Les premiers résultats de la mission Rosetta ne sont pas obtenus par des prélèvements issus de forages dans le noyau de la comète par Philae. Sa mauvaise posture ainsi que l'épuisement de sa pile a contraint les scientifiques de la mission à renoncer à une telle démarche. Les analyses réalisées par l'analyseur de gaz Ptolemy ont été effectuées sur les gaz émis par le noyau. Selon le chercheur britannique Ian Wright, qui dirige les opérations scientifiques menées par Ptolemy, les signaux envoyés par ce dernier indiquent très probablement la présence de nombreux composés organiques de nature complexe : « Nous pouvons affirmer avec une certitude absolue que nous avons enregistré un signal très riche provenant de composés organiques. Ce n’est pas juste un ou 2 pics dans un spectre, c’est un spectre avec beaucoup de pics et, parfois, les composés organiques complexes produisent cela ».
L'un des premiers objectifs de la mission Rosetta était de découvrir la présence d'éventuelles molécules organiques à la surface et à l'intérieur du noyau de la comète 67/Churyumov-Gerasimenko. En effet, l'une des hypothèses qui prévaut aujourd'hui pour expliquer l'apparition de la vie sur Terre avance que les composés organiques nécessaires à la vie, ainsi que l'eau, ont été amenés par les comètes (on pense aussi aux astéroïdes). Par conséquent, la découverte de molécules organiques dans le noyau, et a fortiori de molécules organiques complexes (c'est-à-dire contenant notamment de nombreux atomes de carbone), renforcerait considérablement cette hypothèse.
Source : journaldelascience.fr