Capitalisme d'Etat ? Capitalisme de marché ?
En fait, on ne peut opposer ces différentes formes de capitalisme, il y a complémentarité, association de ces deux formes dans la diversité des proportions respectives.
C'est ce que montre le texte ci-dessous qui part des travaux de Paul Boccara relatifs au « capitalisme monopoliste d'Etat » pour mettre en évidence les évolutions intervenues depuis :
« On s’aperçoit que les économies actuellement en forte croissance dans le monde sont marquées par le rôle de l’État, plus précisément des entreprises d’État ou encore des entreprises liées à la sphère publique. Comme le souligne The Economist dans son numéro du 21 janvier 2012, nous sommes face à un phénomène nouveau et ancien. Si les économies occidentales ont connu et connaissent encore une forte présence des entreprises d’État, globalement la croissance des Trente Glorieuses s’est faite dans les secteurs marchands de l’économie. Ceux-ci s’appuyaient sur des infrastructures publiques mais la dynamique économique était d’abord assurée par des entreprises privées... »
En tout cas, nous sommes face à des Etats capitalistes, ce que Marx appelait « République bourgeoise ». Et, dans ces Etats capitalistes, on aura du mal à démontrer que les concepts de « nationalisation » et d' « appropriation sociale » sont synonymes, alors qu'il est bien clair, au moins pour moi, que l'appropriation sociale par les salariés ne peut intervenir dans un Etat capitaliste, même si des formes coopératives peuvent exister, cependant soumises aux législations et concurrences capitalistes dominantes.
Michel Peyret
Vendredi 18 janvier 2013
Du Capitalisme Monopoliste d’État au Capitalisme Concurrentiel d’État
Envoyé par Gilbert Rémond et publié par la Section d'Arcachon du PCF.
Par Laurent Zylberberg
Docteur en science politique, Directeur d’une grande entreprise française dans le Sud-est asiatique.
L’action de l’État dans la sphère économique est bien moins lisible aujourd’hui qu’il y a quelques années. Certains pays, la Grèce notamment mais pas seulement, annoncent des privatisations pour réduire leur dette, d’autres, en Afrique par exemple, privatisent pour moderniser leur économie et investir dans les besoins en développement. Ailleurs, en Asie ou encore au Moyen-Orient, des entreprises, souvent publiques, se développent à l’international. À titre d’exemple, ce sont plus de 10 milliards de dollars pour les seules entreprises vietnamiennes qui ont été investis à l’étranger en 12 ans. La crise financière a aussi amené des prises de participation publiques dans les pays où on les attendait le moins. C’est la nationalisation de la banque Northern Rock en Grande-Bretagne. Plus spectaculaire encore, l’acquisition de 80% du capital d’AIG par l’État américain en 2008. Cette compagnie d’assurances était en 2007 la 10ème plus grande entreprise mondiale par chiffres d’affaires [1].
Ce désordre était inimaginable il y a quarante ans, lorsque Paul Boccara [2], alors responsable économique du PCF développait la notion de « Capitalisme Monopoliste d’État ». Selon cette théorie, la baisse des taux de profits des entreprises privées venait, à un certain stade de l’économie capitaliste, à être contrebalancée par, d’une part, des commandes publiques massives aux grandes entreprises privées et par, d’autre part, la sous-capitalisation du secteur public, ainsi qu’un taux de rendement très faible de ce dernier. On assistait à une collectivisation des investissements non directement rentables ou dont la rentabilité était à plus long terme. Plus globalement les restructurations de l’industrie dans les pays occidentaux se sont appuyées sur des aides massives des fonds publics [3].
À la suite de cela, dans les années 1980, dans un contexte de crise économique liée au « chocs pétroliers », on assistait à la montée en puissance d’un renouveau du libéralisme avec le Reaganisme et le Thatchérisme. Vite théorisée et en s’appuyant sur des politiques monétaristes strictes, cette vision libérale devenait ultra dominante, dans une mondialisation qui ne disait pas son nom. Le libéralisme triomphait sans réserve aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe Occidentale mais aussi dans une partie importante de l’Amérique Latine sous l’impulsion des « Chicago Boys » chiliens formés par Milton Friedman.
