Le silence ce n'est pas l'absence de bruit ; le silence c'est ce qui nous permet d'entendre le bruit.
De même, le vide n'est pas l'absence de formes et de couleurs, mais ce qui nous permet de les voir. Il en va ainsi pour l'Insipide : il n'est pas l'absence de goût mais ce qui nous permet de goûter le sucré, le salé...Et encore pour l'Intouchable : il est ce qui nous permet d'éprouver la douceur de la soie; et aussi pour l'Inodore qui nous permet de ressentir la rose et le fumier ou rien du tout.
Le Silence, le Vide, l'Insipide, l'Intouchable, l'Inodore sont un et le même : la conscience sans qualités par laquelle les qualités sont perçues.
Aussi ne faut-il pas chercher le silence ou le vide comme un objet ; on n'entend pas le silence : il est en nous ce qui entend le bruit. Et nous sommes déjà parfaitement Cela.
Seulement, l'erreur, l'illusion, l'oubli nous a conduit à identifier cette Source avec l'individu limité et incarné que nous croyons être.
Chacun des sens peut nous reconduire à la source, au vrai percipient : j'écoute ce bruit, je prête attention à ce qui écoute: je découvre un silence sans forme et sans nom: j'y suis...depuis toujours.
Hommage, hommage au grand silence !
Cantate de Bach
- "Erfreut euch, ihr Herzen, BWV 66: 1. Chorus (AB) "Erfreut euch, ihr Herzen"" de Philippe Herreweghe
Kai Wessel (countertenor)
James Taylor (tenor)
Peter Kooy (bass)
Collegium Vocale, Gent
Philippe Herreweghe (conductor)