« Les âmes égarées »
O’CONNOR Joseph
(Phébus)
Sept nouvelles et un quasi roman. L’âme irlandaise qu’elle fût en exil ou qu’elle restât ancrée sur la terre natale. Dans cette sorte d’éternité qui lui serait concédée. Du désespoir le plus noir jusqu’à la jubilation la plus intense, avec le ciel et le climat de cette terre jamais soumise mais toujours en proie au doute. Beau, parfois douloureux, toujours si humain, ce recueil offre un très beau moment de littérature. La préférence du Lecteur va toutefois au quasi roman intitulé « Un garçon bien aimé », récit sur un exil raté et un retour à Dublin, une vie fracturée, l’émergence des souvenirs, ceux des amitiés et des si rares amours, dans le contexte d’un pays en proie au désenchantement, mais où des hommes et des femmes persévèrent à faire naître des rêves. Une œuvre à la fois chaleureuse et poignante.
« Je mentionnerai le fait que c’était un Irlandais presbytérien, juste pour souligner que la répugnante intolérance religieuse de notre pays, sur laquelle certains s’arc-boutent depuis toujours, a toujours été combattue par d’autres. Âme simple et douce, renommée pour son humour pince-sans-rire d’Ulster, Eliot vivait avec son père, veuf, parmi les mannequins et les métiers à tisser, et citait le onzième commandement en fronçant les sourcils avec une gravité toute biblique : « Les bons rideaux durent plus longtemps que les promesses. »