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Les nuits blanches et Le sous-sol

Publié le 27 novembre 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Ingannmic m'accompagne à nouveau pour une LC, cette fois-ci autour de deux textes de Fédor Dostoïevski. Merci de dépoussiérer ainsi ma PAL ! D'ailleurs, on continue en décembre autour de Faulkner.  Il ne doit pas y avoir beaucoup de textes de Dostoïevski aussi différents que ces deux-là. L'un est un court roman d'amour, l'autre le journal d'un misanthrope. A se demander si notre joli rêveur ne pourrait pas devenir cet anti-héros inique suite à son aventure... art russe
Les nuits blanches sont ces quatre nuits pendant lesquels un jeune homme rêveur cause avec Nastenka. En pleurs dans les rues de Saint-Petersbourg, Nastenka manque de se faire importuner par un ivrogne que notre héros éloigne. Les jeunes gens commencent à échanger et Nastenka conte son amour blessé. Chaque nuit, notre étudiant la quitte plus épris. Mais le jour vient effacer ses rêves. Une histoire onirique et romantique, qui ne ressemble à rien de ce que je connaissais de Dostoïevski. Mais dont la fin invite à relire le texte avec un regard plus ironique et moins bienveillant, en intégrant la naïveté de notre héros à la fausseté de l'héroïne à notre lecture.  Le sous-sol est au contraire un condensé de haine : haine de soi, haine de l'autre. Notre narrateur expose dans un première partie sa philosophie de vie : il se voit comme un observateur du monde, un homme clairvoyant, qui perce à jour la médiocrité humaine faite d'intéressement, de conformisme, de bêtise et de violence. Il se hait pour sa conscience, pour sa volonté mais aussi pour son intelligence. Se croyant supérieur à la race humaine, il ne peut nullement s'y intégrer, s'enfermant dans une misanthropie confinant à la folie Dans une seconde partie, poétiquement intitulée "A propos de neige fondue", il revient sur quelques épisodes de sa jeunesse dans lesquels il a pu montrer toute sa méchanceté et son mépris de l'autre, cherchant querelle avec les forts et écrasant les petits. Cet anti-héros s'attache à montrer combien il se complaît dans la souffrance et dans le mal, entre sadisme et masochismeMalgré cette haine de tout, notre narrateur vit. Il s'efforce à vivre. Et à penser. A chercher. Après tout, il aurait pu jeter l'éponge. Mais non, il va toujours plus loin dans la haine, il s'y plait même si elle lui fait mal.  Voilà un texte dérangeant, d'une grande profondeur et puissance psychologique. La première partie pose des questions d'ordre philosophique, qui s'approchent de Nietzsche. La seconde est comme la démonstration de cette pensée en actes. 
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