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Une arnaque qui n’a pas froid aux yeux…

Publié le 12 décembre 2014 par Edelit @TransacEDHEC

Une arnaque impossible à punir, des gains sans risques et une justice démunie : c’est le destin d’une petite start-up australienne qui a fait fortune dans la commercialisation de produits érotiques. Ce genre d’histoire vous fait rêver ? Vous avez vous aussi la fibre entrepreneuriale ? Oubliez Facebook, Apple, Google et préférez… Sodomy, Fetichism and Perversion Corporation !

Puritanisme et business

Trouvez l’idée qui nourrira votre projet entrepreneurial n’est pas chose aisée, tant notre génération devient formatée, ennuyeuse et dénouée de tout génie créateur. En moyenne, 90 % des start-ups échouent au bout de cinq ans. En analysant les idées d’entreprises les plus délirantes, nous sommes tombés sur l’histoire de jeunes entrepreneurs dont le génie et la malhonnêteté imposent le respect. Très peu connue en France, leur histoire a marqué l’actualité australienne il y a quelques années. En toute franchise, nous ne savons toujours pas si leur projet relève de l’arnaque ou seulement d’une blague qui les aurait dépassé.

La combine est la suivante : vous créez une société de vente en ligne d’accessoires érotiques. Peu après l’achat de vos produits, vous signalez à vos clients une rupture de contrat avec votre fournisseur. Vous proposez tout naturellement de les rembourser. La loi vous autorise à choisir votre mode de remboursement. En choisissant le remboursement par chèque, vous mettez vos clients dans une situation embarrassante. Car le chèque est au nom de votre société : Sodomy, Fetichism and Perversion Corporation. Pour se faire rembourser, vos clients devront aller déposer ce chèque dans leur banque. Or, dans notre vie privée et professionnelle, le banquier joue un rôle déterminant : attribution de prêts, découverts, hypothèque. Il est le moteur de tous les projets familiaux, un conseiller, parfois un ami fidèle. Iriez-vous briser le lien qui vous rapproche pour une dizaine d’euros ?

La réponse est connue : seulement 10% des clients se feront rembourser. Avec un coût de production nul (vous ne produisez rien), vos marges seront rapidement phénoménales. Et si la Direction Générale de la Consommation peut vous faire mauvaise presse, elle ne peut légalement vous trainer en justice.

Le fil conducteur de ce business plan : la perversion qui habite chacun d’entre nous. Le secret de la réussite de ce projet : la gêne que nous avons à assumer nos désirs les plus obscurs. Nous sommes tous, sous une certaine forme, soumis à des fantasmes déviants, dérangeants, inconfortables. Tout l’enjeu est de déterminer quelle est l’emprise de ces désirs sur notre consommation.


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