Triangle amoureux/familial intrigant mais fascinant dans la pièce Kinship au théâtre de Paris avec Niels Schneider, Vittoria Scognamiglio et Isabelle Adjani.
Au programme : Elle, c’est une rédactrice en chef de journal, mariée et mère comblée, toujours la tête au travail et l’oreille au portable à gérer les crises de l’entreprise. Lui, c’est un jeune reporter, ambitieux, toujours en vadrouille, éperdument insaisissable, profondément touché par la mort de son père, qui n’a qu’une idée en tête : son énigmatique rédactrice en chef! Ensemble, ils vont s’aimer et se déchirer. Rien de bien nouveau sous le soleil? Ah si! L’amie personnelle d’elle c’est la mère de lui. Voilà qui ne va pas arranger les affaires de ce trio diabolique!
On y va/on n’y va pas ? Toi + Toi + Moi, c’est un peu ça Kinship. Un femme et une femme et un homme. Une relation à trois en somme? C’est un peu plus compliqué que cela. Dans ce jeu social où tout se cache, se tait, se ment, les sentiments exacerbés ont parfois la part belle, oui. Et c’est là où tout devient intéressant. Car dire que la reine Isabelle Adjani est une force de la nature, que Niels Schneider n’est pas qu’un joli minois et que Vittoria Scognamiglio n’est pas qu’une actrice italienne ce n’est pas forcément des révélations.
Kinship c’est la folie des sentiments à la moulinette des obligations sociales, c’est la séduction par les mots et surtout les sous-entendus, c’est l’attente désespérée de l’être aimé… qu’importe la façon d’y parvenir. Et c’est là où le trio de choix est parfait. Toujours sur la retenue, jamais dans la caricature, les 3 magnifiques jouent avec une précision rare et une authenticité touchante. Dans cette filiation excessive d’une Phèdre des temps modernes, l’impossible ne sera peut-être pas possible mais ces Bovary 2.0 donnent peut-être des larmes d’actes manqués, au coin des yeux.
Du mardi au samedi à 21h, le samedi à 16h et dimanche 15h30 au théâtre de Paris jusqu’au 25 janvier.