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Quel usage pour l’interconnexion des cerveaux humains ?

Publié le 12 novembre 2014 par Pnordey @latelier

Après une première expérience réussie de connexion entre cerveaux, les neuroscientifiques se posent la question des possibilités offertes par une découverte qui ouvre aussi de nombreuses interrogations.

En août de l’année dernière, une équipe de chercheurs menée par l’Université de Washington était parvenue à réaliser la première connexion entre deux cerveaux humains. Pour résumer, un des professeurs avait réussi à faire bouger le doigt d’un de ses collègues à l’autre bout du campus en transmettant un signal via Internet. La technologie ne peut, pour le moment, transmettre que ce type de flux primaire et reste encore incapable d'insuffler des pensées ou de faire faire à quelqu’un des choses contre son gré. Ce premier pas vers une sorte de télépathie laisse beaucoup d’interrogations techniques, pratiques ou même éthiques. Voilà pourquoi les neuroscientifiques à l’origine de cette expérience viennent de livrer un rapport complet envisageant notamment les applications éventuelles d’une telle découverte sur la santé et la compréhension du cerveau.

Une meilleure connaissance du fonctionnement cérébral

En effet, le principal avantage évoqué par l’étude est purement scientifique. En fait, grâce aux IRM, on sait déjà à quoi servent la plupart des parties du cerveau humain et une expérience avait déjà tenté de retranscrire sur un ordinateur les pensées. Mais on a encore du mal à saisir ce qui se passe concrètement dans cet organe. Le système établi par les professeurs Andrea Stocco and Rajesh Rao permettrait selon eux de mieux comprendre comment fonctionne le cerveau. Il s’agirait donc d’un grand pas dans la recherche en neuroscience. “Une interface de cerveau à cerveau qui fonctionne réellement serait capable d’identifier quelles fonctions sont vraiment nécessaires pour les pensées et lesquelles ne sont qu’accessoires.” explique Andrea Stocco. D’autant que la nature même de la transmission, contrairement à d’autres technologies, n’est pas intrusive. Aucun implant n’est nécessaire ce qui rend les expériences plus faciles.

Apprendre et soigner plus vite

Le second champ d’applications possibles, selon les chercheurs américains, se situe dans l’apprentissage et la thérapie. Un patient souffrant de troubles moteurs après un AVC par exemple pourrait réapprendre beaucoup plus rapidement grâce à cette technologie. Celle-ci transmettrait les flux pour faire bouger le patient qui recouvrait ses facultés plus vite. Elle pourrait également permettre un apprentissage rapide en communiquant directement les bons gestes. Néanmoins, l’étude ne répond pas à d’autres problèmes notamment concernant les dangers d’une telle technologie qui, développée et mise dans de mauvaises mains, pourraient s’avérer désastreuse. Ainsi n’évoquer que les aspects potentiellement curatifs de la découverte serait peut-être un moyen pour les neuroscientifiques de se dédouaner de toutes utilisations différentes de leur découverte.


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