L’Asie, globalement, restait à l’écart de ce mouvement. Les structures étatiques restaient dynamiques et interventionnistes dans tous les domaines y compris dans l’action économique. Pourtant « au cours des années 70 et 80, les travaux à dominante néolibérale se sont caractérisées par une tendance généralisée à minimiser le rôle de l’État dans les économies asiatiques » [4]. Dans cette partie du monde, l’action de l’État prenait différentes formes suivant que les pays faisaient, ou non, partie des « pays socialistes ». Mais c’est bien dans l’ensemble du bloc Asie que l’État restait un moteur-acteur majeur de l’économie. Pour Pierre Judet [5], « l’État asiatique est un État « pro », à la fois Producteur, Protecteur, Programmateur, Prospecteur ». Qu’il s’agisse de Singapour, du Japon, de la Corée du Sud, de la Chine, de la Malaisie, ces pays se caractérisent par une présence interventionniste de l’État sous des formes variées. Sur les dix plus grandes entreprises mondiales par chiffre d’affaires, quatre sont détenues ou contrôlées par l’État, elles sont toutes en Asie. Trois sont chinoises (Sinopec Group et China National Petroleum Corporation –dans le secteur du pétrole et de la pétrochimie- et State Grid –dans l’électricité), une est japonaise (Japan Post Holdings).
En Europe et en Amérique du Nord, l’État perdait peu à peu de sa légitimité dans toutes ses fonctions tant régaliennes qu’économiques. Parallèlement, les modèles économiques keynésiens ou néolibéraux, souvent imbriqués dans la pratique, n’arrivaient pas à endiguer l’affaiblissement des processus de légitimation de l’État. Dans les économies keynésiennes, celui-ci avait de plus en plus de difficultés pour intervenir directement. Les politiques interventionnistes montraient leurs limites quel qu’en soient les instruments : politiques industrielles volontaristes ou puissantes entreprises publiques. La désindustrialisation de ces pays s’accentuait rapidement comme le démontre le graphique ci-dessous. Le déclin de l’emploi industriel débutant dans les années 1970-1980.
Source : Olivier Marchand et Claude Thélot, « Deux siècles de travail en France », INSEE 1991, complété par les résultats des derniers recensements[6]
Les entreprises publiques ouvraient leur capital pour trouver de nouvelles ressources et répondre à de nouveaux besoins. Parmi ceux-ci le développement international prenait une part importante.
Dans les économies néolibérales, le désengagement de l’État qui devait permettre de faire face aux dysfonctionnements économiques et redonner à l’autorité publique l’agilité et la légitimité nécessaires. Pour ne prendre que les exemples américains et britanniques, cela n’a aucunement empêché les phénomènes de désindustrialisation et de financiarisation.
USA [7]
Employment in UK Manufacturing : 1841-1991 [8]
En fait, partout l’État ne trouvait plus les marges nécessaires à remplir ses fonctions comme le montrait, de manière prémonitoire, James O’Connor dans « Fiscal Crisis of State » dès 1973 [9]. Il expliquait que l’État devait remplir deux fonctions essentielles : maintenir un niveau élevé de profits pour les acteurs privés et légitimer le système lui-même en réduisant les inégalités et injustices les plus insupportables. Il ajoutait que ces deux fonctions devenaient de plus en plus lourdes financièrement et se traduisaient par un accroissement des dépenses à un niveau difficilement soutenable sur le long terme. C’est d’ailleurs pour essayer de remplir ces fonctions de manière concomitante que les États se sont endettés de plus en plus au point d’aboutir à la crise que nous connaissons actuellement qui en est la résultante. Augmentation des besoins d’un côté, réduction des capacités de l’autre, l’effet de ciseaux est allé en s’amplifiant.
Ces changements de paradigme dans les économies occidentales se produisaient alors que la globalisation ou plus simplement l’internationalisation des économies en était à ses balbutiements et n’avait pas encore pris l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. La mondialisation allait changer la capacité des économies asiatiques à agir et leur ouvrir de nouvelles possibilités. Alors que la croissance des économies occidentales se produisait dans un contexte relativement fermé, celle des pays d’Asie est marquée par la globalisation et la vitesse de circulation des marchandises et des capitaux. En Asie, contrairement aux États occidentaux, la puissance publique, sous toutes ses formes, ne se désengage pas mais agit au sein même du secteur marchand [10]. Cette capacité à agir dans la sphère économique qui contraste avec les économies occidentales s’explique sans doute par deux raisons. En premier lieu, le mode de formation et la notion même d’État-Nation ne reposent pas sur les mêmes fondements qu’en Europe.
