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Axelle Lemaire: "Cette année, le tiers des startups présentes au CES de Las Vegas seront françaises"

Publié le 24 novembre 2014 par Pnordey @latelier

Entretien avec Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat en charge du numérique, à propos de la French Tech, réalisé dans le cadre de l'émission de radio L'Atelier numérique.

Vous étiez présente à Helsinki pour présenter au Slush le label French Tech. En quoi consiste-t-il?

La French Tech est effectivement un label qui est ouvert. Derrière ce terme se cachent un mouvement et une dynamique, portés par les entrepreneurs et les startups. En ce sens, c’est nouveau. Il ne s’agit pas là d’un schéma directeur dans lequel s’insère l’activité économique et qui aurait été organisé par les organismes officiels, les institutions publiques ou privées, les grands groupes ou instituts de recherche. Non, il s’agit de startups qui se sont regroupés pour travailler de concert avec tous ces acteurs pour faire de notre territoire un territoire attractif pour le numérique.
Neuf métropoles ont donc été labellisées comme étant des écosystèmes existants et à très fort potentiel. Et aujourd’hui, mon travail consiste à les valoriser, y compris à l’étranger.

Que met-on concrètement à disposition de ces métropoles French Tech?

Un des critères de labellisation est la présence d’accélérateurs, des lieux où les startups sont sélectionnées pour leur très fort potentiel de croissance. Dans les villes labellisées, la BPI co-investira donc dans ces accélérateurs, au côté de fonds privés. Pour autant, le modèle économique choisi ne consiste pas en de la subvention publique dans des entreprises sélectionnées. Nous souhaitons venir en accompagnement des investissements privés, à l’instar de ce que fait la banque israélienne, qui participe à la vitalité de l’écosytème numérique israélien.
Dans un deuxième temps, nous lançerons le French Tech Ticket, un système qui permettra de renforcer l’attractivité de notre pays pour les startups étrangères. Et enfin, nous accompagnerons nos startups françaises installés à l’étranger pour conquérir des marches internationaux, par le biais de French Tech Hubs.

Revenons sur le French Tech Ticket.

Le French Tech Ticket correspondra à trois demandes très concrètes émises par les startups étrangères. Il s’agira donc d’un visa de 4 ans pour l’entrepreneur et les membres de sa famille, d’une bourse jusqu’à 20 000 euros et d’un guichet administratif unique pour que toutes les démarches d’implantation en France, de l’inscription au registre de commerce, ou auprès d’organismes sociaux se fassent par l’intermédiaire d’un interlocuteur administratif unique.
Dans un contexte de compétition internationale très ardue sur le plan numérique, l’enjeu est d’attirer, pas seulement les financements, mais aussi les talents, celles et ceux qui peuvent créer la croissance et les emplois en France.

Pour l’instant, il y a neuf métropoles French Tech. Est-ce qu’on pourrait imaginer pousser ce chiffre à 10, 11… et constituer une Equipe de France?

J’aime bien la comparaison avec l’Equipe de France parce que ça correspond à une réalité d’une Equipe de France de la French Tech qui part à l’international. Voyez l’exemple du CES de Las Vegas. Cette année, pour la première fois, le tiers des startups présentes seront françaises.
Concernant l’attribution du label à d’autres métropoles, ce label n’est pas un concours de beauté. Il n’y a ni quota, ni numerus clausus. C’est un travail de co-construction entre les porteurs des dossiers dans les métropoles et la mission French Tech installé à Bercy. Nous accompagnons les écosystèmes pour les aider à remplir les objectifs fixés par un cahier des charges très précis. Sur certains dossiers labellisés, nous sommes allés jusqu’à des versions 9 du dossier.
Nous avons labellisé neuf métropoles. Je n’exclus pas que d’autres le soient à l’avenir.

La labellisation est-elle définitive?

La co-construction est continue. Là, on fait un pari sur l’avenir.
J’ai donné rendez-vous aux métropoles labellisées dans un an. Dans un an, nous serons en capacité de mesurer les progrès réalisés à l’aune des promesses qui ont été présentées. D’ici la fin de l’année, nous allons dresser une liste d’actions très concrètes. Dans un an, nous évaluerons et délivrerons, selon, des labellisations qui seront valables trois ans.

Helsinki s’est engagée fortement dans une vision de la smart city, centrée autour de l’Open Data. Quelle est votre position sur le sujet? Les métropoles French Tech doivent devenir ou sont déjà « smart »?

Ca ne faisait pas précisément partie du cahier des charges. Néanmoins, on peut supposer qu’une métropole French Tech, donc très tournée vers le numérique, a un réflexe d’adopter une stratégie de ville intelligente. Qu’est une ville intelligente? C’est une ville connectée, qui met en réseau ses réseaux: l’énergie, les transports, les télécommunications, l’expérience des citoyens dans leur mobilité, dans leur expérience des services publics. Soit une expérience connectée en continu.
A Helsinki, ils ont une grande ambition autour des smart grids. C’est une plus petite ville que bien des métropoles françaises. C’est très expérimental. J’ai plaisir à observer ce qui s’y passe. Mais en France, sur le sujet, nous n’avons pas à rougir. Il existe des projets très intéressants en France, notamment dans le domaine du paiement connecté et sans contact, dans les logiciels embarqués, les objets connectés, les compteurs intelligents. Définitivement, nous n’avons pas à rougir.
 


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