Depuis l’adaptation du dernier tome de Harry Potter en deux films distincts, la plupart des grandes sagas littéraires semblent emprunter la même trajectoire (Twilight, Divergent…) et Hunger Games n’y échappe évidemment pas. Malheureusement, si le roman de J.K. Rowling disposait de suffisamment de matière pour se permettre deux réalisations, ce n’est pas vraiment le cas du livre de Suzanne Collins. Du coup, ce troisième film manque clairement d’enjeux, et de rythme, et semble étirer au maximum une intrigue qui aurait franchement pu être davantage resserrée. Certes, on ne s’ennuie pas véritablement, et quelques scènes sont tout de même magistralement orchestrées, mais l’ensemble n’en demeure pas moins particulièrement lent. Il faut dire que, contrairement aux précédents volets, ce troisième acte met principalement l’accent sur le contexte politique qui entoure la lutte entre le Capitole et les rebelles, ainsi que sur les outils de propagande dont bénéficient les deux camps. Des thématiques plutôt intéressantes, et de surcroît intelligemment développées, mais qui peuvent vite devenir lassantes pour les spectateurs venus essentiellement chercher de l’action, après deux premiers films intenses.
En outre, le film fait aussi à mon sens une petite erreur de découpage en s’encombrant de 5 minutes superflues lors de son dénouement, alors que le cliffhanger final avait tout pour conclure le long-métrage sur une note mémorable. Heureusement, l’aspect technique (photographie, mise en scène, BO…) est à nouveau d’excellente facture et le casting est toujours aussi remarquable. A commencer par Jennifer Lawrence dont l’engagement dans chacun de ses rôles m’épate à chaque fois, qu’il s’agisse de blockbusters ou de drames intimistes. Plus en retenue que dans les précédents opus, elle parvient toujours aussi bien à retranscrire toute la force et la vulnérabilité de son personnage. C’est une actrice extrêmement talentueuse et peu de franchises destinées aux adolescents peuvent se targuer d’avoir une telle comédienne dans leur rang. A ses côtés, j’ai aussi bien apprécié les prestations de Julianne Moore, parfaite en présidente d’une froideur implacable, et du regretté Philip Seymour Hoffman, toujours aussi charismatique. A noter enfin les quelques apparitions, salutaires d’un point de vue humoristique, de Woody Harrelson et Elizabeth Banks. La présence de cette dernière est d’ailleurs l’une des rares libertés prises avec le roman puisque son personnage d’Effie Trinket est en principe totalement absent.En conclusion, il aurait donc été plus judicieux selon moi d’opter pour un seul film conséquent (quitte à approcher les 3h) plutôt que pour une scission (essentiellement motivée par des raisons économiques) dont souffre clairement cette première partie, pas assez palpitante. Il n’empêche que, compte tenu du matériau de base, le film demeure néanmoins de bonne qualité et nous gratifie tout de même de quelques séquences particulièrement réussies. Pas de réelle déception donc mais un constat sans équivoque : Hunger Games – La Révolte (Partie 1) est certainement le plus faible des trois films. Nul doute cependant que la partie 2, prévue dans un an, devrait être plus explosive !