Les différents modèles analysés par Bertrand Badie et Pierre Birnbaum dans leur livre « Sociologie de l’État » [11], ne trouvent pas de correspondances en Chine ou au Japon et encore moins dans les pays du Sud-est asiatique. Dès lors, ce qui affaiblit l’État en Occident n’a pas le même impact dans cette région du monde. En second lieu, la puissance publique en Asie est d’abord une fonction d’autorité et de respect hiérarchique avant d’être garant de l’équité. Il est clair que le modèle confucéen joue un rôle important de légitimation de l’État. Pour Araya Kebede [12], ce sont les valeurs confucéennes qui sont le plus souvent associées au développement de l’État dans l’Asie Orientale.
Une de ces valeurs confucéennes qui est le plus souvent identifiée au développement de l’État est l’idée que « les sociétés asiatiques ont toujours été plus concernées par le bien-être du groupe que par celui de l’individu. »
On s’aperçoit que les économies actuellement en forte croissance dans le monde sont marquées par le rôle de l’État, plus précisément des entreprises d’État ou encore des entreprises liées à la sphère publique. Comme le souligne The Economist dans son numéro du 21 janvier 2012, nous sommes face à un phénomène nouveau et ancien. Si les économies occidentales ont connu et connaissent encore une forte présence des entreprises d’État, globalement la croissance des Trente Glorieuses s’est faite dans les secteurs marchands de l’économie. Ceux-ci s’appuyaient sur des infrastructures publiques mais la dynamique économique était d’abord assurée par des entreprises privées. A titre d’exemple, les interactions entre le secteur automobile, dominé par les entreprises privées et la construction des autoroutes sont une assez bonne illustration de ces synergies. A l’inverse, la croissance asiatique s’appuie largement sur les entreprises liées à l’État. Celles-ci peuvent être publiques ou simplement ayant des liens structurels forts avec l’appareil étatique. Dans ces pays, le secteur marchand autonome reste relativement marginal et les infrastructures publiques sont souvent incorporées verticalement dans de vastes conglomérats privés en Corée ou au Japon, à l’image de Samsung ou de Toshiba, ou publics comme en Chine ou au Vietnam.
Dans une économie globalisée, ces grandes entités privées se sont développées à l’international. Jusqu’à une date récente, le développement international des entreprises publiques restaient relativement mineur, depuis quelques années cela n’est plus le cas, comme le montre le rapport annuel des Nations Unies sur l’investissement international [13] . Ce même rapport souligne que sur les 653 entreprises publiques transnationales, plus d’un quart sont situées en Asie (en excluant les pays de la péninsule Arabique). Bien évidemment, la situation varie suivant les pays ainsi les grandes entreprises chinoises sont moins intégrées dans la globalisation que leurs homologues des pays de la région. Ceci ne signifie pas qu’elles sont moins actives à l’international, mais met simplement en évidence la taille gigantesque du marché domestique chinois.
Résultats sur les 100 plus grandes entreprises de chaque pays (2006) [14]
Nombre d’entreprises publiques asiatiques se développent à l’international tout en étant en concurrence sur leur propre marché domestique. Cette internationalisation est à la fois un débouché pour des surplus de capitaux publics et une construction géopolitique. D’autres moteurs existent pour cette internationalisation. Ainsi, la monographie [15] de Mr. Boya Wang and Dr. Lutao Ning de l’Université de Durham à propos de « China Life », entreprise d’assurances chinoises, montre que cette internationalisation vise aussi à s’extraire des rigidités du cadre national et à mettre en place un management d’entreprise plus adapté tout en s’assurant des financements nécessaires aussi bien au développement domestique qu’à l’international.
Progressivement se met en place en Asie ce que l’on pourrait appeler le « Capitalisme Concurrentiel d’État ».
Les cinq principales caractéristiques de ce système sont :
- Un environnement économique national en forte croissance qui permet à des sociétés nationales d’accumuler des capitaux.
- Le Capitalisme Monopoliste d’État visait à pallier la baisse du taux de profit du secteur marchand dans un contexte de ralentissement de la croissance économique. Le « Capitalisme Concurrentiel d’État » s’inscrit dans un contexte totalement différent marqué par une croissance économique forte. Celle-ci ne se répartit pas de manière uniforme parmi les différents acteurs économiques. Les bénéficiaires de cette croissance économique sont les grandes entreprises nationales et les petits acteurs économiques. On trouve une myriade de petits acteurs économiques souvent familiaux et de proximité et, à l’autre bout du spectre, de très grandes entreprises autonomisées mais en lien direct avec l’appareil d’État. Les entreprises de taille moyenne sont largement sous-représentées dans ce paysage.
