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Un peintre orientaliste, Henri Rousseau

Par Artetvia

Nous parlons bien de l’orientaliste Henri Rousseau et non de son homonyme Henri Rousseau dit le Douanier Rousseau ! Rien à voir entre les deux, ni lien familial, ni style, ni thèmes. Jugez-en !

Il est né au Caire en 1875 et il est mort en 1933 à Aix-en-Provence. Ceci résume tout : il aime la lumière !

Henri Rousseau - Chasse au faucon
Fils d’un ingénieur proche du vice-roi d’Egypte, il passe son enfance au pays des pyramides. La région étant secouée par des révoltes sanglantes, il suit sa famille à Cannes puis Versailles. Son père voit en lui un futur polytechnicien qu’il a été, lui ne pense qu’au dessin et à la peinture. Monsieur Père accepte la chose et l’envoie chez son ami Jean Gérôme – sympa d’avoir des potes de ce calibre, merci Papa ! -se former et préparer les Beaux-Arts qu’il réussit brillamment (la formation chez Gérôme était très exigeante, notamment la technique et à la maîtrise des détails : c’est difficile mais formateur). A la sortie des Beaux-Arts, il commence à peindre sur commandes (église Saint-Jean-de-Montmartre). Il gagne quelques médailles dans différents salons, ce qui lui permet de financer un voyage en Flandre et en Hollande où il entre en contact avec les maîtres (Memling, Frans Hals, Ruysdael…). A la même époque, il subit ou plutôt il bénéficie de l’influence de Fromentin. A sa suite, il éprouvera une véritable fascination pour l’Orient : il visite la Tunisie, l’Algérie et surtout le Maroc, qu’il vente, qu’il pleuve (c’est plutôt rare en fait), bravant la chaleur et la poussière (plus fréquent) et en revient ébloui.

Henri Rousseau - Fantasia
Toujours installé à Versailles et ayant fondé une (nombreuse) famille, il travaille assidument dans son atelier de Montparnasse en peignant des décors d’hôtels, en restaurant des toiles de maître et en croquant des paysages. A ce moment, il est davantage connu pour ses toiles « sages et classiques » des provinces françaises.

Mais l’Orient l’attire irrésistiblement : il poursuit sa quête de lumière et de grands espaces et part voyager en Tunisie et dans les Aurès, séjours facilités par son frère officier aux affaires indigènes. La guerre lui fera perdre une grande partie de ses commandes à défaut de sa vie (il sera rapidement démobilisé). En 1919, il s’installe à Aix. Il y restera jusqu’à sa mort en 1933, toujours la recherche de la lumière (et une certaine lassitude du milieu bourgeois versaillais… dont il faisait allègrement partie d’ailleurs). Là, il se met à peindre la Provence. Et de manière brillante ! La Camargue notamment, tout en gardant du temps pour d’autres activités : sa famille, sa foi mais aussi la politique (il est maurassien bon teint).

Henri Rousseau - Le Caïd
Il meurt subitement en 1933 (en dix jours dit-on), à l’âge de 58 ans.

Henri Rousseau
Que dire de sa production artistique ? Incontestablement, l’aspect le plus intéressant est son œuvre orientalisante : il aime les chevaux (une vraie passion), les chasses aux faucons, les fantasias… Tout l’imaginaire du désert de cette époque, sans pour autant tomber dans la caricature, le pittoresque ou le fantasme (les harems, les palais des milles et une nuits, le long sanglot des musulmanes, etc…). Ayant une connaissance réelle du terrain, sa peinture est en effet assez réaliste, il n’oublie pas la rudesse du désert et de ses habitants, la vie aventureuse et dangereuse, le climat torride et les coupe jarrets. N’oublions pas non plus toute sa production provençale, de très bonne qualité également, notamment des paysages mouillés de Camargue de toute beauté.

Dans tous les cas, il aime la couleur, la lumière, le mouvement, l’action, les contrastes, beaucoup moins les détails (Gérôme est loin !), les sentiments ou les intérieurs.

Admirez maintenant !

Henri Rousseau - La Camargue
Je remercie Bérénice et Amandine : grâce à elles, j’ai pu connaître l’oeuvre de ce peintre, leur aïeul…


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