Les infiltrés

Du Scorcese pur jus et enrichi en vitamines
Pègre irlandaise et police se livrent une lutte sans merci dans Boston. Au cœur du film, c’est une histoire de double infiltration ; un jeune flic issu des quartiers est infiltré dans la mafia ET un jeune flic sous marin de la mafia est infiltré chez les flics. Les deux destins sont fortement liés ; l’un tentant de débusquer l’autre ; tous deux vivent aussi dans la peur de se faire démasquer. Entre les deux, un jeu de chat et de souris est lancé durant 2 heures 30 pour savoir qui démasquera l’autre.C’est haletant, prenant, percutant ; un très bon cru de Martin Scorcese. Avec un sujet pareil, il est dans son élément et rate rarement la cible. Une énième histoire de gangster oui, mais mener avec maestria par le spécialiste du genre, toujours très inspiré sur ce thème. La mise en scène vive rapide et très inspiré du cinéma hongkongais fait l’effet d’un coup de poing. Des scènes courtes, un montage rapide donnent un rythme infernal à cette histoire. Pas évident pourtant de mener une telle entreprise et de conter deux histoires aussi enchevêtrées entre elles.Et puis peu de réalisateur peuvent réunir à l’écran un casting de ce niveau : Di Caprio, Damon, Nicholson, Wahlberg, Sheen, Baldwin. Tout juste incroyable le nombre de talent à l’écran. Tous aussi bon les uns que les autres ; mais la palme revient à Nicholson qui se voit livrer sur un plateau un rôle sur mesure par Scorcese ; un personnage haut en couleur limite fou dont il a le secret.Et pour finir « les inrockuptibles » font une belle synthèse de ce film à voir absolument: « (...) Scorsese parvient à la fois à tenir les rênes d'un récit particulièrement haletant et enchevêtré, tout en forant en profondeur dans la psyché méandreuse de ses personnages. »
Sorti en 2006