- Une structure étatique forte présente bien au-delà des aspects régaliens
Dans tous ces pays, l’État ne se réduit pas aux simples appareils idéologiques d’État pour reprendre la terminologie Althussérienne mais est fortement prégnant dans la sphère économique. On constate que de Singapour à la Chine Populaire en passant par le Vietnam ou la Malaisie, l’activité économique est dirigée et régulée par l’État bien au-delà de ce que l’on connait dans les pays occidentaux. Le plus souvent cette structure étatique est à plusieurs niveaux partant des acteurs économiques directs pour aller jusqu’au régulateur. C’est la conjonction de leurs actions qui crée la dynamique économique et empêche l’éclosion d’acteurs concurrentiels externes. C’est cette logique qui est mise en œuvre lorsque l’on constate la forte présence des collectivités locales dans le système bancaire chinois ou la multiplication des sociétés qui dépendent des Ministères de la Défense dans d’autres pays de la région. La présence de l’État empêche les entreprises privées étrangères d’investir massivement dans les secteurs concernés sans passer par ces mêmes acteurs. Ainsi on pourrait se retrouver dans des situations où des entreprises publiques d’unpays étranger fassent alliance avec un acteur local public lui-même en concurrence avec d’autres acteurs publics locaux !
- Un interventionnisme étatique qui privilégie les sociétés publiques sur les structures gouvernementales.
On constate aussi que l’État tend à agir de moins en moins directement par ses structures bureaucratiques et de plus en plus par la création des structures intermédiaires qui prennent souvent la forme d’entreprises. Si des raisons prosaïques, et difficilement avouables, comme une répartition « orientée » des marges vers des acteurs individuels expliquent en partie ce phénomène ; d’autres raisons en sont aussi la cause. La souplesse induite par ces sociétés publiques permet aussi d’entrer dans une logique de service et de rapports marchands. L’appareil administratif d’État se cantonne à celui d’État stratège, voire d’État modeste pour reprendre l’expression de Michel Crozier [16], mais là où ce dernier pensait qu’il agirait dans un monde économique dominé par les acteurs privés, ce sont les acteurs publics qui régentent l’ensemble.
- Des sociétés publiques gérées sur la base de critères privés et agissant dans un environnement concurrentiel parfois au sein même de la sphère publique. On retrouve dans ce « Capitalisme Concurrentiel d’État », des sociétés publiques qui sont souvent en concurrence les unes avec les autres. Les critères de gestion qui s’y appliquent sont identiques à ceux du secteur marchand. Les équipes de direction de ces entreprises peuvent aussi bien être issues de l’ancienne administration que des écoles de management reconnues internationalement. Ce qui est caractéristique de ces nouvelles entreprises publiques est le fait qu’elles agissent dans un environnement concurrentiel où se côtoient des acteurs privés mais aussi d’autres acteurs publics. Ces derniers peuvent être des entreprises publiques issues d’autres secteurs. On retrouve régulièrement des anciens monopoles de l’électricité, du gaz, des télécommunications mais aussi du transport dans ces marchés concurrentiels. Chacun va sortir de sa spécialisation pour aller concurrencer d’autres entreprises publiques. Autonomes de l’État, elles mettent en œuvre des stratégies spécifiques en s’appuyant sur des personnels qui lui sont attachés et sur des capitaux publics. Les économies occidentales connaissent bien des phénomènes similaires (en France, la concurrence entre EDF et GDF Suez ou entre La Poste et Orange-France Télécom par exemple) mais cela s’inscrit dans un contexte de privatisation.
En Asie, il s’agit moins de privatisation que de concurrence entre différentes entités de l’État ou entre ministères. C’est dans ce contexte global que les États organisent leurs entreprises publiques. Ainsi, en Chine, le choix a été fait de diminuer leur nombre et, dans le même temps, de les renforcer. Les deux graphiques suivants montrent le mécanisme [17] :
- Un développement à l’international de ces sociétés publiques.
