30 ans de mariage à la Mare aux Oiseaux

Par Bobosse92
Après une promenade ventée sur la plage de Mr Hulot, où la mer formée était vraiment impressionnante, nous voilà donc à l'abri des les terres, au beau milieu des marais, dans la Grande Brière. Plus précisément sur l'île de Fédrun à St Joachim. Dans ce micro village aux allures presque normandes tant les chaumières y sont magnifiques, se love un hôtel-restaurant très cosy, original, une sorte de "relais du silence", la Mare aux Oiseaux (voir également ICI). Un peu de repos, une bonne douche et nous arrivons dans la salle de restaurant pour profiter d'une parenthèse tant attendue à l'occasion de nos 30 ans de mariage. Un rapide conciliabule nous aiguille vers le menu "Carte blanche" au chef, choix que nous ne regretterons pas !
Atmosphère, atmosphère
Amuse-bouche top slurp !
Amuse-bouche (suite) top slurp (suite)
Polenta d'amarante à l'héliantis, artichaut au lard de colonata et anguille fumée
Foie gras pressé aux champignons noirs et encre de seiche, quelques encornets grillés
Blini de chou-fleur, safran, huitre grillée
(sans huitre pour moi)
Noix de St Jacques,crème d'olive verte et mandarine
Dos de cabillaud au citron mexicain, courge, châtaigne, truffe, noisette et mâche Nantaise
?
Fondant betterave et raisin, crème Bordier et caviar de Sologne
Vous n'aurez pas le Canard sauvage, condiment églantine et fenouil confit au lard fumé. Un 'simple' oubli de photographie de ma part, sans doute étreint par l'émotion et le plaisir ...
Chocotruffe (fourme d'Ambert, crème fouettée et chocolat blanc)
La Citrouille carotte orange et gingembre confit
C'est une magnifique cuisine, plutôt originale dans l'association des saveurs, mais toujours très juste et goûteuse. Un service irréprochable, à la fois précis et décontracté, une carte des vins serrée mais juste et un sommelier de très bon conseil. Donc, pour les vins, ... En apéritif, un Auxey-Duresses blanc 2012, Benjamin Leroux : un joli chardonnay sur un registre assez gras et rond, une belle tension acide, des notes d'élevage modérées et un côté traçant amer en final salivant. Très Bien + Un Graves, Grand Cru de Léognan, château Carbonnieux 1969 (carafé une heure puis servi sur deux heures) : le vin de la soirée sans contestation possible. Une robe dorée assez évoluée, d'une grande brillance et d'une limpidité cristalline. Le nez est magnifique. Point de notes de "pipi de chat" ou de buis mais une empreinte minérale patinée par les ans, des notes miellées, une acidité fine et fruité et des touches confites. En bouche, le vin est marqué par une jeunesse insolente, une sorte de parangon du sauvignon (et du sémillon). C'est à la fois tendu, rond, tapissant et nerveux. Un compromis idéal entre corpulence et élégance. Finale extraordinaire sur des notes miellées, presque botrytisées (sans sucres), et des notes de truffe ! Aucune évolution "négative" pendant la dégustation. Exceptionnel !
Un grand merci à l'équipe, à Eric Guerin et à Cyril, sommelier en chef pour cette bouteille qui n'est pas à la carte ... Un Saumur-Champigny, le Bourg 2005, Clos Rougeard (carafé 3 heures) : Après le parangon du sauvignon, voici le parangon du Cabernet Franc (je sais, je me répète parfois). Une robe rouge sombre très profonde. Un nez explosif et très vineux, sur les fruits noirs, la réglisse, le cassis, le tabac blond. Bouche énorme et structurée, sur une charge tannique abondante, élégante malgré un côté encore un peu anguleux (un grain tellurique du plus bel effet), mais vite aplani par une sensation crémeuse vive (plus précisément, de la crème sans le gras !). Fruité intense, acidité du Cab'Franc, notes très mûres mais pas confites, une sensation ferme et soyeuse qui perdure longtemps, longtemps. C'est jeune bien sur, mais déjà une matière minérale magnifique. Accord avec la betterave (si si !) et le canard magique.
Encore un vin virtuel qui s'est révélé ...
Une excellente adresse que je vous recommande.
Conclusion. J'ai été une nouvelle très raisonnable : pas de digestif, pas d'achat de couteau malgré un Morta qui m'a fait de l'oeil toute la soirée. Une sorte (de mauvais) alibi pour revenir en Brière.
Bruno