Après Rêve et silence sorti en 2011, Jaime Rosales revient vers le public avec son nouveau film La Belle jeunesse (Hermosa Juventud). Une histoire simple et réaliste qui révèle les difficultés pour un jeune couple de 20 ans d’affronter la précarité dans laquelle il vit. À l’arrivée de leur fille, le combat est plus immense encore mais leur courage est infaillible, poussé par la fraicheur de leur jeunesse. Dans ce film, le réalisateur cherche à nous projeter au plus près des personnages, à nous faire entrer dans leur intimité, là où l’émotion est la plus vive, et ainsi comprendre à quel point la vie actuelle en Espagne n’est pas un long fleuve tranquille.
Synopsis : Natalia (Ingrid Garcia-Jonsson) et Carlos (Carlos Rodrigez) forme un joli couple, bercé par de nombreux rêves et projets d’avenir. La réalité est malheureusement beaucoup plus morose : sans diplôme en poche, il est difficile de trouver un emploi stable et correctement rémunéré dans la région de Madrid. Les difficultés s’agrandissent le jour où Nathalia apprend qu’elle est enceinte. Souhaitant garder l’enfant, les deux amoureux se lancent dans un combat de tous les jours afin d’offrir à leur fille le meilleur : distribution de CV, petits boulots… Mais cela ne suffit pas. À travers ce couple attachant, c’est une facette peu réjouissante d’une Espagne en pleine crise économique qui est mis sur le devant de la scène.
© Bodega Films
Comme dans ces précédents films, Jaime Rosales se singularise par sa manière de placer le spectateur face à la vie de gens ordinaires grâce à de longs plans sur les visages et à un cadrage souvent fixe. Une manière de filmer qui rend le film profondément réaliste et plonge le spectateur directement dans l’intimité des personnages. Une façon efficace de faire passer une émotion vraie, émanant formidablement des deux acteurs principaux (Ingrid Garcia-Jonsson et Carlos Rodrigez), sans même l’aide d’une musique. En outre, le rythme du film est donnée par des scènes de violence où la colère surgissant des protagonistes accroche le spectateur et rompt une certaine banalité imposée par l’histoire.
Finalement, dans ce film, divers aspects s’entremêlent : les difficultés répercutées sur chacun d’une crise économique qui s’éternise ; la lutte d’une jeunesse face à un avenir incertain et fragile mais qui possède encore des armes assez puissantes pour garder encore une lueur d’espoir ; une innocence, une naïveté et une maîtrise des nouveaux moyens de communication.
En conclusion, malgré quelques longueurs qui pourront en déconcerter certains, le but du film de Jaime Rosales est atteint : montrer la réalité d'une vie banale en Espagne.
Céline Dg
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- http://www.bodegafilms.com/fiche_film.php?id_film=192 (site officiel du distributeur)