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Magie monochrome, les îles Salomon au Quai Branly

Publié le 02 décembre 2014 par Jebeurrematartine @jbmtleblog
Effigie d'avant de pirogue des îles Salomon © musée du quai Branly, photo Patrick Gries, Bruno Descoings

Effigie d’avant de pirogue des îles Salomon © musée du quai Branly, photo Patrick Gries, Bruno Descoings


La nouvelle exposition du Quai Branly se concentre sur une région fascinante de la Mélanésie. L’archipel des îles Salomon, ainsi nommé par un explorateur du seizième siècle en quête de richesses mythiques du roi biblique, est composé de près de 900 îles et îlots à plus de 1000km au Nord-Est de l’Australie, et héberge plus de 80 langues différentes.

Ce qui frappe dans cette région très diverse au point de vue des populations et de la culture, c’est sa cohérence artistique. Contrairement à leurs voisines, la Nouvelle Guinée et Vanuatu, les îles Salomon se caractérisent par un art d’une grande sobriété : principalement en noir, blanc, et rouge.

Ces particularités et surtout cette homogénéité dans les objets vient d’une communauté de croyances passionnantes : traditionnellement, les Salomonais croient que les esprits des morts, les Ombres, régissent le monde grâce au « mana », une force magique permettant un pouvoir d’action total (les amateurs de jeux vidéo fantasy auront certainement un air de déjà-vu).

Magie monochrome, les îles Salomon au Quai Branly
Magie monochrome, les îles Salomon au Quai Branly
Magie monochrome, les îles Salomon au Quai Branly


Le but des vivants est de capter cette énergie de trois différentes manières : par les cérémonies religieuses, par la violence rituelle à travers les chasses aux têtes (interdites en 1920) et l’emploi de tueurs à gages, et par la production d’objets censés à la fois séduire et accueillir les Ombres.

L’exposition du musée du Musée du Quai Branly permet de comprendre comment ces hommes et ces femmes créent des objets au contraste éblouissant afin de révéler ces présences magiques par ces jeux de luminosité scintillante. Le visuel devient une porte vers le monde spirituel, comme un témoin de la présence de ces esprits.

Gamal at Ahia, Ulawa, Solomons, Beattie, John Watt © musée du quai Branly

Gamal at Ahia, Ulawa, Solomons, Beattie, John Watt © musée du quai Branly


Les 200 objets présentés dans les vitrines sont d’une grande diversité, des photographies anciennes aux célèbres figures de proue de pirogues Nguzunguzu, en passant par de nombreuses parures montrant un délicat travail des coquillages. La scénographie sobre et sombre fait ressortir l’éclat de ces objets, et les différentes thématiques permettent de voir l’omniprésence de ces entités dans la vie des Insulaires, et comment l’aura de leur art en témoigne.

Le propos des commissaires est une invitation à un véritable voyage sur tous les plans : au-delà des fantasmes qu’inspirent les plages mélanésiennes et qui égayent le triste hiver parisien, cette exposition nous offre l’occasion de voir une autre vision spirituelle et artistique du monde, une vision magique.

Ornement frontal, coquillage et écaille de tortue © musée du quai Branly

Ornement frontal, coquillage et écaille de tortue © musée du quai Branly

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« L’Éclat des ombres, L’Art en noir et blanc des Îles Salomon. »
Jusqu’au dimanche 1er février 2015
Musée du Quai Branly, mezzanine Est
@quaibranly #ExpoSalomon
Plus d’informations ici


Classé dans:Art, Expos, Paris Tagged: îles salomon, mana, mélanésie, Musée du quai Branly, noir et blanc, océanie, ombres, quai branly, salomon

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