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La démagogie ennemie de la démocratie !

Publié le 26 novembre 2014 par Nicolas007bis

Meuglette« Si vous préférez qu'on dise (qu'il faut) abroger la loi Taubira pour en faire une autre... En français, ça veut dire la même chose... Ça aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher »

Mais si ça coute cher, Monsieur Sarkozy !
La démagogie coute toujours cher, elle finit toujours par se payer !
C’est la longue et assidue pratique de la démagogie qui fait que la France a un problème avec sa démocratie !

Une démagogie pratiquée par une classe politique qui a toujours raconté de belles histoires aux français, tels des enfants qu’on entretient dans la croyance que le père Noel existe et qu’il suffit de lui écrire une belle lettre pour obtenir ce que l’on désire…au moins une fois par an. Des enfants que l’on protège de la dure réalité, une réalité que l’on escamote d’autant plus facilement que l’on ne la comprend pas très bien soi même. Une réalité que l’on sous-estime convaincu de notre capacité à la manipuler à volonté.

Au lieu d’expliquer aux électeurs non seulement ses objectifs, mais les conditions et les moyens à mettre en oeuvre pour les atteindre et les conséquences pour les uns et les autres, les postulants au pouvoir se contentent de promettre des lendemains radieux. Comme si chaque projet, aussi louable soit-il dans l’intention, n’avait pas ses contreparties.

Et c’est là tout le problème.

Sous prétexte de s’adresser au plus grand nombre, le traitement de tous les sujets est simplifié à l’extrême, laissant ainsi l’impression que tout est simple et donc facile. Les programmes présidentiels ne sont qu’une accumulation de slogans qualifiés de propositions et enrobés d’un discours fait de solennelles convictions et de belles valeurs.

Pas étonnant qu’une fois au pouvoir, les promesses s’envolent, éparpillées façon puzzle par une réalité un peu dure de la feuille ou de la comprenette qui s’obstine à ne rien comprendre de ce que l’on attend d’elle.

Mais comment donc, il ne tient pas ses promesses, s’exclament en chœur tous ceux qui se sentent grugés !

Et à ce moment là, tous les beaux slogans se transforment en mauvais boomerang et vous reviennent férocement dans la figure.
« Résorber la fracture sociale » : menteur !
« Zéro SDF en 2 ans » : menteur !
« Travailler plus pour gagner plus » : menteur !
« Mon ennemi c’est la finance » : menteur !
« J’inverserai la courbe du chômage d’ici la fin de l’année » : menteur !

Pas étonnant que les Français soient tombés dans une déprime collective.

Pendant des décennies ils ont été biberonnés au rêve d’un avenir nécessairement radieux, infantilisés par des discours lénifiants plein de belles et confortables promesses.

Pendant des décennies on leur a raconté que tout était simple, que l’Etat serait toujours là pour les protéger de ce vilain monde extérieur qui ne leur veut que du mal, et voilà qu’ils réalisent que le roi est nu !

Le roi est non seulement nu mais également impuissant. Impuissant à leur donner du boulot, impuissant à relancer la croissance, impuissant à les loger décemment, impuissant même à les protéger des maladies, des inondations ou des Roms qui viennent voler leurs poules.

On leur a tellement raconté d’histoires à ces français qu’ils ne comprennent pas pourquoi, dans un monde ou tout est simple, dans un monde ou il suffit de vouloir pour pouvoir, rien ne se passe comme ils le souhaitent.

Largement entretenu dans cette réalité artificielle par un monde médiatique plus préoccupé de relater avec gourmandise les petites querelles politiciennes que de les éclairer sur le fond des sujets, les français ont été entretenus dans une douce illusion dont ils tentent de sortir pas une mauvaise porte.

Soit ils s’enfoncent dans la dépression collective et un accablement stérile, soit ils se rabattent, dans une fuite en avant suicidaire, vers d’autres bonimenteurs, sous prétexte qu’ils ne les ont pas encore testés.

Hélas, ces bonimenteurs là ne sont pas là pour leur décrire la vérité telle qu’elle est, c'est-à-dire avec sa complexité, ses difficultés, ses transformations et ses exigences. Non, ils leurs disent juste que ceux qui les ont gouverné jusqu’à présent ne sont que des incapables doublés de menteurs qui ne pensent qu’à sauvegarder leurs petits et gros privilèges à leurs dépends. Pire encore, ils entretiennent encore un peu plus l’illusion, en leur vantant les mérites du bon sens du Café du Commerce.

Mais c’est bien sur ! Comment expliquer sinon que rien ne se passe comme ça devrait se passer, c’est pourtant simple, non !

C’est simple, tout ce chômage c’est parce que les étrangers viennent nous piquer nos emplois, allez oust, dehors les étrangers !
C’est simple, nos produits ne se vendent pas, c’est à cause du dumping social des étrangers allez oust, une bonne grosse barrière douanière !
C’est simple, notre Sécurité sociale est déficitaire, c’est parce que les étrangers viennent nous bouffer nos allocs, allez encore oust les étrangers !
C’est simple, nos entreprises ferment, c’est parce que l’Euro est trop fort, allez oust l’Euro !
C’est simple, il faut réduire nos déficits, c’est parce que les technocrates de Bruxelles veulent nous dicter leur loi, allez oust exit l’Europe !
C’est simple, il y a de l’insécurité, c’est à cause de ces foutus étrangers et du laxisme de la Justice, allez encore et toujours oust les étrangers et vive la peine de mort !

L’argumentaire est rudimentaire, les postulats sont erronés, les motivations guidées par l’égoïsme, par la peur et le ressentiment, mais ils ont été tellement déçus par tous les autres. Hélas, ils ne se rendent pas compte qu’ils ne sont que les gogos de ses nouveaux démagos.

Voilà ou nous ont mené 40 ans de démagogie de la part de la Gauche comme de la Droite. Au lieu d’être un leader, au lieu d’être un guide, les gouvernant n'ont été que des suiveurs, les exécutants de ce qu’il imaginent être la vox populi, vox populi qui se trouve être également la vox élective. Et en face d'eux, les électeurs, auxquels personne n’a voulu donner les clés pour comprendre la réalité, ont imposé des exigences toujours plus égoïstes et irréalistes. Tout a été fait pour qu'ils soient systématiquement déçus. Quoi, en 2 mois il n’a pas réussi à faire baisser le chômage !

Et qu’en j’entends Sarkozy, pour ne pas contrarier 50 excités, annoncer qu’il abrogera la loi instituant le mariage homosexuel, je me dis que l’ère du courage politique n’est toujours pas pour demain.


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