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Le président de la Russie est de nos jours la cible d’une violente propagande occidentale anti-Putin. On l’attaque de tous les angles, sur tous les sujets, dans tous les médias occidentaux. On rappelle sans cesse ses actions politiques passées contre ses adversaires politiques et certaines minorités de son pays, même si certaines sont fausses et d’autres amplifiées. Hier, à la télé, un documentaire traitait de la richesse personnelle de Vladimir Putin. L’argumentaire était basé sur des transactions qu’il aurait faites depuis son accession au pouvoir. Malgré qu’à la dernière élection présidentielle il déclara ne posséder qu’un appartement et des autos de valeurs, nous avons vu à l’écran des propriétés, des accessoires de valeur, des montres de haute qualité, qui supposément lui appartiennent. Particulièrement, une immense maison d’une valeur supérieure à 500 millions $ (on peut l’apercevoir sur Google Earth), on devrait dire un palais, sur la Mer Noire qui d’après l’auteur du documentaire est sa nouvelle maison d’été. J’ai plutôt l’impression que c’est une nouvelle maison pour la présidence russe, construit par la Russie, oèu le président pourra recevoir les invités de son pays. Cette nuance n’a pas été faite. Dans l’affaire de l’Ukraine et de la Crimée, le président de la France et d’autres l’ont comparé à l’Hitler de 1939, pour faire peur au monde, alors que la situation était totalement différente. Je viens tout juste de lire un article du Washington Post qui prétend que Putin aurait fait mettre en orbite un satellite capable de détruire les satellites de communications des autres pays. La Russie dément cette version qui est invraisemblable car un tel geste deviendrait une déclaration de guerre étant donné l’importance des satellites pour l’information de l’économie mondiale et les forces militaires du monde. Comment croire que Putin poserait un tel geste dont les conséquences se retourneraient vite contre la Russie ? Ce sont de telles affirmations invraisemblables qui me font penser qu’une campagne de dénigrement est orchestrée contre Putin pour une raison quelconque. Au lieu de chercher à s’associer avec la Russie, l’Occident, dont la France, le boycotte, le sanctionne. Il riposte par des embargos comme sur les fruits, légumes, viandes et poissons et des milliers de producteurs occidentaux ont perdu une bonne partie de leurs produits et des travailleurs en grand nombre sont devenus chômeurs.La Russie est un pays riche, grand, peuplé et important avec qui on a intérêt à être ami. Ça, le Canada ne semble pas le comprendre puisque notre PM Harper a bousculé Putin à Brisbane lors de la réunion du G20. Pourquoi ? Par principe ? Non, pour se montrer fort et gagner la faveur du million de Canadien-Ukrainiens qui voteront à la prochaine élection fédérale. On peut être fortement en désaccord avec un chef d’un autre pays mais on ne l’assaille pas en public en cherchant à l’humilier devant la presse. C’est la diplomatie. Heureusement, Putin n’est pas du genre à s’en faire pour de telles bêtises ni à écouter un PM comme Harper. Pour lui, rien n’est personnel. Il défend l’intérêt de son pays et ne s’adresse qu’aux grands qui sont les seuls lui permettant d’atteindre ses objectifs. Dans un article du National Post, Derek Fraser, ex-ambassadeur canadien en Ukraine, explique l’évolution de la politique en Russie depuis Eltsine. Putin veut que l’Ouest cesse ses actions unilatérales et tienne compte de la sécurité de la Russie et de ses intérêts. Si ces attaques continuent, il affirme craindre une évolution vers une anarchie mondiale. Après la guerre froide, la Russie avait proposé à l’Ouest une organisation de sécurité indivisible pour l’espace euro-atlantique. La réponse fut l’expansion de l’OTAN aux frontières russes. La Russie voulait créer une union bilatérale avec l’Europe pour établir un complexe énergétique unique et une coordination de sujets touchant les armées, la politique, les aspects stratégiques et les problèmes globaux. Ce fut refusé. Encore aujourd’hui, la Russie recherche une telle organisation de sécurité et une coopération particulière avec toute l’Europe et espère qu’elle débouchera sur un espace économique et culturel commun. Le ministre des affaires extérieures de la Russie, Sergey Lavrov, affirme que le conflit Ukrainien ne serait pas arrivé si une telle organisation de sécurité avait été mise sur pied. Putin est un nationaliste et joue fortement cette carte. Il a été, pour les américains, une trouble-fête en aidant des pays comme l’Iran ou en intervenant en Ukraine. Au lieu de tirer à hue et à dia, l’Ouest devrait offrir des contre-propositions à Putin qui parle d’entente. C’est ainsi que les Accords d’Helsinki en 1975 devinrent une étape importante pour la fin de la Guerre Froide. L’Ouest et Harper peuvent continuer à vilipender Putin et le traiter de brute, mais cela n’est pas productif.Un récent sondage en Russie montre que 80% de la population se montre satisfait de sa présidence. Il d’ailleurs été réélu récemment. On peut l’accuser de tous les péchés d’Israël mais c’est avec lui qu’il faut négocier et s’entendre. Les Chinois ont compris en signant une entente qui prévoit la construction du plus long TGV au monde entre la Chine et la Russie et celle d’un gazoduc transsibérien pour alimenter la Chine du gaz naturel de la Russie. C’est sous sa gouverne que la Russie devient plus grande, s’ouvre au monde et assume son rôle de puissance mondiale.On peut s’objecter à l’annexion de la Crimée, partie de l’Ukraine et anciennement partie de la Russie, mais le référendum tenu dans la péninsule a été fortement majoritaire pour rejoindre la Russie. Quant au règlement du conflit dans le Donbass, il est important et difficile. Putin et l’Ouest devront sûrement trouver les compromis nécessaires pour créer le climat favorable à des ententes bilatérales pouvant assurer le développement de la Russie et de l’Europe. Claude Dupras