Ça fait très longtemps que je vous ai pondu un billet sur une série TV, et pour un blog qui porte ce nom, ça fait un peu désordre. Plutôt que de changer de titre, et donc de pseudo et donc d’identité finalement, je reviens donc dans la course des séries avec une petite pépite americano-norvégienne découverte sur Arte il y a quelques semaines, Lilyhammer. Elle commence à dater un peu (2012), mais n’a été diffusée en France que sur Canal + en 2013, et Arte a corrigé le tir pour le non crypté en la diffusant récemment. Et a bien fait à mon avis !
Lilyhammer, c’est en réalité Lillehammer, cette ville de Norvège que l’on connaît tous depuis les Jeux Olympiques d’hiver de 1994. Sauf que prononcé par un anglophone, avec l’accent on entendra plutôt Lilyhammer. Ça présage déjà quelque chose de pas mal…
Franck Tagliano (magistralement interprété par Steven Van Zandt, qu’on a déjà vu en bras droit de Tony Soprano, et qui a plus d’une corde à son arc, car en plus d’être acteur, réalisateur, producteur et auteur-compositeur, il est aussi connu pour avoir été le guitariste de Springsteen), ancien parrain de la mafia new-yorkaise, se voit placer sous protection en tant que témoin pour avoir balancé ses compères. Pour sa protection il se voit proposer une nouvelle vie, une nouvelle identité, dans le lieu de son choix. Il choisit alors Lillehammer, pour la simple et bonne raison qu’il avait bien aimé regarder les JO d’hiver de 1994. Le voilà donc qui débarque en Norvège sous le nom de Giovanni Henriksen, l’immigré américain d’origine norvégienne. Dans cette petite ville il ne va pas tarder à se faire remarquer, ses vieilles habitudes de mafieux revenant au galop pour obtenir ce qu’il veut, suscitant par la même occasion l’intérêt de la police…
J’ai adoré la première saison, qui comme souvent aurait pu faire la série à elle seule. Mais avec un record d’audience rien que pour le pilote, qui a réuni près d’un tiers de la population norvégienne, on comprend qu’elle soit reconduite, la seconde saison devant elle aussi avoir donné satisfaction, ce qui fait que j’ai hâte de la voir, puisque qu’une troisième saison a été commandée par Netflix pour une diffusion en cette fin d’année.
Lilyhammer, déjà, c’est le choc des cultures. Le parrain new-yorkais qui débarque au fin fond de la Norvège, il fallait oser. Evidemment il ne se fond absolument pas dans la population locale, mais en plus il arrive avec ses vieilles pratiques mafieuses dans un bled on ne peut plus tranquille, et même ennuyeux. Chantage à tout va, pots de vin, Franck monte son petit empire tranquillou au milieu de nulle part, s’entoure avec ce qu’il peut, les stéréotypes un peu niais du bled paumé, l’intelligentsia locale, pas plus maligne à l’arrivée, se trouve une femme, bref il mène sa vie. Mais évidemment dans une ville tranquille comme celle-ci il ne tarde pas à attiser la curiosité d’une police en mal d’action. A tel point qu’il va être soupçonné d’être un terroriste !
Je en vous en dis pas plus parce que les situations sont à mourir de rire, il faut donc les découvrir une à une en se laissant porter par le scénario très efficace porté par des personnages haut en couleurs, Steven Van Zandt en tête.
Bref, j’ai aimé cette ambiance lente à la sauce cinéma scandinave, cassée sans arrêt par des situations ubuesques, et même par la simple présence de Van Zandt à l’écran, et ses indémodables mimiques de parrain à la Vitto Corleone. Evidemment le norvégien en prend pour son grade : raciste, méfiant, limite chiant et pas très malin… Mais l’humour est assez dosé pour ne pas tomber dans le lourd, tout en étant dans la caricature. Et l’américain en face n’est pas épargné non plus, sans compter que celui-là il cumule, ce qui rétablit l’équilibre !
Je ne doute pas que ce type de série ne puisse pas plaire à tout le monde, je pense que vous serez fixés dès le pilote, donc tentez-le si ce n’est pas encore fait et dites moi ce que vous en avez pensé ! En tout cas, moi je valide !