Au retour : « Le corps est l’instrument, l’outil pour la formation la modification du monde. Il faut donc que nous cherchions à faire de notre corps un organe universel d’aptitude et de capacité. Modifier notre instrument, c’est modifier la vie. »*
« Ce qui a un corps apte à faire le plus grand nombre d’actions est le moins dominé par les sentiments qui sont mauvais, c'est-à-dire contraires à notre nature. »**
Et Novalis, cent ans plus tard : « l’artiste, le poète, est celui qui a vivifié en ses organes le germe de la vie qui se forme elle-même, il a augmenté et élevé leur incitabilité à l’esprit, si bien qu’il se trouve par là, en état de faire jaillir, à travers eux, à l’extérieur des idées… »
La poésie est donc aussi « une utilisation délibérée active et productive de notre organisme »… une pratique en corps… un exercice physique…l’acte de naissance…. De la jouissance polymorphe du nouveau-né, à la jouissance de l’encore-être-là dans sa possibilité la plus extrême : l’anticipation de sa mort, de son être révolu. Intelligence instrumentale du corps. En traversée… « Ô nos os sont revêtus d’un nouveau corps amoureux. » En abandon…
Marcelin Pleynet, Le Savoir-vivre, Gallimard, 2006, p. 74
*Marcelin Pleynet ne le précise pas mais c’est une citation de Novalis.
**Spinoza ?