plus grande est la solitude au passage des grands oiseaux
et l’on croit voir s’enfuir vers des horizons graves
le bonheur parmi les sillages incompréhensibles du soir
je me souviens (murmure une voix douce et rauque)
je me souviens mais aucun souvenir lisible ne se grave
d’un trait définitif sur le cuivre strié de la mémoire
et déjà par-dessus le marais du silence a passé
le vol oblique et noir des migrateurs qui laisse
le ciel plus désert plus immense que le regard des morts
***
Jean-Claude Pirotte (Namur, Belgique 1939-2014) – Faubourg (1997)