Exposition COLLAGE de Clairette GRAS au Café de la Poste – Narbonne
Elle a le regard espiègle, le cœur intrépide, elle a la soixantaine belle et assumée (Dieu, que les femmes sont belles aujourd’hui, à soixante ans), ne vous fiez pas à son apparence faussement classique, car cette jeune femme-là (Dieu, que les femmes sont jeunes de nos jours, à soixante ans !), possède mille vies en son âme bouillonnante, telle un volcan qui semblerait éteint, mais qui peut se réveiller à tout moment (ne jamais se fier à l’eau qui dort, n’est-ce pas ?), possède un dynamisme et une envie de créer, de crier, de surprendre, d’avancer, de dénoncer, qui ferait pâlir plus d’une « jeunette ».
Car Clairette (c’est là, son doux nom, qui lui va si bien, car n’est-elle pas tel un vin qui pétille ?) a toujours été dans le milieu artistique.
D’abord assistante de production de films, « c’est avec passion et énergie qu’elle s’est naturellement rapprochée de l’écriture en créant de prime abord son association A NOS PLUMES à St Rémy de Provence », où elle a, entre autres, animé de nombreux ateliers d’écriture.
Et c’est de ces ateliers qu’a germé son propre travail d’écriture, personnel.
Elle a d’abord publié « temps de pause », où elle a fait preuve de beaucoup d’originalité dans sa plume, « empreinte d’une sensibilité des plus singulières, qui se manifeste aux travers des chroniques de vies à la fois tendres, drôles et nostalgiques, conférant à ce premier recueil toute sa particularité ».
Si l’on est plutôt dans le recueil de nouvelles, le style incisif, court, viscéral ; le genre bascule parfois en douceur, parfois plus brutalement aux confins, aux marges de la poésie.
S’en est suivi un second recueil « chuchotements », dans le prolongement, la même veine que le précédent, mais en le rééditant cette fois avec des photographies de ses collages.
Car depuis le début de l’année 2014, Clairette GRAS a senti poindre en elle le désir du collage. Aujourd’hui, en effet, on ne saurait dissocier son travail de collage de son travail d’écriture. C’est une forme d’expression artistique qui ne la quitte plus, comme obsédante, « les images se bousculaient dans ma tête », confie-t-elle, toujours avec passion, et il est apparu comme évident de prolonger son travail d’écriture par le biais du collage, tel des instantanés de vie, qui se juxtaposent pratiquement à la manière d’une succession de photographies.
Mais Clairette veut exprimer « autrement », différemment, elle ne souhaite pas rester dans les codes, à son image, n’aime pas trop ce qui est trop « académique ».
D’où la succession de stages, de travaux, des recherches, des innovations dans le style, une quête perpétuelle de nouvelles textures, formes.
Sur le dos de couverture de son délicieux second ouvrage, on peut lire en effet : « associés à l’écriture, ses collages suggèrent plus qu’ils ne soulignent, une vision onirique d’un monde très personnel et inattendu ».
Si elle souhaite parfois (souvent ?) dénoncer, comme elle le dit si bien : « cliquer sur j’aime sur Facebook, ça prend pas beaucoup de risque » et profondément marquée par la guerre, ses horreurs, l’injustice en général (ce n’est pas par hasard que son parcours éclectique l’a conduite aussi à travailler comme assistante juridique à une époque de sa vie), cf son collage et sa nouvelle : « Rijeka », ou encore son collage : « Beyrouth » sur l’exécution de l’otage Michel SEURAT au Liban ; c’est aussi et le plus souvent au spectateur de se réapproprier le travail de l’artiste, de le réinterpréter et de le réinventer.
Elle le laisse libre, toujours, ce spectateur, et se définit avant tout comme « une voyageuse imaginaire ».
L’imagination, elle n’en manque pas, parfois une nouvelle peut venir d’un souvenir très lointain et un déclic ou la vision d’une image toute particulière va provoquer en elle l’envie d’écrire ou de coller, subitement, brusquement, toujours dans une énergie sans fin.
Enfin, dernière chose, mais pas des moindres, si son travail peut se définir au final comme un « ratage d’amour », il s’arrête là, ou plutôt c’est à présent à vous de travailler, de le prolonger, de le laisser vivre, chercher (ou pas) où est la part de rêve, la part d’autobiographie, laisser vagabonder en son cœur le texte et l’image, qui ne cesseront pas, à coup sûr, d’évoquer mille et un clichés de la vie, tout simplement.
Blog de « A nos plumes » :
http://www.ecriture-a-nos-plumes.blogspot.com/
Blog de Clairette GRAS : « les sentiers de l’écriture et du collage » :
http://www.ecrits-et-collages.blogspot.com/
Récemment, Clairette a exposé à Saint-Rémy de Provence, dans la librairie « voyages au bout de la nuit ».
Puis, à Boulbon (Bouches-du-Rhône), dans le cadre du salon du livre « aux flots des mots » (parrainé par Laure ADLER).
Retrouvez-là jusqu’au 20 novembre au Café de la Poste à Narbonne, boulevard Gambetta, pour une exposition de ses collages et de ses recueils.
Prochainement, enfin, elle présentera son travail au El Lindo Café de Narbonne, rue du premier mai, le vendredi 28 novembre à partir de 16H, sur une invitation du cabinet « couleurs glycines ».
Clairette GRAS, le coup de cœur artistique de ce mois de novembre 2014 ! A découvrir d’urgence…
OYV.