Deuxième manuscrit analysé avec les lycéens dans le cadre du Prix première chance à l’écriture, deuxième expérience de travail, plus approfondie… les lycéens se lâchent.
Le rythme est pris, les participants dépassent les premières impressions pour aller plus loin dans leur regard sur le texte, sur l’écriture.
Le choix du narrateur a été largement évoqué. Je, il… un vrai choix, des conséquences importantes. Le « je », non nommé, identifie le lecteur, le colle à l’action. Est-ce la meilleure solution lorsqu’on aborde un sujet délicat comme la mort, la déchéance ? Plus fort, certes, mais peut-être trop fort ?
Traiter un sujet important dans un roman demande aussi de prendre du recul, de confronter le regard du lecteur en diversifiant les situations, en élargissant le cadre de réflexion. Cela demande surtout à l’auteur de se distancier du sujet pour l’aborder dans sa globalité. Sinon, on tombe dans le récit personnel.
Transporter le lecteur dans un pays étranger demande à l’auteur de s’y être plongé autrement que par une lecture superficielle.
Faire passer une idée forte doit-elle passer par tous les petits détails ou ne peut-on l’évoquer pour que le lecteur construise sa propre impression ?
La différence entre l’écrit professionnel et fictif se situe là. Devoir de vérité dans le rapport, devoir de suggestion dans la fiction…
Deux heures pendant lesquelles les lycéens et les adultes ont échangé, agrandi leur regard sur le texte proposé… un vrai travail de comité de lecture.
Rendez-vous le 19 décembre pour le troisième manuscrit en lice : Soupe de concombres et petites contrariétés