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Florville et Courval

Publié le 02 décembre 2014 par Adtraviata

Florville et Courval

Présentation de l’éditeur :

Cette nouvelle, considérée comme un des chefs-d’œuvre du divin marquis, fut écrite en prison au même moment que Les 120 journées de Sodome. En une centaine de pages, Sade a pu y concentrer, pour la plus vertueuse des héroïnes, toute la cruauté du destin : un viol, deux meurtres, trois incestes et un suicide !
Mais si tout est ici poussé à son paroxysme, ces pages, modèles de retenue et de sobriété, décrivent l’enchaînement implacable des situations et tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne.

Je n’avais jamais lu Sade avant cette nouvelle choisie pour moi et prêtée par Mina pour honorer le rendez-vos avec le divin Marquis, mort il y a exactement deux cents ans, le 2 décembre 1814.

Il me faut avouer que, à peu près avant le dernier week-end de novembre (2014, évidemment), à part le nom et la réputation sulfureuse de Sade, je ne connaissais rien de lui. La visite de l’expo « Sade, Attaquer le soleil » au Musée d’Orsay, m’a donné quelques éléments intéressants et a même éclairé ma modeste lecture.

D’abord j’ai été ravie de lire un texte dans le beau style du 18e siècle et j’ai admiré le sens narratif de Sade, qui conduit son héroïne à une fin on ne peut plus malheureuse, après un enchaînement de circonstances diabolique dont elle ne se doutait pas un instant des liens. Sade illustre bien le “fatalisme”, titre initialement prévu pour la nouvelle. Et pourtant, cette pauvre Florville, si vertueuse malgré ses fautes, méritait peut-être quelque pitié du destin ?

Et c’est après lecture que je me suis interrogée : Sade, qui aime tant le vice et en parle d’abondance dans d’autres textes, décrit parfaitement bien les oeuvres de vertu de Florville et de ses bienfaitrices. Qui aime bien châtie bien, dit le proverbe : que pense vraiment Sade ? Honore-t-il davantage le vice que la vertu dans cette nouvelle ? Sans doute ni l’un ni l’autre, mais bien le destin, la fatalité.

D’un autre côté, Florville raconte ses malheurs à Nancy avec une certaine volupté… Elle a beau rejeter ces actes marqués au sceau du péché, elle se complaît presque à les énumérer et le dénouement semble lui donner raison : oui, elle était bien du côté du vice. Fatalité, destin, encore et toujours…

Fatalité aussi du destin des femmes qui sont toujours soumises au pouvoir des hommes, que ce soit leur bienfaiteur ou leur tortionnaire… Toutes ? Non, le personnage de madame Verquin est un exemple de femme libre, fidèle à ses convictions jusqu’au bout. Un personnage finalement réjouissant !

Voilà ma petite contribution à ce rendez-vous libertin. Et encore merci à Mina pour la délicatesse de son choix. Cette édition est très jolie : livre de petit format, beau papier, oculus de couverture qui ouvre sur Les Hasards heureux de l’escarpolette, de Jean-Baptiste Fragonard !

Marquis de SADE, Florville et Courval, André Versaille éditeur, 2009


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