Un film de Fabrice Gobert (2010 - France) avec Jules Pélissier, Ana Girardot, Arthur Mazet, Laurent Delbecque, Serge Riaboukine, Laurent Capelluto
Gros pétard mouillé... ça m'énerve.
L'histoire : Un lycée en banlieue parisienne, classe de Terminale. Un élève, Simon Werner a disparu et tout le monde s'inquiète. Ou pas. Nous faisons connaissance avec Jérémie, qui a pété les plombs pendant un match de foot et on ne sait pas pourquoi ; Alice, la star du lycée et petite amie de Simon, qui se sent attirée par Jérémie ; Rabier, le fils d'un professeur qu'on soupçonne d'être un pervers ; l'entraîneur, tout aussi bizarre...
Mon avis : Voilà bien le genre de film qui m'exaspère ! Le truc où à la fin, vous vous exclamez : "Tout ça pour ça ?" Frustré, et avec l'impression d'avoir perdu son temps. Et c'est d'autant plus incompréhensible, que la réalisation vous emmène jusqu'au bout, car elle pose une question et sème de multiples pistes. On veut donc savoir. Et quand on sait, en fait on ne sait rien... Car si on a la solution de l'énigme principale, on n'a aucune explication pour les diverses bizarreries volontairement distillées pour nous mettre dans l'interrogation et le doute. Du coup, on se retrouve avec une floppée de personnages énigmatiques et d'histoires pas finies...
Moi j'ai la sensation d'avoir RIEN pigé à tous ces gens.
Une seule chose m'a intéressée au final : la mise en scène. Bien qu'au niveau technique pure, la qualité soit médiocre (à part quelques jolis arbres d'automne) et qu'on ait l'impression d'être un téléfilm, la construction est super bien faite. Effet puzzle, avec le même laps de temps vu successivement par quatre protagonistes différents. On revient donc à chaque fois au début, on revit des scènes déjà vues, mais sous un autre angle. Ca aurait pu être passionnant si le réalisateur avait tenu son scénario et ses personnages.
En plus, tous ces petits jeunes, ils sont bien mignons, mais certains ont une élocution épouvantable et on ne comprend rien à ce qu'ils disent (c'est peut-être pour ça que je n'ai pas tout capté), ça ajouté à la langue djeuns... J'entrave que tchi, moi...
Hyper décevant. Mais je parie que les bobos ont adoré : des jeunes adolescents, le mystère des non-dits, tout ça... Ca passait sur Arte et ils avaient collé trois étoiles, alors...
Alors OUI, les bobos adorent : "le parti pris courageux et architectural de Fabrice Gobert, cinéaste prometteur, est mené à bien, avec aisance, intelligence, et ce brin d'inquiétude métaphysique qui habite les bons films : le destin frappe à l'aveugle." (Les Inrocks) ; "Les jeunes acteurs (...) apportent une remarquable homogénéité de jeu et de conviction (...). Goût du cadre et de la régularité dans les figures de mises en scène. (...) Légère idéalisation du réél par un jeu sobre sur la lumière, (...). Dans Simon... décantent le meilleur de là-bas (Etats-Unis, ndlr), et le plus inattendu d'ici." (Libération) ; "Simon Werner a disparu... est, à sa façon, un polar, mais l'exaltation vient d'ailleurs. La vraie enquête, celle que mène Fabrice Gobert, porte, avant tout, sur l'adolescence, ses chimères et ses mirages. Ses mises en scène." (Télérama).
MAIS pas tous, et loin de là : "version arty de Plus Belle la vie". (Les Cahiers) ; "ce " teen movie " à la française s'étire en longueur - et en mollesse - comme un mauvais chewing-gum." (Le Figaroscope).
Les spectateurs ont très moyennement apprécié, regrettant comme moi un dénouement hyper décevant, qui rend toutes les pistes d'avant inutiles. Un château de cartes qui s'effondre mollement...