolan que j'aime le moins à ce jour. Cependant, ça reste quand même un très bon film, une bonne expérience à vivre au cinéma. Malgré sa longue durée, je n'ai pas vu le temps passé et si j'aurais aimé que le scénario joue un peu plus la carte de la simplicité, j'ai quand même passé un très bon moment devant ce film que je pourrais aisément revoir sans pour autant en abuser non plus je pense.
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