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(Critique) Pourquoi je n'ai pas aimé "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli.

Par Meuwine

La Guerre est déclarée, nouveau film de Valérie Donzelli (La Reine des Pommes) apparait pour la majorité de la presse et des spectateurs comme LE film français de la rentrée (de l'année ?). Il faut définitivement que j'arrête des critiques car j'en suis rentrée déboussolée et surtout très déçue. Et il y en a beaucoup des raisons qui me font ne pas l'aimer. 

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Synopsis : Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d'amour, la leur...

La Guerre est déclarée c'est aussi un peu et surtout l'histoire de nos deux acteurs, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim, nos Roméo et Juliette survivants à l'affreuse maladie de leur enfant. Ouais, c'est joli (et un peu mégalo) de retranscrire sa propre histoire au cinéma, mais encore faut-il vouloir en faire du cinéma, et c'est à partir de la qu'on se retrouve perdu. Où est passée la magie du cinéma ? 

Je m'attendais à une histoire pleine de réalité, d'amour et d'espoir. Au final je me suis retrouvée me demander pourquoi Valérie Donzelli c'était lancée là-dedans, et surtout de cette façon. L'histoire était prometeuse, et bien mieux traitée elle aurait certainement pu être sublime. C'était sans compter... : 

  • Une interprétation désastreuse 

Au départ, je pensais qu'en interprétant une part de leur vécu Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim étaient les mieux placés pour réussir à nous transmettre toute l'émotion de leur histoire. Je m'étais bien trompée, et je me demande si j'ai déjà vu des acteurs moins convainquant qu'eux au cinéma. C'est certainement le premier point qui m'a fait rester hermétique au scénario, nos deux protagonistes jouent affreusement mal. Les acteurs les plus convainquants étant le petit César Desseix, dans le rôle d'Adam bébé, et Frédéric Pierrot dans celui du professeur Sainte-Rose.

  • Un scénario approximatif

Là aussi j'ai été très surprise du dérouelement du scénario qui retrace très (trop ?) rapidement l'histoire de notre couple phare pour se perdre dans des longueurs interminables lors de l'hospitalisation d'Adam. Si d'un côté on peut essayer de ressentir la douleur et l'angoisse pesante des lieux, j'aurais largement préféré en apprendre plus sur la suite de la maladie du jeune enfant, plutôt d'avoir une élipse telle qu'il en est à la fin. Alors oui, je suis bien d'accord que la réalisatrice a évité au maximum le voyeurisme mais selon moi l'histoire méritait tout de même d'être approfondie

Et puis sérieusement, c'est quoi ce couple ? Parfois ils arrivent à nous toucher, mais scènes après scènes, à trop en faire, on y croit plus. Des parents, adultes, dont l'enfant gravement malade les attend à l'hôpital, se retrouvent totalement irresponsables dans une fête grotesque (open-kiss etc...), à fumer des clopes en scooter (?)... C'est certain, si Valérie Donzelli ne peut nous exposer la rage de vivre que de cette façon, je suis bien loin de ses valeurs et ne m'y reconnait pas du tout. C'est d'ailleurs encore plus le cas avec les 'blagues' racistes du couple qui peuvent toucher certains (les "pédés", "noirs" et "nains"). Non Valérie, c'est pas drôle. 

  • Une narration peu convaincante 

N'est pas Jean-Pierre Jeunet (Le fabuleux destin d'Amélie PoulainUn long dimanche de fiancailles) qui veut (oui j'adore les narrations des long-métrages de Jeunet). J'ai trouvé ici la narration de trop, les voix de s'y prêtais guère et les textes avaient l'air sortis d'un roman niaiseux. 

  • Une photographie souvent incompréhensible

C'est bien joli (et original) de la part de notre réalisatrice de vouloir filmer son long-métrage avec des appareils photos mais (comme pour RIF) une accumulation de scènes en mouvements rapides filmés à l'épaule donne vite mal au crane. Je m'attendais à une image beaucoup plus soignée, qui pour moi n'aurait en aucun cas entaché le réalisme de l'histoire. C'était sans compter la bande originale qui elle aussi, et rarement accordée avec le reste. Je dois quand même dire que cinématographiquement j'ai au moins apprécié le dernier plan qui lui est plein de finesse et où l'émotion est réellement retranscrite, même s'il m'a un peu trop rappeler des faux airs de Lars Von Trier. 

Dans le cas présent, filmé et interprété de cette manière, la forme du documentaire aurait été amplement suffisante et clairement plus intelligente. On se retrouve ici malheureusement au mieux avec La guerre est déclarée dans un épisode de Plus Belle La Vie, alors que l'histoire était prometeuse. Grosse déception. 

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