Le billet de JPROCK :
Une organisation AJA Concerts
Pascal Obispo aime la Belgique, et le public belge le lui rend bien.
Rien d’étonnant donc que le chanteur-compositeur français profite de deux concerts sold out à Forest
National pour enregistrer chez nous son nouveau dvd live, chose qu’il avait déjà faite il y a quelques années avec la captation dans cette même salle du spectacle « Les
Fleurs de Forest » .
« En Belgique ça s’est toujours bien passé " déclare- t-il à l’antenne d’une grande chaîne nationale.
« Il n’y a jamais eu d’à priori, les gens viennent pour faire la fête et ne se prennent pas la tête «
Et en effet c’est à une mega fête et à un show époustouflant qu’il nous a conviés ce 27 novembre devant une foule déchaînée, avant une deuxième date ce vendredi même lieu, même heure.
La soirée s’ouvre avec la prestation sympathique de Roberto Bellarosa,
mais c’est lorsque les lumières s’éteignent sur le coup de 20h45 que le vrai show démarre en trombe avec un Obispo en grande forme qui à quelques jours de ses cinquante ans n’a
jamais été aussi affuté.
Après une entrée grandiose sur le Gloria de Vivaldi, le natif de Bergerac évoluera pendant plus de 135 minutes entre une scène drapée de lights rouges, blancs et bleus où trône un mur d' écrans vidéo impressionnant, et une scène centrale placée au milieu de la fosse reliée par une passerelle à
hauteur d'homme.
Vêtu d’une tenue sombre et arborant des lunettes solaires à la Bono, Pascal Obispo se montre très proche de son public, galope d’un bout à l’autre de la scène, fait virevolter une canne lumineuse
du plus bel effet, et démontre un talent de performer incontestable
Musicalement, on est dans de la pop rock de grande qualité, les titres les plus anciens bénéficiant avec bonheur d’une relecture étonnante aux arrangements éclairés.
Lumières époustouflantes, lasers magiques, costumes alliant la démesure ( ce manteau blanc en plumes style Polnareff !), paillettes 80’s un peu glam et tenues plus sobres et sombres, Obispo nous
rappelle aussi qu’il est le compositeur inspiré d’une multitude de titres qui font mouche.
On retrouve dans le désordre des chansons devenues des classiques de son répertoire comme « Lucie « , « l’île aux oiseaux » , « Personne « , « le Drapeau », « Welcome to the Magic World « , «
1980 « , « Où et avec qui tu m’aimes », « L’Important c’est d’Aimer « , ainsi que des pépites de son nouvel album comme « Le grand Amour « et le sublime « D’un
Avé Maria « un des plus beaux titres qu'il ait écrit.
Mais le chanteur s'attaque aussi à des morceaux qu’il a écrit pour d’autres comme » L ’Envie d’Aimer « totalement réarrangée, « Allumer le feu » le mega tube sublimé par Johnny et le « Let’s
Dance » de Bowie (produit par Nile Rodgers) pour lequel Obispo ne cache pas son admiration.
Entouré d’excellents musiciens dont le guitariste anglais Sam Stoner au haut de forme légendaire, Pascal donne tout ce qu’il a et impressionne vocalement, passant d’une énergie communicative à
des moments plus intimistes où seul aux claviers il nous offre de très beaux moments d’émotion comme cet hommage à Etienne Roda G avec une interprétation des sanglots dans la voix de « Ce qu’on
voit... Allée Rimbaud « ou cette version cadeau de « Je suis de l’Atlantique » bijou rare et précieux peu interprété par le chanteur .
Magnifique !
Et c’est devant un Forest National bouillonnant qu’il revient pour un rappel de feu avec « Fan » transformant littéralement la salle forestoise en chaudron en fusion où 9000 âmes crient leur
enthousiasme.
Quelques mesures de » Lettre à France » pendant » Lucie » ( attention Michel l’élève est en train de dépasser le maître quoi que tu en penses !) en hommage à celui qu’il a toujours admiré, puis
un dernier au revoir avec « Arigato » ( au revoir en japonais) , une sortie théâtrale très réussie qui vous fiche la chair de poule.
En résumé un show époustouflant sans aucune faute de goût, et digne des plus grosses productions internationales.
Quoiqu’on en dise et quoiqu’en pensent ses détracteurs et ceux qui ne l’ont sans doute jamais vu sur scène, Pascal Obispo est devenu une icône incontournable de la scène pop-rock française, un
magicien des notes capable de vous pondre des mélodies imparables à vous couper le souffle et de vous incendier une scène pendant plusieurs heures.
Incontestablement un grand Monsieur, un artiste vrai, sincère, et d’une générosité incroyable.
Amen !
Texte: Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.
Photos : Lara Herbinia ( photographe ) Site : http://www.laraherbinia.com/