Un autre élément spécifique de ces entreprises est leur implication dans la mondialisation et partant leur développement à l’international. Dans les économies occidentales, la plupart des entreprises publiques, à l’exception notable pour des raisons évidentes, des sociétés pétrolières, se limitaient à des activités nationales avec quelques incursions internationales sur la base de partenariats. La réalité des puissantes entreprises publiques en Asie est autre. Nombre de ces entreprises se positionnent sur les marchés dans d’autres pays. Cela peut aller au-delà des pays limitrophes, la présence chinoise en Afrique est, à cet égard, assez remarquable. Mais on peut aussi trouver d’autres exemples dans les télécommunications où un acteur comme Viettel, société du Ministère de la Défense Vietnamien, est présente en Asie, en Amérique Latine et en Afrique. Ce dernier exemple est d’autant plus intéressant que d’autres sociétés publiques vietnamiennes s’essaient aussi au développement à l’international dans le même secteur des télécommunications. On retrouve ainsi des sociétés publiques venant d’un même pays et qui se retrouvent, potentiellement, en concurrence à l’étranger.
Ce « Capitalisme Concurrentiel d’État » interroge sur de nouvelles réalités dans le cadre de la mondialisation. Alors que les grands groupes occidentaux se sont forgés et appuyés sur une logique de marché à base de capitaux privés, ils se retrouvent en concurrence avec des acteurs issus du public mais dans le cadre de compétition à critères marchands. Cette dualité est-elle durable ? Les entreprises occidentales privées ont-elles les moyens de faire face à la concurrence des sociétés publiques de ces pays ? De manière générale, on retrouve ici la problématique de l’asymétrie des régulations suivant les pays. A ces nombreuses interrogations, on peut ajouter le cas particulier, mais important financièrement et stratégiquement des entreprises occidentales privées issues du secteur public. Leur lien avec l’État est certes distendu mais il continue à exister. Ces entreprises publiques occidentales ont des logiques différentes de celles de leurs homologues asiatiques. En effet, elles se situent dans une dynamique d’autonomisation de la sphère publique qui ne se retrouve pas en Asie.
On le voit le challenge pour les entreprises des économies occidentales, qu’elles soient privées ou publiques, est de définir des stratégies d’investissement durables dans les pays asiatiques alors que tout incite à penser que le modèle du Capitalisme Concurrentiel d’État va perdurer en Asie, et peut-être s’étendre dans d’autres régions du monde. Sans doute est-ce là aussi un des enjeux de la redéfinition à venir du rôle de l’État dans les pays occidentaux.
[1] http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune500/2007/index.html
[2] Paul Boccara, Études sur le capitalisme monopoliste d’État, sa crise et son issue, Éditions sociales, 1973.
[3] Anicet Le Pors, Les Béquilles du capital, Éditions du Seuil, 1977
[4] Mario Lanzarotti, « Le néo-libéralisme face à la croissance économique asiatique », Tiers Monde, 1999, Tome 40, n°157, p.52
[5] http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-3506.html
[6] Cité par Michel Volle, http://www.volle.com/statistiques/structuremploi.htm
[8] http://endnotes.org.uk/articles/1 source : Brian Mitchell, International Historical Statistics : Europe, 1750-2005 (Palgrave Macmillan 2007)
[9] James O’Connor, The fiscal crisis of the State, Transaction Publishers, Nvlle ed. 2006
[10] La Banque Mondiale estimait que « la bureaucratie peut faciliter ou empêcher les réformes. Dans beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est ayant réussi leur industrialisation, l’administration a été l’agent du développement. Les technocrates ont pris part au choix politique de la réforme. A Singapour, bureaucrates et responsables politiques ont travaillé main dans la main pour le programme national ».
Cité dans le rapport de mission sénatoriale Rapport sénatorial d’information n° 248 (2000-2001) de M. Jean HUCHON, déposé le 3 avril 2001.
[11] Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM, Sociologie de l’État, Hachette, coll. « Pluriel », 1982.
[12] Perspectives on East Asian economic development model : the roles of external economic assistance and timely government intervention. "It is the Confucian values that are most commonly associated with the developmental state in East Asia. One of the Confucian values that is identified with the developmental state is the idea that « Asian societies have always been more concerned with the welfare of the group over the individual… "
[13] Cf. World Investment Report 2011, UNCTAD, http://www.unctad-docs.org/files/UNCTAD-WIR2011-Full-en.pdf
[14] https://www.mckinseyquarterly.com/How_Chinese_companies_can_succeed_abroad_2131
[15] http://www.ceauk.org.uk/2010-conference-papers/full-papers/Boya-Wang-+-Lutao-Ning-final.pdf
[16] Michel CROZIER État Moderne, État modeste, Fayard, 1987
[17] http://blogs.worldbank.org/eastasiapacific/state-owned-enterprises-in-china-how-big-are-they