Un jour à Ellis Island
J’avais déjà fait la visite avec Georges Perec mais Gaëlle Josse s’est attachée au dernier gardien des lieux qui resta seul dans un bâtiment plein de fantômes du passé.
Avec un savant mélange entre réalité et fiction elle parvient à donner vie à ces migrants qui hantèrent les lieux.
C’est un roman qui met en scène un haut lieu du malheur et de l’espoir à la fois.
Habilement Gaëlle Josse ajoute un destin individuel au destin collectif de ces hommes et femmes qui débarquèrent par milliers.
John Mitchell le gardien au cours des quelques jours qui lui restent à passer sur l’île revient sur ces années de travail dans le centre, la perte de sa jeune femme, la tâche pénible du tri des arrivants qui demandait intégrité et fermeté. Mais parfois l’homme est faible...
Pas facile de parvenir à nous faire entrer dans ces bâtiments sans jouer trop sur la corde sensible. La honte, l’angoisse, la peur et parfois la culpabilité sont au rendez-vous avec justesse et finesse.
Un livre pour amateur de roman court et fort.