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Idioma – Pandore

Publié le 14 novembre 2014 par Hartzine

Comment apprécier un titre qui ne décolle pas ? En le laissant couler, en acceptant que les ruisseaux ne font pas tous de grandes rivières, que rien ne nous immergera, ne nous emplira les poumons jusqu’à l’étouffement. On s’imprègne du minimalisme faussement monotone de Pandore comme d’un flux énergique mais pas impétueux, frais sans jamais devenir froid. La texture est enivrante, les nappes hypnotisantes : c’est un ru capiteux, dont la ligne de basse, sourde et répétitive, pose une régularité qui ne confine pas à l’uniformité mais concourt à la fluidité sans débordement du flot musical.

En 6’48, Idioma raffine son aqua simplicissima pour en extraire une onde cristalline qui joue sur la stéréo, les vibrations, les contrastes imperceptibles, distille un suc limpide, affûté mais accessible, soutenu par une itération modulée, tantôt numérique au synthé, tantôt analogique au piano, que viennent étoffer quelques accords volubiles plus distincts et progressifs. C’est fluide au point que le morceau en est presque trop court.

Déchiffrer le parti pris d’Idioma nous renvoie à cet aphorisme du less is more. La simplicité fait la richesse, et trouve sa vraie complexité dans un entrelacs de sonorités, césures, variations méticuleusement assorties pour éviter toute crue qui rendrait ce morceau imbuvable. Pas étonnant que le duo se réclame de la paternité du compositeur de musique contemporaine Arvo Pärt, dont le Silentium de seize minutes et quelques offre une bonne appréciation de la richesse du minimalisme.

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